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L’Âne chargé d’éponges, et l’Âne chargé de sel

 BLOC NOTE LITTÉRAIRE

par Chou Blanc

 

chouette-prof
Jean de La Fontaine, né le à Château-Thierry et mort le à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Œuvres principales

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L’Âne chargé d’éponges, et l’Âne chargé de sel

Un Anier, son Sceptre à la main,
Menait, en Empereur Romain,
Deux Coursiers à longues oreilles.

L’un, d’éponges chargé, marchait comme un Courrier ;
Et l’autre, se faisant prier,
Portait, comme on dit, les bouteilles :
Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins,
Par monts, par vaux, et par chemins,
Au gué d’une rivière à la fin arrivèrent,
Et fort empêchés se trouvèrent.

L’Anier, qui tous les jours traversait ce gué-là,
Sur l’Ane à l’éponge monta,
Chassant devant lui l’autre bête,
Qui voulant en faire à sa tête,
Dans un trou se précipita,
Revint sur l’eau, puis échappa ;
Car au bout de quelques nagées,
Tout son sel se fondit si bien
Que le Baudet ne sentit rien
Sur ses épaules soulagées.

Camarade Epongier prit exemple sur lui,
Comme un Mouton qui va dessus la foi d’autrui.
Voilà mon Ane à l’eau ; jusqu’au col il se plonge,
Lui, le Conducteur et l’Eponge.
Tous trois burent d’autant : l’Anier et le Grison
Firent à l’éponge raison.
Celle-ci devint si pesante,
Et de tant d’eau s’emplit d’abord,
Que l’Ane succombant ne put gagner le bord.
L’Anier l’embrassait, dans l’attente
D’une prompte et certaine mort.

Quelqu’un vint au secours : qui ce fut, il n’importe ;
C’est assez qu’on ait vu par là qu’il ne faut point
Agir chacun de même sorte.
J’en voulais venir à ce point.

Jean de Lafontaine

SOURCES :

WIKISOURCE La bibliothèque libre

Les grands classiques

CHOU BLANC
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FABLE: Les Deux Mulets

logo mamy raconte aux pitchousALLEZ MAMY…! RACONTE….! est une série pour les petits et les grands enfants..!
Dans la Chouette ma Mamy se transformera, cet hiver, en conteuse au bord du feu…. Préparez les buches….. conservez vos braises on va faire griller les châtaignes

Pour les autres ….??
Ben..! Rêvez…..! Vous sentirez très vite les odeurs de la grillade , la chaleur du feu de bois, vous entendrez l’écorce crépiter….. et vous verrez au milieu des flammes…. la fantasmagorie de l’imaginaire…
ça y est..
Vous tenez le soufflet bien en main….?
Oui.. !

Aujourd’hui c’est une fable  :
Les deux mulets

logo mamy turlututu smallMes chers enfants moi aussi j’avais une grand mère qui, comme moi, aimait à raconter des histoires à la choupinette que j’étais en ce temps là….!

Elle se plaisait à me parler d’histoires qui m’aidaient à mieux me connaitre ou à découvrir le monde ..
je me rappelle de ce jour où elle m’a expliqué, une gravure de Gustave Doré à la main, la fable des deux mulets…..

– ALLEZ.. ACTION Mamy raconte..!

Raconte nous ce que tu as entendu ce jour là…..

 

Je voudrais tout d’abord vous parler des illustrations qui sont des  gravures anciennes et vous dire qui était GUSTAVE DORÉ

Gustave Doré,  est un illustrateur, graveur, bédéiste, peintre et sculpteur français. Il a connu la reconnaissance internationale de son vivant.
Parmi ses ouvrages illustres il faut signaler celui sur
Jean de La Fontaine : Fables, 1868, 248 illustrations . Paru aux éditions Hachette dès novembre 1866 et vendu en 60 « livraisons » à raison d’une livraison de 16 pages par semaine pour 50cts

– Va pour Gustave Doré …! Mais c’est quoi des mulets ?

logo mamy turlututu small– Le mulet et la mule sont de la famille des équidés……
avec pour parents un âne et une jument

Les Deux Mulets

 

LE CHOURISTE
Phèdre, né vers 14 av. J.-C. et mort vers 50 apr. J.-C., est un fabuliste latin.
À peu près le tiers de son œuvre est repris d’Ésope dont il adapte les fables ; mais les deux autres tiers sont issus de son imagination.
Tout comme son prédécesseur, Phèdre raconte des histoires d’animaux, mais il met en scène aussi des personnages humains et parmi ceux-ci Ésope.
Au total, il composera 5 livres de fables.​
La fable « les deux Mulets » est la quatrième du premier Livre de fables choisies et mises en vers par Jean de La Fontaine. Elle a été publié dans le premier recueil en 1668.

Cette fable est inspirée de celle de Phèdre ( voir ci-contre) Intitulé :
« Les mulets et les voleurs ». La morale de cette fable est que la vanité et l’orgueil ne sont pas toujours récompensé.

 En voici le texte « Deux mulets chargés chacun d’un pesant fardeau marchaient ensemble dans un même chemin. L’un portait des sacs d’ argent, l’autre d’orge. Ce premier, comme portant un fardeau si riche, marchait la tête levée, secouant et faisant retentir la clochette qu’il avait à son cou. L’autre le suivait derrière, marchant à petit pas et à petit bruit. Cependant des voleurs qui étaient en embuscade viennent tout d’ un coup fondre sur eux, et parmi le choc et la tuerie, percent ce premier mulet à coups d’épée, pillent tout l’argent qu’il portait, et laissent l’ orge de l’autre comme étant de nul prix. Celui donc qui avait été volé déplorant son malheur, l’autre lui dit «Certes, je me réjouis du mépris qu’on a fait de moi, puisque je n’ai rien perdu et que je n’ai pas été blessé. »

Les Deux Mulets

Deux Mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé,
L’autre portant l’argent de la Gabelle.
Celui-ci, glorieux d’une charge si belle,
N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchait d’un pas relevé,
Et faisait sonner sa sonnette :
Quand l’ennemi se présentant,
Comme il en voulait à l’argent,
Sur le Mulet du fisc une troupe se jette,
Le saisit au frein et l’arrête.
Le Mulet, en se défendant,
Se sent percer de coups : il gémit, il soupire.

« Est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis ?
Ce Mulet qui me suit du danger se retire,
Et moi j’y tombe, et je péris.

Ami, lui dit son camarade,

Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut Emploi :
Si tu n’avais servi qu’un Meunier, comme moi,
Tu ne serais pas si malade. « 

 Jean de la Fontaine

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– FLONFLON toi qui va au lycée explique leur la morale de cette fable…

– Eh toi FOURNIQUET sort des jupes de ta soeur…!!!!!

– Eh bien voilà….

« Cette fable explique qu’un poste noble, à responsabilités comporte des dangers.
L’âne qui portait les objets de valeur en était fier et manquait d’humilité; il « faisait sonner sa sonnette ».
Il a attiré de ce fait l’attention des brigands qui s’en sont pris à lui justement en raison de sa charge d’argent.

L’âne chargé d’argent n’a pas pensé qu’il pouvait y avoir un revers à la médaille; certes son chargement est précieux, mais il l’expose. aux dangers.


L’âne chargé d’avoine a une charge modeste, il est donc moins menacé que son compagnon.

La moralité est qu’un poste à responsabilité rend vulnérable aux dangers. Il est certes flatteur pour qui en est pourvu mais il expose à des risques et à l’attention parfois malveillante d’autrui.
Il faut aussi se défier de mépriser quelqu’un qui a un poste moins important car tout le monde ne souhaite pas avoir de responsabilités.
A la gloire de la tâche, il est parfois préférable d’opter pour la discrétion et la modestie qui sont garantes d’une certaine forme de tranquillité.

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FABLES: Le Pot de terre et le Pot de fer


LE CHOURISTEEsope a écrit un texte très court, « Les Pots», que La Fontaine a eu tout loisir d’amplifier et de travailler selon son génie.
Il utilise ici l’heptasyllabe (mêlé à l’alexandrin dans la dernière partie de la fable), ce qui confère à celle-ci un caractère sautillant.
Collinet établit une comparaison entre le texte ci-dessous et le passage de l’Ecclésiastique, XIII, 2-3 « N’entrez point en société avec un plus riche que vous.
Quelle union peut-il y avoir entre un pot de terre et un pot de fer ?

Car lorsqu’ ils se heurteront l’un contre l’autre, celui de terre sera brisé. » Mais le thème du récit a été repris et amplifié par bien d’autres auteurs, certains ayant pourvu le pot de terre de plus de prudence – et donc d’une plus longue vie – que chez La Fontaine.

Le Pot de terre et le Pot de fer

Le Pot de fer proposa
Au Pot de terre un voyage.
Celui-ci s’en excusa,
Disant qu’il ferait que sage
De garder le coin du feu :
Car il lui fallait si peu,
Si peu, que la moindre chose
De son débris serait cause :
Il n’en reviendrait morceau.
« Pour vous, dit-il, dont la peau
Est plus dure que la mienne,
Je ne vois rien qui vous tienne.
– Nous vous mettrons à couvert,
Repartit le Pot de fer :
Si quelque matière dure
Vous menace, d’aventure,
Entre deux je passerai,
Et du coup vous sauverai. »
Cette offre le persuade.
Pot de fer son camarade
Se met droit à ses côtés.
Mes gens s’en vont à trois pieds,
Clopin-clopant, comme ils peuvent,
L’un contre l’autre jetés
Au moindre hoquet qu’ils trouvent.
Le Pot de terre en souffre ; il n’eut pas fait cent pas
Que par son compagnon il fut mis en éclats,
Sans qu’il eût lieu de se plaindre.
Ne nous associons qu’avecque nos égaux ;
Ou bien il nous faudra craindre
Le destin d’un de ces pots.

Ce que ferait un sage ; il ferait sagement. Locution archaïque.

De son débris: Action de se casser..

Il n’en reviendrait morceau: Pas le moindre morceau.

Qui vous tienne: qui vous retienne.

Entre deux: Entre vous deux.

A trois pieds: Comme les marmites qui avaient trois pieds.

CHOU FLEUR

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FABLES : Le corbeau voulant imiter l’aigle

BLOC NOTE LITTÉRAIRE
par Chou Blanc

«  Paroles d’hommes »
FABLES DE LA FONTAINE

Le corbeau voulant imiter l’aigle


FABLES DE LA FONTAINE COMMENTÉES EN BAS DE PAGE

 chouette-prof Le Corbeau est de tous les oiseaux de proie le plus redoutable aux Brebis.
On lui fait la chasse; et il est d’usage qu’a certain jour de l’année, chaque habitant rapporte un bec de Corbeau.
Ces oiseaux se jettent impitoyablement sur les petits Agneaux, et leur crèvent les yeux pour les empêcher de se sauver.
Souvent ils les ont mangés avant que les paysans soient arrivés au secours.

Le corbeau voulant imiter l’aigle

L’Oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un Corbeau témoin de l’affaire,
Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l’heure autant faire.
Il tourne à l’entour du troupeau,
Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai Mouton de sacrifice :
On l’avait réservé pour la bouche des Dieux.
Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :
Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture.
Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat.
La Moutonnière créature
Pesait plus qu’un fromage, outre que sa toison
Etait d’une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphème.
Elle empêtra si bien les serres du Corbeau
Que le pauvre animal ne put faire retraite.
Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d’amusette.
Il faut se mesurer, la conséquence est nette :
Mal prend aux Volereaux de faire les Voleurs.
L’exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs ;
Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.

La Fontaine

 

Pour ne pas mourir idiots

La Fontaine, qui doit à l’apologue grec le sujet de sa fable, a substitué le Corbeau au Geai, oiseau qui n’est point Carnivore, ou du moins ne s’attache point à de forts animaux, et n’est point de taille à paraître lutter contre un Aigle.
puce blue1L’oiseau de Jupiter.
L’Aigle élevé à cet honneur pour avoir transporté dans le ciel Ganimède, beau jeune homme aimé de Jupiter. C’est lui qui porte la foudre du maître des Dieux : et voilà celui dont un Corbeau veut être le rival !
puce blue2 Il tourne à l’entour du troupeau, etc.
Peinture exquise dont la nature et la société offrent souvent les modèles. Avant de commencer leur attaque, l’oiseau de proie et le voleur privé emploient cette manœuvre dont la représentation se termine ici très agréablement, d’abord par cette expression : gaillard Corbeau ; il se croit maître de sa proie, ce qui le rend plus gai ; ensuite par celle-ci : en le couvant des yeux. Avant de tenir son mouton dans ses serres , il le fixe, il le pénètre et le savoure en le couvrant de ses avides regards ; enfin par ce monologue où la galle le dispute au naturel : Je ne sais qui fut ta nourrice, etc.
puce blue3On l’avait réservé pour la bouche des Dieux.
Dans le système mythologique des anciens, les Dieux se nourrissaient non seulement de nectar et d’ambroisie, mais de la vapeur, mais de la graisse et du sang des victimes offertes sut leurs autels.
puce blue4Sur l’animal bêlant.
La lente harmonie de ce vers rend bien la démarche lourde du foible ennemi.

puce blue5Pesait plus qu’un fromage.
Allusion fine à ce fromage que tenait en son bec le Corbeau si bien attrapé par le Renard du premier livre : c’était peut-être le même. Ainsi des souvenirs amers viennent insulter au malheur et aggraver le châtiment.
Il y a toujours dans le passé quelque histoire à mettre sur le dos du patient. La malignité sourit à ces réminiscences. On ne voit point sans plaisir cette tradition de faits qui, en liant les anecdotes passées à l’anecdote présente, répand un certain ensemble sur le recueil des apologues.
C’est un nouveau chapitre ajouté à la vie d’un personnage déjà connu. M. Lessing, célèbre fabuliste allemand, a bien saisi cette idée, en achevant l’histoire du Corbeau, à qui il fait prendre sa revanche.

puce blue6La barbe de Polyphême
Géant monstrueux, cyclope à barbe longue, épaisse, hérissée, chanté par Homère, et sur-tout par Théocrite, dans sa onzième idylle.

puce blue7  Bien et beau.
Expression familière, encore très-commune dans les modernes , sur-tout dans M. l’abbé Aubert.

puce blue8 Il faut se mesurer.
Ne pas aller au-delà de sa mesure, de sa portée.

puce blue9Mal prend aux volereaux
Comme on dit friponneaux , diminutif de fripons.

.
puce blue1puce blue0   Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.
La Fontaine, plein de la lecture des Orientaux, en a dû nécessairement prendre le style. Les livres de Salomon, les recueils des fables arabes et indiennes sont pleins de ces traits vifs et rapides auxquels il ne manque qu’une action pour en faire des
apologues.
Plusieurs des vers de cette fable sont devenus proverbes.
Gâcon, ou le Poète sans fard, a dérobé celui-ci à La Fontaine.

Le Moucheron est pris où la Guêpe a passé.
( Satyre XXII.p 88.)

SOURCE :
LE SITE DES FABLES DE LA FONTAINE


Chou Blanc est effectivement magnétiseur...! voir son site cliquez Chou Blanc

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