Archives par étiquette : La Fontaine

FABLE : La chatte métamorphosée en femme



BLOC NOTE LITTÉRAIRE
par Chou Blanc

«  Paroles d’hommes »
FABLES DE LA FONTAINE

Voici une fable, dont le thème serait plus proche de celui de la farce ou du conte, par laquelle La Fontaine nous montre que
« 
Chassez le naturel, il revient au galop« . Bonne lecture !

Illustration de François Chauveau.

La première édition des fables, en 1668, était illustrée par François Chauveau, avec  une gravure par fable, toujours située au-dessus du titre.

LA CHATTE MÉTAMORPHOSÉE  EN FEMME

Un Homme chérissait éperdument sa Chatte,
Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,
Qui miaulait d’un ton fort doux :
Il était plus fou que les fous.
Cet Homme donc, par prières, par larmes,
Par sortilèges et par charmes, (1)
Fait tant qu’il obtient du Destin
Que sa Chatte en un beau matin
Devient femme, et le matin même,
Maître sot (2) en fait sa moitié.
Le voilà fou d’amour extrême,
De fou qu’il était d’amitié.
Jamais la Dame la plus belle
Ne charma tant son Favori
Que fait cette Épouse nouvelle
Son hypocondre (3) de Mari.
Il l’amadoue (4), elle le flatte ;
Il n’y trouve plus rien de Chatte,
Et poussant l’erreur jusqu’au bout,
La croit femme en tout et partout,
Lorsque quelques Souris qui rongeaient de la natte (5)
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.
Aussitôt la Femme est sur pieds.
Elle manqua son aventure.
Souris de revenir, Femme d’être en posture (6).
Pour cette fois, elle accourut à point ;
Car ayant changé de figure,
Les Souris ne la craignaient point.
Ce lui fut toujours une amorce (7),
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l’étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer.
Quelque chose qu’on puisse faire,
On ne saurait le réformer.
Coups de fourche ni d’étrivières (8)
Ne lui font changer de manières ;
Et, fussiez-vous embâtonnés (9),
Jamais vous n’en serez les maîtres.
Qu’on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.

JEAN DE LA FONTAINE

   LES    NOTES  DE  LA  CHOUETTE  
puce blue1(1) Dans Ésope, Vénus est suppliée par la chatte amoureuse du jeune homme, d’être transformée et aimée du jeune homme.
C’est Vénus qui introduit une souris dans la chambre pour voir si le naturel est aussi transformé.

puce blue2(2) maître en sottise

 

puce blue3

(3) fou, extravagant

 

puce blue4(4) caresser, mais aussi au XVIIème « flatter, adoucir l’humeur  de » La Fontaine joue sur les deux sens.

puce blue5
(5) tissu de paille sur les murs ou le plancher

puce blue6
(6) en position de chatte aux aguets.

puce blue7
(7) un appât

puce blue8 (8) donner des étrivières à quelqu’un : le fouetter, le battre
avec des courroies de cuir

puce blue9
(9) armés d’un bâton

.   SOURCE :
LE SITE DES FABLES DE LA FONTAINE


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L’Ours et les deux Compagnons


BLOC NOTE LITTÉRAIRE
par Chou Blanc


Les indémodables  fables
de M JEAN de la FONTAINE

L’Ours et les deux Compagnons

Deux compagnons pressés d’argent
A leur voisin Fourreur vendirent
La peau d’un Ours encore vivant,
Mais qu’ils tueraient bientôt, du moins à ce qu’ils dirent.
C’était le Roi des Ours au compte de ces gens.
Le Marchand à sa peau devait faire fortune.
Elle garantirait des froids les plus cuisants,
On en pourrait fourrer plutôt deux robes qu’une.
Dindenaut prisait moins ses Moutons qu’eux leur Ours :
Leur, à leur compte, et non à celui de la Bête.
S’offrant de la livrer au plus tard dans deux jours,
Ils conviennent de prix, et se mettent en quête,
Trouvent l’Ours qui s’avance, et vient vers eux au trot.
Voilà mes gens frappés comme d’un coup de foudre.
Le marché ne tint pas ; il fallut le résoudre :
D’intérêts contre l’Ours, on n’en dit pas un mot.
L’un des deux Compagnons grimpe au faîte d’un arbre ;
L’autre, plus froid que n’est un marbre,
Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent,
Ayant quelque part ouï dire
Que l’Ours s’acharne peu souvent
Sur un corps qui ne vit, ne meut, ni ne respire.
Seigneur Ours, comme un sot, donna dans ce panneau.
Il voit ce corps gisant, le croit privé de vie,
Et de peur de supercherie
Le
tourne, le retourne, approche son museau,
Flaire aux passages de l’haleine.
C’est, dit-il, un cadavre ; Otons-nous, car il sent.
A ces mots, l’Ours s’en va dans la forêt prochaine.
L’un de nos deux Marchands de son arbre descend,
Court à son compagnon, lui dit que c’est merveille
Qu’il n’ait eu seulement que la peur pour tout mal.
Eh bien, ajouta-t-il, la peau de l’animal ?
Mais que t’a-t-il dit à l’oreille ?
Car il s’approchait de bien près,
Te retournant avec sa serre.

Il m’a dit qu’il ne faut jamais.
Vendre la peau de l’Ours qu’on ne l’ait mis par terre

 Jean de la FONTAINE

 – « Avouez que vous connaissiez bien l’expression « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué »
Mais son origine……. c’était moins évident…N’est ce pas….!
« 

 barre bleue

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