SAINT ANDRE
Apôtre et Martyr à PATRAS ( Grèce)
I èr siècle (mort en 62 )
– Fête le 30 novembre
Patron des pêcheurs et des poissonniers, des porteurs d’eau ,
des bouchers , des cordiers
Invoqué dans les combats contre la stérilité conjugale, frigidité, impuissance, maux de gorge, apoplexie, torticolis, et crampes
LA VIE DE SAINT ANDRE
Cité par Hérodote, André est un prénom grec assez rare qui signifie viril, beau ou courageux.
André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon, il était pêcheur. Recherchant Dieu, il avait d’abord été le disciple du prédicateur Jean le Baptiste, qui lavait certainement baptisé.
Lorsque Jean-Baptiste désigna Jésus-Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu », « l’Agneau de Dieu qui l’emporte sur les péchés du monde » (Jean I:29-40), il le suivit et ne le quitta plus.
Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus-Christ.
Souvent considéré comme le deuxième apôtre André servit souvent d’intermédiaire c’est déjà lui qui présenta notamment son frère Simon ( saint pierre) à Jésus
Selon Saint Mathieu, voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananite), et Judas l’Iscariote, celui qui livra Jésus. »
Après la Pentecôte, ils se séparèrent pour évangéliser les peuples avec pour tout bagage cette mission de Jésus :
« Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.»
André lors de la Pentecôte, reçut la plénitude de la Grâce du Saint-Esprit et se vit attribuer par le sort l’évangélisation des côtes de la Mer Noire (le Pont Euxin), de la Bithynie, de la Thrace et de la Grèce (Macédoine, Thessalie et Achaïe). Fidèle aux recommandations du Seigneur, il ne prit avec lui ni bourse, ni besace, ni bâton (Mat. 5) et s’en alla sur les chemins pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Finalement en Grèce, à Patras, où le Saint apôtre convertit la propre épouse du proconsul romain, Maximilla, en la guérissant d’une incurable maladie.
Il répandit ses bienfaits sur les autres habitants et constitua rapidement une large communauté de disciples du Christ.
Pendant l’absence du proconsul Egée, il convertit aussi son frère et remplaçant, Stratoklès.
A son retour, Egée rentra dans une grande colère en voyant les progrès du Christianisme jusque dans sa propre maison, et il fit arrêter l’Apôtre.
De sa prison, André continuait sa prédication et il ordonna Stratoklès comme Évêque de Patras.
LA CRUCIFIXION DE SAINT ANDRE
Quelques jours après, la sentence fut prononcée sans jugement, et le Saint fut crucifié en lan 62.
Egée lui aurait offert l’alternative suivante : sacrifier aux idoles ou mourir sur la croix. Ayant choisi le martyre, selon la tradition c’est sur une croix en forme de X que fut crucifié Saint André.
Egée, afin de rendre plus longues les souffrances, aurait ordonné de ne pas clouer le supplicié sur la croix mais de l’y ligoter!
Pendant sa lente agonie Saint André a continué de prêcher devant le peuple qui s’était rassemblé autour de lui, jusqu’à son dernier souffle.
L’apôtre survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci chercha donc à le faire descendre de la croix,
« Que viens-tu faire ici, Egée ? Si c’est pour croire en Jésus-Christ, à la bonne heure, je t’assure qu’il te fera miséricorde ; mais si c’est pour me faire descendre de la croix, sache que tu n’en viendras pas à bout et que j’aurai la consolation d’y mourir pour mon cher maître »..
Egée ordonna de détacher André, mais les bourreaux étaient mystérieusement affaiblis lorsqu’ils en approchaient, tandis que l’Apôtre priait d’une voix forte :
« Ne permettez pas, mon Seigneur, que votre serviteur qui est attaché à cette croix pour la confession de votre Nom, en soit délié .
On ne put le délier et une demi-heure avant son dernier soupir, son corps fut inondé d’une lumière toute céleste, qui disparut au moment où il rendit l’âme c’était croit on le 30 novembre 62.
A la grande fureur d’Egée, Maximilla, recueillit le corps de saint André, l’embauma et l’enterra. Lorsque Egéevoulut envoyer une députation dénoncer Maximilla à l’Empereur, un démon se jeta sur lui, le traîna sur la place publique et l’étrangla.
Culte et reliques du saint apôtre André
Au 4ème siècle, ses reliques furent transférées à Constantinople. Une importante relique, qui avait été déposée au 15ème siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l’Eglise de Rome et les patriarcats orientaux
La Russie actuelle a rétabli la croix de saint André sur les pavillons de ses navires de guerre, comme le faisaient autrefois les marins du tsar depuis 1690, sous le règne de Pierre Ier.L’ordre de Russie le plus prestigieux était l’ordre impérial de Saint-André.
Il est aussi le saint patron de l’Écosse ; plusieurs loges maçonniques ainsi que de très nombreux pubs ainsi qu’une université d’Écosse ont été nommés en son honneur.
De nombreux lieux et communes de par le monde portent le nom de Saint-André, en particulier Santander dont la croix figure sur le drapeau basque.
En France, Il est le saint patron de la cathédrale de Bordeaux…l’expansion de son culte surtout en Bourgogne s’est accompagnée d’un développement iconographique considérable. Réciproquement, les images qui mettent en scène l’apôtre ont elles-mêmes alimenté et soutenu cette expansion.
Les aspects variés du culte de saint André en Bourgogne
Sous Jean sans Peur, la croix de saint André a cristallisé nombre de passions identitaires. Devenue le signe de ralliement des partisans bourguignons, elle fut rapidement érigée au rang demblème dynastique. Philippe le Bon puis Charles le Téméraire contribuèrent, quant à eux, à officialiser le culte de saint André en Bourgogne, en plaçant l’ordre de la Toison d’or sous le double patronage prestigieux de la Vierge et de l’apôtre André et en reprenant son effigie sur leurs monnaies et sur leurs étendards militaires. De ce fait, la double figure du saint et de sa croix devint une composante essentielle de la représentation de la maison de Bourgogne, étroitement liée à la célébration de la gloire des ducs.
Sa place dans l’histoire du culte des saints.
L’examen des formes de la vénération dont saint André a été lobjet durant la période qui s’étend du ve au XV e siècle permet d’apprécier la place qu’occupe le culte de cet apôtre dans l’histoire du culte des saints. Au sein du collège apostolique, saint André est l’un des premiers apôtres à bénéficier des plus grands honneurs. En Gaule, les développements de son culte se sont inscrits dans le cadre de la dévotion martyriale.
Très vite, il a pris des proportions importantes, dont témoignent aussi bien les sources liturgiques que les dédicaces d’églises.
Invocation
0 Dieu qui, par le ministère du bienheureux André, avez fait germer la semence de l’évangile, exaucez nos prières, et faites que nous ressentions les doux effets de l’intercession de votre saint apôtre auprès de votre divine Majesté. Nous vous en prions, par N.-S. J.-C. Ainsi soit-il.
Priez pour nous et assistez-nous.
Prière
Seigneur, maître du monde,
nous te supplions humblement :
permets que l’apôtre saint André,
après avoir évangélisé et guidé ton Église,
ne cesse d’intercéder pour nous.
Saint André, est tout particulièrement invoqué par ceux qui sont accusés injustement.
II est aussi invoqué par les femmes qui cherchent un mari et celles veulent devenir mères.
On le dit aussi, utile pour traiter les femmes stériles et les hommes impuissants… et également l’apoplexie, les maux de gorges les torticolis et les crampes.
SES GUÉRISONS ET SES MIRACLES A TRAVERS SON ICONOGRAPHIE
Représenté très tôt dans lart, Saint André a reçu des traits physiques bien individualisés qui rendent plus aisée son identification dans les images.
Son portrait était chargé de refléter la signification étymologique de son nom : «virilis».
A l’époque paléochrétienne, de petites mèches en forme de flammes, symboles de virilité, de puissance, se dressent sur sa chevelure.
Au Moyen Âge, cette caractéristique, d’origine italo-byzantine, s’est cantonnée aux régions méridionales de l’Europe, tandis que les artistes français ont préféré figurer saint André sous les traits d’un vieillard vénérable portant barbe blanche.
Le choix de ses vêtements et de ses attributs, quant à lui, relevait du domaine des conventions iconographiques.
Habituellement revêtu dune longue tunique, saint André a été doté de trois attributs:
– l’auréole qui indique sa sainteté
– le Livre qui garantit son statut d’apôtre porteur de la Parole divine
– la croix de son supplice qui l’individualise entre tous les apôtres et saints.
Scènes narratives empruntées à la légende…?
Les Actes d’André, du IIe siècle, comptent parmi les Actes apocryphes d’apôtres les plus anciens. Tous les documents, en grec, en latin ou en copte ont été traduits et commentés mais leur lieu d’origine reste incertain.
Grâce à eux nous pouvons suivre les pérégrinations, les miracles et la prédication de l’apôtre André. Il y apparaît d’après le modèle de l« homme divin« . C’est le prédicateur qui dans sa parole et ses prodiges révèle la puissance du Dieu qu’il annonce.
Les discours missionnaires d’André occupent une place importante et véhiculent une lecture particulière du plan mis en œuvre par Dieu en faveur du salut des humains
Jusquau xiiie siècle, le « Liber de miraculis beati Andreae apostoli » de Grégoire de Tours constitue la principale source littéraire concernant les miracles accomplis par saint André. Lapparition de légendiers abrégés ne semble toutefois pas avoir été à l’origine d’un renouvellement de liconographie du saint, et le répertoire des miracles illustrés n’a guère varié au cours du Moyen Âge.
Dans l’ensemble, les artistes ont transposé fidèlement les sources écrites, malgré quelques exceptions. Afin d’exprimer l’instant essentiel du miracle et la lutte constante entre le bien et le mal.
Ses hauts faits se répartissent en trois catégories principales:
– guérisons,
– exorcismes.
– résurrections
Comme jésus le fit pour l’aveugle né, André touche les yeux de l’homme qui recouvre la vue et glorifie Dieu
Puis André demande à ses disciples de lui donner ce dont il a besoin; l’homme se dépouille de ses vêtements…. un homme nouveau est né et se convertit
– Les exorcismes.
Le médaillon de ce vitrail de Chartres ( XIII) veut montrer la lutte incessante du bien contre le mal et la force des miracles…
Un mendiant s’est approché de saint André en lui disant qu’il était sûr qu’il pouvait lui rendre la vue au nom du Christ, mais que cela ne l’intéressait pas. Il voulait seulement de l’argent pour subvenir à ses besoins
Derrière cette attitude incongrue André perçoit l’influence du diable qui ne veut pas que l’aveugle recouvre la vue
Vous apercevez le mendiant en braies yeux clos portant canne blanche, main levée pour s’adresser à saint André et à un de ses disciples.
On retrouve des scènes d’exorcisme semblables dans l’épisode où saint André terrasse le serpent qui dévaste le champ d’une femme. Le serpent mourut en vomissant un fleuve de venin ( voir le vitrail www.vitraux-chartres.fr)
– Les Résurrections
L’apôtre ressuscite un jeune serviteur égyptien. Une main divine perce le ciel et envoie des rayons sur un jeune homme qui assis, semble s’éveiller d’un long sommeil. Il est encore habillé de son linceul blanc…
André vient de le ressusciter..!
Son maitre Démétrius coiffé d’un bonnet juif caractéristique, loue Dieu pour ce miracle devant d’autres témoins de la scène
On retrouve des scènes semblables de résurrection avec la la main divine dans l’épisode où saint André en appelle à Maximillia pour ressusciter, au nom du christ, un enfant mordu par un serpent ( voir le vitrail www.vitraux-chartres.fr)
On remarquera que l’iconographie de saint André se modèle sur celle du christ en train d’accomplir des guérisons, des résurrections et des exorcismes…..
De même l’iconographie rappelle à chaque instant que les saints agissent au nom de Dieu comme l’on voit la main de Dieu à plusieurs reprises, on verra apparaitre la présence divine dans d’autres miracles de l’apôtre.
Dieu agit par leur intermédiaire…à travers eux
« Jésus leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité » …. ils le firent sans douter un instant du soutien divin qui accompagnait leurs gestes.
Vous pouvez retrouver tous les vitraux de Chartres et en particulier ceux portant sur la vie de saint André, sur l’excellent site www.cathedrale-chartres.org où nous avons « emprunté » les trois vitraux ci-dessus
LES DICTONS ET LA MÉTÉO DE SAINT ANDRE
– Si l’hiver va droit son chemin, Vous l’aurez à la Saint-Martin ;
Et s’il trouve quelque encombrée, Vous l’aurez à la Saint-André,
– L’hiver arrive à la Saint-André
– Neige de Saint-André, peut cent jours durer.
– A la Saint André, la terre retournée , le blé semé, il peut neiger
– A la Saint André les petites bêtes chassent les grosses du pré. (Charentes)
– L’hiver peu pressé vient à la Saint André. (Deux-Sèvres)
– A la Saint André berger ne doit plus rien garder. (Alpes)
– S’il neige à la Saint André l’hiver sera commencé (Saintonge)
– Quant en Novembre il a tonné l’hiver est avorté. (Calvados)
– À la Saint-Martin (11 novembre), l’hiver est en chemin, à la Saint–André, il est acheminé.
– A la Saint-André la nuit l’emporte sur le jour qui suit.
– il faut semer le seigle à la Saint-André, Car il ne sort qu’à Noël arrivé.
– Novembre, Toussaint le commande, Saint-André le voit descendre.
– Pour la Sainte-Catherine …. Fais de la farine ..Car pour Saint-André .. Le bief sera gelé.
Sources du net… avec en particulier des extraits des sites :
– Thèse de lécole des chartres 2001 – Culte et iconographie de saint André en France (ve – xve siècle) par Charlotte DENOËL |