IL Y A PLUS DE 60 ANS…
Le 19 mars 62 Cessez le feu en Algérie
Moi qui vie dans le midi au milieu des pieds noirs de la première génération, je voudrais en ce jour de commémoration donner la parole à ceux qui ont vécu ces épisodes de guerre….
Les douleurs du corps et de l’esprit d’ Armande
Dans ma fonction d’accompagnant, j’essaye de soulager les douleurs, les angoisses et les peurs de ceux qui me confient leurs corps…..
Pour Armande, j’ai regretté d’être moins bon magnétiseur que Ma Mémé Marthe…… car Armande est repartie comme elle était venue…… avec ses douleurs violentes dans le dos et ses douleurs dans la tête… et toujours ses insomnies.
Les médecins ont été, comme moi, impuissants à faire cesser ses tourments…. |
– Nous ne savons pas su, il est vrai ni les uns ni les autres, arrêter le cours de l’histoire ou en dévier sa marche sanglante.
– Nous n’avons pas su retirer Armande de cette fenêtre où petite fille elle attendait à ORAN, le retour du travail de son papa, le cœur battant… à l’idée qu’il soit assassiné, comme tant d’autres la veille…!
– Nous n’avons pas su la détourner de cette rue où se produisit l’explosion de la bombe qui emporta ses amies et tant d’inconnus si proches…. qu’elle entend encore, plus de 50 ans après, leurs cris d’agonie.
– Nous n’avons pas su éviter qu’elle se réveille encore en sursaut pour vérifier si les draps ne sont pas tachés du sang de ces victimes innocentes.
– Nous n’avons pas su atténuer ses peines et son syndrome d’un survivant entouré de morts qui l’accompagnent encore aujourd’hui comme des amis de l’au delà…!
– Nous n’avons pas su trouver les paroles d’apaisement et de pardon lorsqu’elle nous disait:
« Ce qui me fait le plus souffrir, c’est de voir aujourd’hui tous ces melons qui viennent prendre le travail et les aides que mes petits fils n’ont pas »
Pour ma part, je n’ai pas su trouver des mots contre ce racisme haineux qui la déborde comme si s’était sa seule arme pour venger ses frères et ses soeurs morts dans l’attentat.
Comme je n’y étais pas et que mes nuits sont tranquilles …. je pardonne Armande comme elle me pardonne d’être passé à côté de ses douleurs… comme l’on passe à côté de l’histoire surtout quand elle n’est pas complétement la votre…..!
Ce devoir de mémoire qui est le sien… elle me pardonnera de le partager avec vous….. Hélas, aucun d’entre nous ne partagera les douleurs, les angoisses et les peurs de ARMANDE.
Charles PEGUY disait: « Dieu rentre par nos souffrances…! » Alors je te le dis ….. Tu es déjà chez ARMANDE…! |
« Ce n’est qu’en trouvant la paix en soi, que l’on peut vivre en paix avec les autres » – Dalaï-Lama.
Le 19 mars 1962, les accords d’Évian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’Algérie.
Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Évian-les-Bains (Haute-Savoie, France) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils furent approuvés, lors du référendum du 8 avril 1962, par 90% des votants de France métropolitaine, les électeurs des départements d’Algérie étant exclus du scrutin.
Ces accords mettent fin officiellement à huit années de guerre, pour laquelle la France a déployé environ 400 000 hommes et durant laquelle de 250 000 à 400 000 Algériens sont tués (plus d’un million et demi selon l’État algérien).
Pour la France, on décompte 28 500 morts du côté des militaires, 30 000 à 90 000 harkis, 4 000 à 6 000 chez les civils « européens », et environ 65 000 blessés.
Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à huit ans de guerre en Algérie.
La veille, le gouvernement français a cédé au gouvernement provisoire de la république algérienne ses pouvoirs sur l’Algérie et le Sahara.
Un double référendum vient bientôt conforter cette décision.
Le 8 avril 1962, les Français de métropole approuvent à plus de 90% le choix du général de Gaulle.
Le 1er juillet 1962, les Algériens se prononcent encore plus massivement pour l’indépendance de leur pays.L’indépendance devient effective le 3 juillet 1962.
Le 4 juillet, Ahmed Ben Bella s’installe à Alger en qualité de président de la nouvelle république. Le 5 juillet, l’indépendance est officiellement proclamée
Une transition sanglante
Pourtant, le cessez-le-feu du 19 mars est loin d’aboutir à un retour au calme immédiat.
Les combats et les massacres se prolongent jusqu’au 3 juillet et redoublent même de violence. Leurs principales victimes sont les Pieds-noirs et les harkis, touchés par les représailles du FLN (Front de libération nationale).
Les luttes entre fractions du FLN pour le pouvoir coûtent font également couler beaucoup de sang.
L’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), créée en 1961 en réaction au «lâchage» de l’Algérie par le général de Gaulle, multiplie les attentats aveugles après le cessez-le-feu.
Elle est responsable d’environ 2.400 assassinats de Français et surtout d’Algériens.
Le 26 mars 1962, des tirailleurs algériens de l’armée française font plus de cinquante morts en tirant à Alger sur une foule pacifique de manifestants européens.
Ce massacre de la rue d’Isly et celui du 5 juillet 1962, à Oran, accélèrent la fuite des Pieds-Noirs et Juifs séfarades vers la France, où ils débarquent avec leurs valises pour seuls biens.
Un traumatisme durable
La vie politique française sera longtemps marquée par les séquelles de cette guerre non déclarée, qui a éclaté le 1er novembre 1954 et a mobilisé pas moins de deux millions de jeunes Français du contingent.
Elle a fait au total 25.000 tués chez les soldats français, 2.000 morts de la Légion étrangère, un millier de disparus et 1.300 soldats morts des suites de leurs blessures.
Environ 270.000 musulmans algériens sont morts du fait de la guerre, sur une population totale de dix millions d’habitants. Sans parler de 8.000 villages incendiés et 2,1 millions de musulmans déportés dans des camps de regroupement.
L’indépendance accordée à l’Algérie est la dernière étape importante de la liquidation de l’Empire colonial français.
En moins de dix ans, de 1954 à 1962, la France s’est séparée de l’Indochine, de l’Afrique noire et de l’Afrique du Nord, colonisées de haute lutte sous la IIIe République.
À la différence du Royaume-Uni, la République française, meurtrie par sa défaite de 1940 et le sentiment d’un irrésistible déclin, n’a émancipé ses colonies que sous la contrainte.
La décolonisation de l’Algérie, colonie de peuplement divisée en départements, comme le territoire métropolitain, fut particulièrement douloureuse.
Principales dispositions des accords d’Evian
Le texte connu comme les « accords » d’Évian comprend deux parties :
un accord de cessez-le-feu, dont l’application est fixée au lendemain 19 mars 1962
des déclarations gouvernementales relatives à l’Algérie, qui portent notamment sur :
– la période de transition jusqu’au référendum d’autodétermination. Pour cette période étaient mis en place un Exécutif provisoire et un Haut-Commissaire représentant l’État français
– la libération des prisonniers dans un délai de vingt jours et une mesure d’amnistie générale
– l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans un délai minimum de trois mois et maximum de six mois.
Dans l’hypothèse où, à la suite du référendum, la solution d’indépendance serait retenue :
– des dispositions générales garantissant l’amnistie et la protection contre toute discrimination en raison des actes commis à l’occasion des « événements » d’Algérie avant le cessez-le-feu (19 mars), et en raison des opinions émises avant le référendum d’autodétermination (1er juillet)
.– des garanties prévues pour les personnes conservant le statut civil de droit français
– la programmation du retrait des forces militaires françaises