BLOC NOTE CHOULAGER
par chou blanc
Série: « La mémoire de mes mains »
« C’est à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre d’arts que la nature a donné l’outil de loin le plus utile: La main ». Aristote
Ma grand mère Marthe, magnétiseuse connaissait avant moi comment aider le corps à accélérer sa guérison.
Comme elle avait un expérience supérieure à la mienne je lui demandais comment elle avait acquis son DON et surtout à qui elle le transmettrait à sa mort… Elle savais déjà que j’en étais le destinataire à ma naissance sans qu’elle est eu son mot a dire …… Elle a été mon éducatrice consciente de mes capacités naturelles Elle me disait » tu es bien doté » |
Eh oui mon petit..! tu peux leur raconter tout ce que nous savons…. Mais dans notre secteur rien n’est sûr et évite d’être catégorique sur quelque sujet que ce soit
ORIGINE ET TRANSMISSION DU DON
Pour certains le don que le futur guérisseur reçoit est la transmission d’un secret (paroles à répéter ou actes à accomplir) et d’un pouvoir à connotation surnaturelle impossible à définir.
Les secrets sont le plus souvent des prières variant suivant les maladies et adressées à des saints généralement invoqués pour ces maladies ou des formules à caractère médical, magique et religieux .
Ces secrets se transmettent soit oralement, soit par des carnets manuscrits qui se lèguent de génération en génération.
Beaucoup de guérisseurs ne traitent que des maux limités c’est-à-dire relevant du don possédé. Les leveurs de furoncles et autres dermatoses ne peuvent guérir de la goutte par exemple mais les «Barreuses de feu » ont le pouvoir de s’attaquer aussi au zona ou à toute sorte d’eczéma parce que selon leurs termes, il s’agit d’un « excès de chaleur », ce qui est le symptôme identique à la brûlure
Pour d’autres, leur vocation est un don inné, ils sont « nés avec ».
Notre petite expérience de terrain a mis en lumière une réalité plus complexe Ou Chaque guérisseur est différent des autres, chacun a sa propre façon de percevoir, de soigner, de « donner », chacun a sa manière d’être et d’agir pour les autres.
En effet pour d’autres, leur vocation est un don inné, ils sont « nés avec ».
Le hasard d’un attouchement, d’une guérison involontaire, a décidé de leur vocation.
Ils se sont alors sentis investis du devoir moral de faire profiter de leur don tout un chacun.
D’après mes témoignages recueillis, la transmission ou la découverte du don de guérison est assez mystérieuse.
Robert nous a affirmé avoir eu conscience de lui-même de ce pouvoir et l’avoir expérimenté pour son entourage immédiat.
La « clientèle » est venue ensuite.
Gilbert dit avoir reçu le pouvoir d’un membre de sa famille de sexe féminin : il ajoutait que la transmission ne pouvait se faire que d’homme à femme et de femme à homme.
A la question que nous lui posions de savoir comment il transmettrait lui-même son pouvoir, il répondit qu’il avait donné ses feuillets de prières à une personne proche et qu’elle ne pourrait les lire qu’après sa mort.
C’est qu’en effet, le don de guérison ne peut être partagé du vivant de celui qui le détient à moins que celui-ci y renonce.
Un troisième guérisseur nous a prétendu au contraire que la transmission ne pouvait s’obtenir que de vive voix et par le contact des mains.
Il affirmait par ailleurs que le don pouvait être transmis à n’importe quel individu, choisi en vertu de ses dispositions naturelles.
Un quatrième prétendait que la transmission se faisait obligatoirement à l’intérieur de la famille.
Malgré ce principe Denise barreuse de feu n’avait pas choisi sa fille (ayant peu de contacts) Mais un jeune pompier ambulancier plus fréquemment confronté aux grands brulé.
Parfois, et c’est le cas pour Marie Carmen, le don se révèle à eux suite à une maladie ou à un accident.
Il s’agit d’une sorte de maladie initiatique, de rite de passage par lequel il a fallu passer pour recevoir le don en échange.
Passer par une épreuve morale ou physique difficile permet de se rendre compte de ses capacités thérapeutiques. Ainsi, il est plus facile de se mettre à la place de la personne malade et de donner un maximum de sa personne dans l’échange qui s’installe.
Quoiqu’il en soit, pour Robert comme pour les autres, l’action d’un guérisseur est totalement altruiste et passe par un désir réel de venir en aide à ses semblables.
« Sans volonté de guérir, sans bonne volonté thérapeutique il n’y a pas d’effet thérapeutique : l’amour du malade, impératif catégorique du bon guérisseur constitue la légitimité morale de la vocation parce qu’il justifie l’effet d’un pouvoir thérapeutique qui n’a que secondairement besoin de savoir et de technologie »
J’ai eu l’occasion, en effet, de me rendre compte combien certains guérisseurs sont des praticiens à l’écoute de leurs patients.
Pratiquement dans chaque cas, j’ai eu à faire à des individus affables, doux et très accueillants. Par la douceur de leur ton et leur gentillesse, ils permettent à leurs malades de s’épancher, de vider leur cœur.
Transmission du pouvoir de guérison
C’est souvent lorsque le guérisseur atteint un certain âge, lorsqu’il devient incapable d’exercer la prière, qu’il décide de « passer la main » à l’un de ses descendants ou à un proche.
La maladie peut être l’une de ces raisons.
Gilbert a ainsi reçu ses prières au chevet de sa mère malade.
On ne donne le don qu’à un héritier, car un secret partagé à plusieurs n’est plus un secret .
Celui qui a reçu les pouvoirs endosse par le fait même le devoir de les exercer à son tour pour qu’ils ne s’amoindrissent pas, et de les transmettre à son tour.
Conditions de réception du pouvoir de guérison
La transmission du pouvoir de guérison ne se fait pas à n’importe qui.
« On recherche tout d’abord d’une certaine aisance corporelle à toucher, caresser, manipuler, arracher. Cette aptitude se remarque souvent dans la vie quotidienne.
Ainsi, le don est une faculté d’empathie, de comprendre, sans mots, la souffrance du malade, de savoir lui parler, communiquer avec lui en termes de douleur.
C’est une capacité à adopter le malade, à prendre sur soi sa maladie.
Elle est faite d’intuition permettant de lire à I ‘intérieur du corps, de sentir dans son propre corps ce qui ne va pas en l’autre. Ils le font spontanément car leur corps est semblable à celui des paysans qu’ils soignent »
Les pouvoirs ne peuvent être exercés que par des adultes :
Le vieillard est plus fort que l’homme mûr ; l’âge, caractérisé par l’expérience, en sait plus que les livres, trop théoriques . Il existe bien sûr des variantes locales mais le don doit toujours être transmis à plus jeune que soi.
Avec les personnes âgées; il y a là un certain rapport d’autorité qui s’installe que l’on percoit lors des entretiens.
L’élection surnaturelle est plus rare que l’héritage (remise du secret) et résulte des conjonctures particulières dans lesquelles se trouve placé le nouveau-né.
Ainsi, si le « panseur de secrets » reçoit son don par transmission, les pouvoirs du « leveur de maux » sont souvent fondés sur les circonstances de sa naissance et parfois aussi sur sa position dans la fratrie.
Certaines dates confèrent donc aux enfants nés tel jour des dons particuliers auxquels est associé le saint correspondant en raison du rôle qu’il joua dans la Passion, d’actions braves ou de supplices endurés….
Le thérapeute – guérisseur bénéficie d’une position charismatique qui repose sur la reconnaissance, par des patients, de la qualité extraordinaire (hors du commun) d’une personne et de sa valeur exemplaire.
Pour jouir de cette reconnaissance, il faut tout d’abord que le guérisseur possède un « don » qui, traditionnellement, est une prédisposition naturelle innée et va de pair avec une dimension sacrée, à savoir une faveur reçue de Dieu.
Chou Blanc |