BLOC NOTE CHOULAGER
par Chou Blanc
Série: « La mémoire de mes mains »
« C’est à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre d’arts que la nature a donné l’outil de loin le plus utile:
La main ». Aristote
Ma grand mère Marthe, magnétiseuse avait reçu un enseignement limité comme toutes les femmes de son temps.
Les champs étaient des champs d’honneur qu’il fallait cultiver de ses mains…. et il fallait pour le père qu’elles soient nombreuses…
Dans sa tête Mémé Marthe devait être branchée sur des ondes supérieures à France culture car elle m’étonnait pour son amour pour la poésie…
Elle me confiait que son ami André Vinas était un poète de son village.
Très jeune elle avait repéré son talent, et disait de lui qu’avec ses mots il était le seul à traduire
« Les émotions de mes mains et le toucher de mon cœur »
Même dans ses vieux jours où elle se rappelait plus où étaient ses lunettes et son journal… Elle était capable de réciter quelques textes d’André que fort heureusement j’avais prudemment recueilli.
« Tu sais plus tard quand tes mains se seront réveillées à ton tour, ces textes qui glorifient le ciel, la terre et le maitre de la nature te parleront plus qu’aujourd’hui..! »
Voila des années qu’elle est décédée… et moi qui n’est pas son don, je me rappelle des conseils qu’elle me donnait…..
« Récite les à ceux que tu soigneras, comme moi je le faisais ….. et de là haut André Vinas et moi on répétera avec vous tous »
Quand ta main fait lever le vent
Sur tout un horizon de fleurs
J’ai peur que la terre ne sache pas
pourquoi toutes ces fleurs s’animent
Mémé… Tes mains, pendant des années, ont fait plus qu’animer ..! Elles ont très souvent réanimé… Ceux qui sont encore là, grâce à toi, s’en souviennent avec gratitude… MERCI MÉMÉ |
Quand ta main fait lever le vent
Quand ta main fait lever le vent
Sur tout un horizon de fleurs
J’ai peur que la terre ne sache pas
pourquoi toutes ces fleurs s’animent
André Vinas
Blanches les collines de l’hiver André vinas |
Autour du poli que le vent lui donne
la pierre a besoin de son poids de mots
et de ses dimensions de rythmes;
l’eau veut aussi que je sache dire
l’émotion de sa transparence.
Ma main porteuse d’ordre et brûlante de Dieu
sans cesse me marie à tout ce que je touche
et je ne puis quitter les retraites de l’eau,
et je suis attaché au royaume des pierres.
Mais qu’importe, puisque je façonne la terre
de ma bouche qui fait et le rythme et le sens.
André Vinas « Plages de temps » – « Cantilène de Pan »
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