L’HOMME DES BOIS
Bloc Note de GUI7
Dans les méandres de l’internet au cœur de la toile d’une araignée céleste jaillit parfois la lumière…
C’est ainsi que j’ai découvert l’origine de mon nom.
Malgré sa consonance bien française, GUI7 est d’origine germanique et se traduit: « celui des bois »
Ceux qui connaissent mon amour de la terre et de toutes les créatures de l’univers ne s’en étonneront pas.
J’ ai ainsi compris que quelque part dans la généalogie de ma famille, il y avait l’homme, qui avait vu l’homme, qui avait vu l’ours….! J’ai décidé de le rechercher et de vous faire partager ma quête….Marchons donc avec « l’homme des bois« , de forêts en rivières…. de rivières en coteaux, de coteaux en montagnes célestes……Allez… mettons du chemin sous nos pas….
Aujourd’hui, je vous propose de grimper dans l’arbre avec moi… nous demanderons au gui de nous conter son histoire… avec un peu de chance nous nous prendrons pour des druides…!
Histoire du Gui :
UN PARASITE GUÉRISSEUR
«Amour, prospérité, éternité» Les symboles associés au gui feraient un bon titre pour un sitcom ! Dans le rôle principal, Viscum album : une plante parasite célèbre dans les périodes de fin dannée.
En langue celte, son nom signifie « guérit tout », entre autre l’épilepsie et l’hypertension.
Selon des recherches récentes, le gui agirait même sur le système immunitaire.
Entre légende et réalité, faisons le tour de cette boule végétale
«porte bonheur ».
Le gui a la particularité de ne pas toucher terre. Il vous faudra donc lever la tête pour l’apercevoir dans certains fruitiers, mais aussi au faîte du peuplier, des aubépines, du sapin, du hêtre et bien sûr, du chêne. La propagation de cette plante considérée par les forestiers comme un véritable fléau est due le plus souvent aux grives et aux fauvettes à béret qui en sont friandes et qui, après digestion, répandent les graines d’arbres en arbres.
Nous avons donc là un parasite ou plus exactement un hémiparasite car il produit sa chlorophylle et ses propres sucres.
Mais tout de même, ça vous fatigue un arbre !
Dès que la température extérieure atteint 10°, la graine germe et se colle à l’arbre.
La plante peut alors se développer grâce à son suçoir qui traverse l’écorce et atteint la sève dont elle se nourrit.
Ses fruits sont ronds, blancs et visqueux, d’où son nom latin Viscum album.
Remontons d’abord jusqu’à nos ancêtres les gaulois :
C’est la sixième nuit du solstice d’hiver, la première de l’année celtique, la « nuit mère ». Un druide vêtu de blanc s’enfonce dans la forêt pour y cueillir le gui sacré du chêne avec une serpe d’or. Il le reçoit dans un drap de lin d’une blancheur immaculée (car il ne doit pas toucher le sol afin de conserver ses pouvoirs) tout en prophétisant « O Ghel an Heu » – traduisez « Que le blé germe ».
Quelque peu déformée, cette expression aujourd’hui’désuète s’était déjà transformée au Moyen âge en « Au gui l’an neuf ».
Les gaulois qui, comme chacun sait, ne craignaient qu’une seule chose, c’est que le ciel leur tombe sur la tête, attribuaient donc à cette plante, outre ses vertus médicinales, des pouvoirs magiques.
Le gui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, neutralisait les poisons et assurait la fécondité des troupeaux.
Autre lieu, autre légende, en Scandinavie cette fois.
Le démon Loki, par jalousie, tua le dieu soleil Baldut (ou Balder) lui décochant une flèche empoisonnée avec du gui. Preyla, déesse de l’amour, implora les dieux de redonner vie à Baldut, promettant alors d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Évidemment, Baldut ressuscita.
De cette légende naquit la coutume du baiser sous le gui, dès lors symbole de l’amour et du pardon.
Notons au passage que Wagner aurait trouvé là une source d’inspiration pour sa célèbre « tétralogie ».
On peut préférer cette version, galloise :
Les trois filles du roi Gwydyr, étant promises à trois chevaliers en partance pour la guerre, se retrouvèrent sous un vieux chêne pour échanger des gages d’amour. Les plumes de paon offertes par les jeunes filles n’y suffisant pas, elles accordèrent un baiser à leurs fiancés.
Revenons au réel des vertus médicinales du gui.
Le gui « porte bonheur » que l’on vend chaque fin d’année au cœur des cités a effectivement des vertus médicinales. En herboristerie, le gui était prescrit pour soigner l’épilepsie, les désordres nerveux et la digestion. Au 19ème siècle, il entrait dans la composition de remèdes contre la coqueluche.
La viscine, substance contenue dans le fruit blanc du gui, servait autrefois à faire de la glu. Plus récemment, utilisée à faible dose, elle savère bénéfique contre l’hypertension et les maladies cardiaques.
En revanche, utilisée à forte dose, elle peut causer des convulsions, ralentir dangereusement le rythme cardiaque, augmenter la pression artérielle et même provoquer un avortement.
Cette substance ambivalente fait actuellement l’objet de recherches scientifiques. Récemment, certaines d’entre elles tendraient à prouver que le gui agirait sur le système immunitaire et parviendrait à inhiber les tumeurs cancéreuses .
SOURCE : Christine Barbace. Mission Agrobiosciences
Lire la série des chroniques de Christine Barbace, éditée sur le Magazine Web de la Mission Agrobiosciences et consacrée à l’histoire des plantes