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ICARE… Il vola trop près du soleil


logo mamy raconte aux pitchousALLEZ MAMY…! RACONTE….! est une série pour les petits et les grands enfants..!
Dans la Chouette ma Mamy se transformera en conteuse au bord du feu….
– Alors.. ACTION Mamy..! Raconte nous une légende pour petits et grands…!!
– Mes petits …. Vous me demandez toujours de vous de vous raconter des histoires… aujourd’hui je vais vous raconter une légende pour les grands et les petits…!

Logo mamy raconte DLA LÉGENDE D’ICARE  Celui  qui vola trop près du soleil…
Jusqu’à se brûler les ailes

– Il n’est pas rare qu’en entreprenant quelque chose de trop risqué, PAPY ou MOI vous mettions  doucement en garde… « Tu risques de te brûler les ailes… »
LE CHOURISTE
C’est la malheureuse fin d’Icare qui nous permet aujourd’hui  vous dire cela pour que vous tiriez partie de cette leçon.
Allons ensemble voir cela de plus prés


Fais comme l’oiseau

Logo mamy raconte DIcare avait grandi parmi les inventions de son père Dédale, célèbre artisan de Crète.
La plus fameuse de ses créations avait permis à la reine Pasiphaé de séduire un taureau, revêtant pour cela le faux costume d’une belle génisse. Mais cette curieuse union avait donné le jour à une bête monstrueuse, mi-homme, mi-taureau, que l’on nomma le Minotaure.
Minos, roi de Crète, se sentit humilié par l’abominable fruit de la trahison de son épouse. Il en conçut une immense honte et voulut dissimuler l’horrible animal. Il fit appel à Dédale qui, après avoir aidé la reine, vola donc au secours du roi…

Celui-ci lui demanda de construire un labyrinthe afin d’y enfermer le Minotaure.

Le labyrinthe de Dédale

Nous sommes en Crète alors que le roi Minos ordonne la construction d’un labyrinthe afin d’y enfermer le Minotaure. Cette créature au corps d’homme et à la tête de taureau, est une création issue de la liaison adultère entre sa femme Pasiphaé et un taureau blanc.

Afin de construire cette prison, on fait appelle au célèbre architecte de l’époque, Dédale.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/17/Ma%C3%AEtre_des_Cassoni_Campana_-_La_l%C3%A9gende_cr%C3%A9toise_en_quatre_compositions_%28d%C3%A9tail_Labyrinthe%29_-_1500-1525.jpgIl dessine alors les plans du labyrinthe de telle manière que personne ne puisse en sortir, pas même lui. La construction terminée, on enferme le monstre à l’intérieur sans vraiment ébruiter le scandale.

Mais tous les neuf ans, pour se nourrir, le Minotaure doit dévorer sept jeunes hommes et sept jeunes femmes d’Athènes. On met alors en place un tirage au sort afin de déterminer les sacrifiés de l’année…

Maître des Cassoni Campana, Thésée et le Minotaure, 1500/1525.

Convaincu du talent de son illustre architecte, son indignation fut quelque peu apaisée.
Après des jours d’intense labeur, Dédale déposa enfin ses plans et fit débuter les travaux. Le labyrinthe était l’une de ses plus ingénieuses mais aussi la plus inquiétante de ses inventions. Il consistait en une interminable suite de détours et de lacets qui rendaient impossible à quiconque y pénétrait d’en trouver l’issue…
Ainsi, le Minotaure y fut complètement pris au piège. Ses rugissements s’élevaient au-dessus des hautes murailles et son ombre terrifiante arpentait sans fin les méandres de son vaste enclos. Pour calmer ses accès déchirants de rage, Minos devait lui livrer de la chair humaine. Puisqu’il ne pouvait sacrifier ses citoyens, il ordonna aux Athéniens, qu’il avait vaincus lors d’une précédente expédition, de lui livrer sept jeunes hommes et autant de jeunes filles afin de les donner en pâture au Minotaure.

Logo mamy raconte DLes jeunes gens qui avaient eu écho de cette effrayante bête, pénétrèrent apeurés dans le labyrinthe.
C’est alors que Thésée, héros célébré et reconnu de tous, décida de mettre un terme au massacre et se rendit en Crète.
Minos accueillit le jeune homme avec mépris et l’écouta distraitement, convaincu qu’il n’avait aucune chance de sortir vivant du labyrinthe.
Mais Ariane, la ravissante fille du roi, apercevant le beau jeune homme en tomba amoureuse. Elle ne souhaitait pas voir son nouvel amant succomber sous les griffes du redoutable monstre et alla implorer Dédale afin qu’il lui vienne en aide. Celui-ci la convainquit de nouer au poignet de Thésée un long fil qui se déroulerait derrière ses pas, lui indiquant le chemin qu’il aurait à emprunter pour retrouver la sortie.
Grâce à ce stratagème, Thésée terrassa le Minotaure et un soupir de soulagement s’éleva du cœur de la cité athénienne.

Quant à Minos, il se sentit une fois de plus trahi et s’empressa d’aller trouver Dédale qu’il enferma avec son fils dans son propre labyrinthe !

Dédale était au désespoir : sans fil attaché à son poignet, il ne savait que trop bien ce à quoi il était condamné tant son œuvre était infaillible. Il regrettait amèrement d’avoir inventé ce terrible piège !
Il leva les yeux au ciel dans l’espoir d’y voir poindre la clémence des dieux et s’apprêta à les implorer quand lui vint une brillante idée : il n’y avait aucune chance de trouver l’issue terrestre du tortueux labyrinthe, certes, mais la voie des airs, elle, s’offrait à eux dans toute son étendue ! Il avait avec lui de la cire et n’eut pas de mal à se procurer des plumes…
Il se mit donc à confectionner pour lui et son fils de majestueuses ailes assez résistantes pour les soulever de terre. Après les avoir fixées sur le dos d’Icare, il prit son visage entre ses mains et lui dit :
« Mon fils, écoute les sages conseils de ton père afin de mener au mieux notre évasion. Lorsque tu seras transporté par les airs, surtout ne t’avise pas de prendre trop d’altitude, la chaleur du Soleil risquerait de te brûler les ailes. De même, ne t’approche pas trop de l’océan et de ses hautes vagues qui pourraient t’ensevelir. »
Exalté, Icare piaffait d’impatience, car comme la plupart d’entre nous, il avait maintes fois rêvé de fendre les airs comme un oiseau.
Ils s’élancèrent hors du labyrinthe et atteignirent le ciel grâce à leurs ailes amples et légères. Porté par le vent, Icare se laissait enivrer par le plaisir de sentir la brise le bercer. Le père et le fils volèrent ainsi un long moment, surplombant les sublimes paysages de la Grèce, mais lorsqu’ils atteignirent le détroit qui les séparait de l’Asie Mineure, Icare ne put résister à son désir et désobéit aux sages paroles de son père.
Grisé par le goût de la liberté, il s’élança vers les hauteurs.
Il s’approcha dangereusement du Soleil et n’entendait pas les cris désespérés de son pauvre père qui percevait trop bien où risquait de le mener son imprudence.
Icare jouissait de sa puissance aérienne et, prenant de plus en plus d’altitude, se pensait l’égal des oiseaux.
Mais, ne résistant pas à l’intense chaleur de l’astre, la cire de ses ailes se mit à fondre, et le jeune garçon fut précipité dans le vide avant de plonger dans la mer qui porte aujourd’hui son nom.

Dédale, fou de douleur, alla repêcher le corps sans vie de son fils.
Le jeune homme, par défaut d’expérience et de sagesse, avait brûlé l’innocence de son jeune âge à l’attirante chaleur de l’astre solaire.

 

SOURCE:  Violaine Troffigué, Mythes et légendes, ill. Thomas Tessier, Circonflexe

     

jonas– Pourquoi tu nous dis tout ça Mamy….?

– Parce qu’il y a une morale à cette histoire…
PAPY va vous l’expliquer….

LE CHOURISTE– Mes petits… l’histoire d’Icare aborde lеs relations que vous avez avec votre père… On voit là  l’effet néfaste d’une désobéissance à vos parents qui connaissent bien la vie.
Vous comprenez mieux où peut vous conduire votre désir d’aller toujours plus loin, аu risque dе devoir sе retrouver face à face аvес sа condition dе simple être humain… de connaitre les limites de vos forces…!!

– EH Papy.. Ton Icare, c’est aussi un  jeune insouciant.. s’il s’est mis en danger, c’est aussi parce que son père a voulu le considérer comme un adulte responsable…
c’était trop tôt .. il n’avait pas conscience des effets que ses actes pouvaient engendrer.

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MAMY RACONTE La fée – Charles Perrault

La fée – Charles Perrault

Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort et d’humeur et de visage, que qui la voyait, voyait la mère.

Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son Père pour la douceur et pour l’honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même temps avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la Cuisine et travailler sans cesse. Il fallait entre autres choses que cette pauvre enfant allât deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue du logis, et qu’elle en rapportât plein une grande cruche.

Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire. « Oui-da, ma bonne mère », dit cette belle fille ; et rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine, et la lui présenta, soutenant toujours la cruche afin qu’elle bût plus aisément.

La bonne femme, ayant bu, lui donne pour don « qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une Fleur, ou une Pierre précieuse. » Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine. « Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d’avoir tardé si longtemps » ; et en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux Roses, deux Perles, et deux gros Diamants. « Que vois – je là ! dit sa mère tout étonnée ; je crois qu’il lui sort de la bouche des Perles et des Diamants ; d’où vient cela, ma fille ? » (ce fut là la première fois qu’elle l’appela sa fille). La pauvre enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de Diamants.

« Vraiment, dit la mère, il faut que j’y envoie ma fille ; tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement. – Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine. – Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l’heure. » Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau Flacon d’argent qui fut dans le logis.

Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine qu’elle vit sortir du bois une Dame magnifiquement vêtue qui vint lui demander à boire : c’était la même Fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les habits d’une Princesse, pour voir jusqu’où irait la malhonnêteté de cette fille. « Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j’ai apporté un Flacon d’argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J’en suis d’avis, buvez à même si vous voulez . – Vous n’êtes guère honnête, reprit la Fée, sans se mettre en colère ; hé bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent ou un crapaud. »

 

D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria : « Hé bien, ma fille ! – Hé bien, ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères, et deux crapauds. – Ô ciel ! s’écria la mère, que vois-je là ? C’est sa sœur qui en est cause, elle me le paiera » ; et aussitôt elle courut pour la battre.

La pauvre enfant s’enfuit, et alla se sauver dans la Forêt prochaine. Le fils du Roi qui revenait de la chasse la rencontra et la voyant si belle, lui demanda ce qu’elle faisait là toute seule et ce qu’elle avait à pleurer. « Hélas ! Monsieur, c’est ma mère qui m’a chassée du logis. »

Le fils du Roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six Perles, et autant de Diamants, la pria de lui dire d’où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du Roi en devint amoureux, et considérant qu’un tel don valait mieux que tout ce qu’on pouvait donner en mariage à un autre, l’emmena au Palais du Roi son père, où il l’épousa.

Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle ; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver personne qui voulût la recevoir, alla mourir au coin d’un bois.


Ce conte a une source littéraire : le Pentamerone de Basile (IV-7 : Les Deux Gâteaux). Il est à rapproché de celui de Cendrillon, puisqu’il porte sur les problèmes de fratrie. Ici, la cadette subit une injustice de la part de sa sœur, on assiste également à la revanche de l’enfant sur sa famille.

Au sein du texte il y a une forte symbolique tant au niveau des objets qu’au niveau du conte en général… Les roses, les diamants et les perles représentent toutes les qualités de la cadette tandis que les crapauds et les serpents représentent le dégoût que l’aînée peut engendrer. Aussi de nombreux stéréotypes sont à l’origine de la morale facile d’accès. Stéréotypie des personnages, des relations, de la société… Le lecteur se divertit donc grâce à ce conte et peut en tirer plusieurs morales : que la gentillesse est toujours récompensée mais également qu’il faut rester courtois avec n’importe quelle personne quelle que soit son apparence.

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RETRO : C’est une récap des histoires déjà racontées….S

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Allez Mamy raconte: La Lune et le bananier

Logo allez mamy raconte étéALLEZ MAMY…! RACONTE….! est une série pour les petits et les grands enfants..!

Tous les mercredi hiver comme été dans la Chouette, ma Mamy se transforme en conteuse de bord de mer….ou d’Arrière pays….
Ben avec elle..! On a de quoi se distraire….!

AUJOURD’HUI C’EST UN CONTE MALGACHE :
LA LUNE ET LE BANANIER


– Mes chers enfants moi aussi j’avais une grand mère qui, se plaisait à me parler d’histoires qui m’aidaient à mieux me connaitre ou à découvrir le monde ..


– Elle fut la première à m’apprendre le cycle de la vie


– ALLEZ.. ACTION Mamy..!

Dis nous…Dis nous…!


logo mamy turlututu small– BEN….elle me l’a enseigné à l’aide du conte malgache que voici:
La Lune et le bananier


Au commencement, Dieu avait créé et mis sur Terre un seul homme et une seule femme.
Un jour, il les interrogea :
« Que préférez-vous, la mort de la Lune ou la mort du bananier ?
Seigneur, dirent-ils, nous ne comprenons pas.
— Voulez-vous être comme la Lune, qui reste invisible tous les mois pendant quelques jours, mais qui réapparaît ensuite, ou préférez-vous être comme un bananier, qui meurt après avoir donné ses fruits ? »


– je vais encore être paumé dans ce coup là

– Moi je suis dans le cirage…. on dit aussi je suis dans le noir ..!
Ben moi, je suif dans du cirage noir …!

 

Seigneur, expliquez-nous ce que cela signifie, car nous ne comprenons toujours pas !
— Eh bien, voici : la Lune continue à exister par elle-même, bien qu’elle semble mourir tous les mois et revient à la vie au bout de quelques jours, tandis que le bananier meurt tout à fait ; mais avant de mourir, il donne naissance à plusieurs enfants qui lui succèdent.
Choisissez ce que vous préférez, car il faut que vous vous décidiez pour une chose ou pour une autre. »

Ils réfléchirent un peu, puis ils dirent :

« Seigneur, nous préférons mourir comme le bananier, qui laisse après lui des descendants »



LE CHOURISTE– C’est depuis lors, dit-on, que les hommes meurent, et qu’ils laissent des enfants pour les remplacer.

– AH OOUUUAAAAIIIISSS C’est pas con….!!!

– C’est même au poil…!

logo du livre sonore dans cette page
SOURCES :
https://www.iletaitunehistoire.com/

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CONTES : L’enfant au potier

logo mamy raconte aux pitchousALLEZ MAMY…! RACONTE….! est une série pour les petits et les grands enfants..!
Dans la Chouette ma Mamy se transformera, cet automne, en conteuse au bord du feu…. Préparez les buches….. conservez vos braises on va faire griller les châtaignes

Pour les autres ….??
Ben..! Rêvez…..! Vous sentirez très vite les odeurs de la grillade , la chaleur du feu de bois, vous entendrez l’écorce crépiter….. et vous verrez au milieu des flammes…. la fantasmagorie de l’imaginaire…
ça y est..
Vous tenez le soufflet bien en main….?
Oui.. ! ALORS ALLONS Y…!

Aujourd’hui un conte de Noël :

L’enfant au potier

logo mamy turlututu smallMes chers enfants moi aussi j’avais une grand mère qui, comme moi, aimait à raconter des histoires à la choupinette que j’étais en ce temps là….!

Elle se plaisait à me parler d’histoires qui m’aidaient à mieux me connaitre ou à modifier mon comportement ma manière d’être ou de me conduire avec les autres….. Je me rappelle de celle ci qui m’a amené à changer mon regard sur l’autre … L’autre ce mystère qui n’est pas moi …. et pourtant si proche….!

ÉCOUTEZ CE CONTE DE NOËL VOUS AUSSI….. POUR QUE DEMAIN VOUS SOYEZ MEILLEURS …

logo mamy turlututu small– Alors.. ACTION Mamy..!
Raconte nous

– Oui je veux bien vous parler de:

L’enfant au potier

La-Nativite-Gerrit-van-Honthorst

La campagne était toute de neige autour du bourg de Bethléem, et les cubes blancs des maisons prenaient des teintes laiteuses parmi cette surnaturelle pureté.

Le ciel bombait au-dessus, comme un grand bocal d’un bleu pâle et translucide. Il y avait dans l’air une joie paisible comme si des anges venaient d’y passer.

Noel : L'enfant obéissant de BethléemÀ la vérité, des anges l’avaient traversé la nuit précédente.
Jésus étant né, cette nuit-là, dans une grotte des environs, ils avaient chanté, devant un groupe de bergers d’abord, au-dessus de la grotte ensuite, un beau chœur à plusieurs voix dont le refrain est demeuré célèbre :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes de bonne volonté. »

La nouvelle du miracle s’était répandue dans les maisons du bourg, et circulait sous le manteau, accueillie ici avec joie, là par des haussements d’épaules.

La fin de la classe du matin venait de lâcher les enfants dans les rues. Sur la placette, autour de la fontaine, beaucoup s’attardaient à bavarder, en petits groupes mystérieux et animés.
La glissoire en pente luisait comme un marbre sombre, délaissée.

— Bien sûr que c’est vrai ! dit un gamin dont les yeux noirs étincelaient d’enthousiasme. Le père de Lévi doit le savoir, je suppose, puisqu’il y était !

— Mon père ne veut pas y croire, répliqua sans conviction un enfant mieux vêtu que les autres. Mon père est savant. Il doit avoir ses raisons. Mais j’aimerais mieux que ce soit vrai.

— Tiens ! intervint un troisième, pourquoi ne serait-ce pas vrai ? Ils étaient huit à aller à la grotte cette nuit, et tous racontent la même chose. Ils ont vu un ange, je vous dis, ils ont entendu le chant, ils ont vu l’Enfant et sa Mère.

— Mon père prétend que le Messie sera un Roi, objecta un autre. Alors, cet enfant pauvre ?…

— Oui, mais ces anges ? Est-ce qu’ils viennent chanter autour de notre maison, quand nous recevons un petit frère ou une petite sœur ?

— Mais… si on allait voir ? proposa quelqu’un. Je connais la grotte.

— Moi aussi, je la connais.

— Moi aussi !

— Nous y avons joué l’été dernier, tu te rappelles, Ruben ?

— Allons-y ! Allons-y !

— Chut ! il ne faut pas que nos parents le sachent… On n’a pas le temps maintenant. Il est presque midi. Et à une heure sonne la cloche de l’école.

— On ira après la classe, à trois heures ! D’accord ? Mais… le secret, hein !

— Va-t-on se rassembler ici ?

— Oui, mais nous partirons ensuite en petits groupes, glissant et jouant, et pas par les mêmes rues. Nous nous réunirons sur la route d’Engaddi.

Élie, le fils du potier, n’était pas du nombre des conspirateurs.

— Vous savez bien que maman est malade. Je ne puis m’absenter si longtemps.

Et, montrant sa cruche :

— Je dois aller acheter du sirop pour adoucir le lait battu. D’ailleurs, dans une heure il fera sombre. Et mon père ne veut pas que je cours la rue le soir.

— Voyons, Élie ! Ta mère attendra bien un peu. Nous serons de retour avant une heure. Tu diras…

— Fi ! interrompit Élie en les écartant. Je ne veux pas mentir. Je ne veux pas être désobéissant.

Et il s’en alla. Ses compagnons le suivirent du regard, à la fois étonnés et un peu dépités.
Puis, haussant les épaules : « On ira sans lui !» dit le plus grand de la bande. Et les groupes s’égaillèrent, pour se retrouver dans la campagne.

Récit de Noël pour les veillées guides et scoutesÉlie avait bien du chagrin. Aucun de ses petits amis, bien sûr, ne désirait autant que lui cette visite à l’Enfant merveilleux. Quand il avait entendu le berger dire au potier : « Crois-moi, potier, cet Enfant-là est le Messie promis à Israël…» il avait senti la foi de cet homme pénétrer en lui. Et elle avait occupé sa pensée et son cœur toute la journée.
Ses camarades verraient. Lui, il n’avait que son beau désir, qui devenait de plus en plus douloureux.

Mais sa conscience lui disait :
« Obéis …»  Pouvait-il mieux recevoir le message du salut qu’en observant la Loi sainte ?

Il fit remplir de sirop sa cruche à la confiserie, et rentra en hâte, pour servir sa mère.

Le crépuscule peu à peu emplissait la maison. Élie alluma la petite lampe à huile.
Le potier sortit de son atelier et vint s’asseoir sur un escabeau près de sa femme alitée, qui toussait. L’enfant était rêveur.
Ses petits compagnons devaient maintenant se presser dans la grotte visitée par les anges… Mais maman est malade, je veux rester près d’elle…

Il s’assit à son tour près de la lampe, et essaya de repasser ses leçons pour le lendemain.

Après le souper et la prière du soir, Élie s’en fut se coucher. Il eut beaucoup de peine à s’endormir. Sa pensée voyageait du lit de sa mère à la crèche de l’Enfant. Puis peu à peu elle s’obscurcit, se voila, s’éteignit dans le sommeil.

Mais soudain, sans que la porte se fût ouverte, un homme se tint debout dans la petite chambre. Un ouvrier, eût-on dit, vêtu d’un manteau brun à capuchon.

Il avait une belle barbe grisonnante, et des yeux très doux. À la main il tenait un bâton de marche, qui lui venait jusqu’à l’épaule. Une lueur étrange, comme un peu de clair de lune, blanchissait autour de sa tête. Il se pencha sur Élie qui s’était dressé sur son séant et il lui dit avec bonté :

— « Viens, je te conduirai à la grotte. »

Sa voix était persuasive. L’enfant mit sa petite main dans la large paume calleuse du visiteur.
Et sans qu’il sache comment cela s’est fait, Élie se trouve dehors, habillé et chaussé, trottant à côté de son guide, par les rues endormies de Bethléem, puis dans la campagne solitaire, où la neige se bleute à la clarté d’étoiles grosses comme des pêches. Il a confiance, il se sent tout léger et joyeux. De temps en temps, il lève vers son ami ses beaux yeux bleus, comme pour l’interroger : « Est-ce encore loin ?»

Là-bas, au flanc d’une colline, juste au dessous d’une étoile plus belle et plus grande que les autres, se creuse, dans la blancheur, un trou sombre vaguement éclairé d’une lumière rose.

« C’est là,» dit l’homme. Ils entrent.

Il n’y a pas de lampe allumée. Mais une douce clarté monte d’une mangeoire d’animaux, emplie de paille, où dort, enveloppé de langes, un petit enfant. Une jeune femme est agenouillée à droite de cette crèche. L’homme qui vient d’entrer, après avoir déposé son bâton et ôté son manteau, s’agenouille à gauche. Derrière, dans une pénombre luisante de paille, un âne et un bœuf avancent leurs têtes débonnaires.

Élie tombe à genoux en joignant les mains. Quel bonheur ! Voilà donc l’Enfant annoncé. C’est le Sauveur d’Israël !

Histoire pour attendre Noël !La mère, détachant son regard du bébé, sourit au petit visiteur.

Élie récite tout haut toutes les prières qu’il sait. Il lui semble qu’il n’a jamais prié ainsi.
Sa voix cristalline a éveillé l’Enfant qui le regarde et lui sourit. Aussitôt, très lointaines et très proches, des voix d’anges invisibles chantent en chœur : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes de bonne volonté ! »

Une immense vague de joie emporte l’âme du petit Élie. Il n’y a plus rien autour de lui que de la lumière, une lumière qui a un goût de miel et une odeur de roses.

— Élie ! Élie ! Lève-toi ! Il fait grand jour.

Élie ouvre les yeux. Il est dans son lit. Un peu de soleil tombe de la lucarne sur ses couvertures.

Qui l’a appelé ?

C’est sa mère. Elle entre dans la chambre ; elle n’est plus pâle ; elle a l’air rayonnant.

— Vite, mon petit, ton déjeuner est prêt.

— O maman, tu n’es plus malade ?

— Non, mon chéri. Je me suis sentie guérie, subitement, à mon réveil. Je ne m’explique pas cela. Mais je bénis le Seigneur.

Élie se tient debout, en chemise, sur son lit. Il tombe dans les bras de sa mère :

— Maman, cet Enfant dont nous a parlé le berger, je l’ai vu ! C’est le Sauveur d’Israël ! C’est Lui qui t’a guérie ! …

À son père et à sa mère, Élie a raconté son beau rêve.

Et le soir de ce jour-là, tous trois sont allés adorer l’Enfant Jésus dans la grotte. Ils y ont trouvé tout comme Élie l’avait décrit.

Et Élie a offert à la Sainte Vierge, de la part de ses parents, une belle cruche à lait, la plus belle que le potier n’eut jamais réussie, et qu’il avait toujours gardée comme un ornement sur le bahut de la cuisine.

LE CHOURISTE

– Le conte présenté ici est extrait, du site www.maintenantunehistoire.fr 
qui rassemble des histoires issues principalement, de la “bonne presse” catholique.
Ces textes sont destinés aux parents, catéchistes, éducateurs et aux jeunes lecteurs

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RETRO : C’est un retour sur une histoire déjà racontée….

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