PHILOMÉNE est arrivé à sa retraite au milieu de nos potes âgés avec la volonté de planter des pensées….
Je vous parle pas des fleurs, mais des idées, qu’elle cultive sous le cerisier quand il fait trop chaud pour biner ….
Autour d’elle, quelques uns qui en avaient assez d’être au raz des pâquerettes, mais qui pour autant ne souhaitaient pas cultiver les pensées de Pascal…! (Philosophie de la finitude de Pascal (cf.le roseau pensant )
La Chouette, perchée sur le cerisier, les écoutant philosopher, c’est vite rendue compte que ça volait haut, et leur a demandé de rédiger une rubrique pour son blog … |
Philomène mènera donc la danse de temps en temps avec pour partenaire l’éloquente et persuasive Sophie … qui compte bien faire un « malheur »…!
Attention, comme disait ma mère, c’est parfois profond … !
Ne perdez pas le fil de Philomène…!
Prenez votre casque spéléo éclairant, cordes, et piolets pour … Remonter….
Occupe ton ennui avant de mourir…!
Philosophie de Pascal :
Le divertissement selon Pascal : La lutte de l’homme contre sa misère métaphysiqueÉgare par l’amour de soi et les puissances trompeuses de l’imagination, l’homme est voué à la mauvaise foi : il refuse de prendre conscience de son néant, qu’il expérimente, tout particulièrement, dans l’ennui, sentiment pénible de vide causé par le désœuvrement ou l’absence de passion étant lié au plein repos, sans occupations ni affaires. Cette prise de conscience de son néant, l’homme la fuit dans le divertissement, c’est-à-dire dans tout ce qui nous détourne du spectacle de notre misérable condition, inscrite dans le temps et dans la mort, tout ce par quoi nous fuyons la pensée de notre néant : le jeu et l’amusement, mais aussi le travail et l’activité. – Le divertissement perpétuel nous dérobe à nous-mêmes et nous interdit la réflexion. |
– JE VOUS PROPOSE LA PHRASE DE PASCAL:
« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »
Blaise Pascal
(1623-1662 – Pensée, B139, Divertissement)
– Attribuer tout le malheur des hommes au fait de ne pas savoir rester dans sa chambre, ça me parait beaucoup, et d’ailleurs faut-il rester dans sa chambre au détriment de la rencontre d’avec l’autre ?
– Au fait de sa victoire, Alexandre le Grand, qui se trouve fort bien entouré, est heureux de rester dans sa chambre.
– Pour remettre dans le contexte, ce n’est pas une injonction à rester dans sa chambre mais c’est une invitation à « être », sachant que, par ailleurs, tout nos souhaits et désirs sont vains.
– Il est question d’un « savoir » rester dans sa chambre, l’idée d’une compétence est requise.
– La citation est en rapport avec le fait de n’être jamais satisfait avec ce que l’on a.
– Oui, la phrase n’est pas à interpréter dans un sens littéral.
– En fait, l’homme s’ennuie et recherche ce qu’il n’a pas, il est donc toujours inquiet et ne parvient jamais obtenir ce qu’il veut.
– La vie se résume à occuper l’ennuie avant de mourir, ou alors à lui chercher un sens au-delà des contingences.
– Est-ce le fait d’être en contact avec les autres qui pose problème ?
– Aujourd’hui, avec Internet, on reste dans sa chambre. On croit être dans le monde alors qu’on est dans une solitude, il faut effectivement sortir de sa chambre.
– Dans cette citation, Pascal condamne le divertissement en tant qu’il est une fuite de la mort, de la misère et de l’ignorance.
– Je cite Montaigne : toutes nos agitations sont farcesques. (« La plupart de nos vacations sont farcesques. » Essai III chap.10).
– C’est désespérant et désespéré. On sort de sa chambre parce qu’on est insuffisant pour soi-même, mais l’Autre, également, finit par être insuffisant. Il y a donc un pessimisme radical dans cette pensée.
– A quel repos Pascal pense-t-il ? Un repos religieux, créatif ou autre ?
– L’homme ne sait pas rester « calme » et « en repos », j’y vois une incapacité à être stable, constant, serein. Mais il y a une contradiction avec l’idée d’être curieux, ouvert, or Pascal était « inventeur » ouvert et curieux.
– Pascal dit quelque chose de cet ordre, la meilleure façon de devenir soi-même, c’est de se rendre disponible aux voies (voix?) venues d’ailleurs.
– Nous sommes dans le rapport à la fuite comme le confirme cette autre citation de Pascal : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. »
– Tout le bonheur de l’homme viendrait-il du fait de savoir rester seul dans sa chambre, est-ce un idéal Zen avant l’heure ?
– On peut dire tout et son contraire à propos de cette citation, n’est-elle pas une boutade de la part de Pascal ?
– Il est clair qu’il y a une critique du divertissement en ce sens où l’homme fuit naturellement les problématiques de la mort, c’est-à-dire, l’idée de sa propre fin. Mais admettons que je ne fuie rien, quelle autre problème cela pose, savoir rester dans sa chambre ne suffit pas à faire solution, n’est-ce pas ?
– Un homme sans divertissement est capable du pire (référence au roi de Giono), est-ce que cela revient à dire : connais-toi-même ? C’est-à-dire, au lieu de t’agiter dans le monde, il convient de passer par une phase d’introspection, et donc de savoir rester dans sa chambre.
– Il faut cultiver son jardin (Voltaire) dans sa chambre.
– La seule chose qui tire Pascal d’affaire, c’est la foi, il faut un supplément de croyance, car de son point de vue, même la connaissance est limitée.
– C’est bien la foi, et non pas le religieux qui sauve Pascal. A ce titre, le « connais-toi toi-même » de Montaigne, ainsi que celui des autres philosophes, est vain.
– Heidegger prône l’ennui pour se retrouver soi, cet état n’est donc pas négatif, il est un arrêt nécessaire sur le chemin du « Connais-toi toi-même ».
– Si je me connais, je deviens comme une fontaine, une source jaillissante pour autrui, c’est ainsi que je comprends cette phrase.
– Je pense à cette phrase qui dit : il faut d’abord remplir son poumon et ce qui déborde est pour les autres.
– Pour se connaître soi, on a besoin des autres, ils sont un miroir à soi-même dans lequel, par le jeu des interactions, nous nous révélons.
– Donc, même dans l’idée de se connaitre soi-même, il faut sortir de sa chambre.
Plongez-vous dans l’analyse des fragments 425 et 430 portant sur le divertissement des Pensées de Blaise Pascal pour approfondir votre compréhension de l’œuvre !
Que retenir des fragments 425 et 430 des Pensées, l’essai posthume de Pascal ? Retrouvez toutes les subtilités des fragments 425 et 430 dans un commentaire original et complet pour approfondir votre réflexion sur l’oeuvre. |
SOURCES :
http://www.cafesphilo.org/le-forum-des-cafes-philo/