ALLEZ MAMY…! RACONTE….! est une série pour les petits et les grands enfants..!
Dans la Chouette ma Mamy se transformera, en conteuse
Aujourd’hui c’est un conte :
Le prince aux oreilles d’âne
Mes chers enfants moi aussi j’avais une grand mère qui, comme moi, aimait à raconter des histoires à la choupinette que j’étais en ce temps là….!
Elle se plaisait à me parler d’histoires qui m’aidaient à mieux découvrir le monde … je me rappelle de ce jour où elle m’a conté :
Le prince aux oreilles d’âne
Il était une fois un roi riche et puissant qui aurait du être heureux, mais il ne l’était pas, car il n’avait pas d’enfant.
Un jour, il décida d’aller voir les trois fées de la forêt pour l’implorer leur aide.
Dans un an, jour pour jour, lui dirent-elles, touchées par sa requête, tu auras un héritier.
Le roi repartit dans son palais rempli d’espoir. Et, en effet, un plus tard, jour pour jour après la visite du roi chez les fées, la reine mit au monde un petit garçon pour la grande joie du souverain.
Quelque temps après la naissance de l’enfant, les trois fées de la forêt vinrent au palais.
—Tu seras le plus beau prince du monde ! prédit la première en se penchant sur son berceau.
—Tu seras sage et honnête ! annonça la deuxième fée.
– Mais tu auras des oreilles d’âne, pour ne pas être trop orgueilleux! ajouta la troisième fée après mure réflexion.
Le prince grandit. Il était beau, sage et honnête. Mais plus il grandissait, plus ses oreilles s’allongeaient. Le roi et sa femme étaient très inquiets. Comment leur fils pourrait-il un jour devenir le souverain du royaume ? Avec des oreilles pareilles, il n’attirerait pas le respect de ses sujets, mais plutôt leurs sarcasmes et leurs moqueries… C’est pourquoi l’obligèrent-ils à porter un chapeau qu’il ne devait quitter sous aucun prétexte.
Le petit prince devint un homme. Il était si beau, si sage et i honnête que tous se réjouissaient à l’idée qu’un Jour prochain il leur monarque. Nul ne savait ce que cachait ce chapeau dont il toujours coiffé. Une chose, pourtant, préoccupait le roi. Son fils les cheveux longs comme ceux d’une fille et il fallait bien songer à les lui couper un jour. Comment faire appel à un coiffeur trahir le secret?
Il réfléchit très longuement et fit venir un maître barbier qu’on lui avait recommandé pour sa discrétion. Désormais, lui dit-il, tu seras au service de mon fils, le prince héritier. Tu lui couperas les cheveux et lui raseras la barbe. Si tu accomplis ta tache avec fidélité et discrétion, tu seras riche et comblé d’honneurs. Mais si tu racontes quoi que ce soit qui pourrait te paraître étrange, je serai sans Pitié et te ferai exécuter dans les plus brefs délais.
Le maître barbier jura qu’il ne perdrait pas son temps en vains bavardages. Il coupa les cheveux au prince et lui rasa la barbe chaque jour, et il ne dit jamais à personne ce qu’il avait vu. Tout au contraire, il profitait de la bonne fortune qui remplissait sa bourse. Mais, au bout d’un mois, il commença à maigrir et à dépérir à vue d’œil :
Le secret était trop lourd, et il lui pesait beaucoup de ne pouvoir le partager. Il devint si faible qu’il pouvait à peine tenir ses ciseaux ! Aussi décida-t-il d’aller demander conseil au vieil ermite qui vivait dans la forêt.
—Va dans un champ, lui dit celui-ci, creuse un trou très profond et ensuite raconte à la terre ce que tu sais, et qui pèse si lourd sur ton cœur.
ElIe ne trahira pas ton secret.
Le maitre barbier trouva un endroit tranquille, creusa un trou et parla à la terre, lui révélant son terrible secret. Il reboucha le trou soigneusement et partit le cœur léger.
Quelque temps plus tard, à cet endroit même avait poussé un magnifique bambou. Des bergers, qui passaient par là avec leurs troupeaux, décidèrent d’en couper quelques tiges pour se faire des fifres.
– Notre prince a des oreilles d’âne, notre prince a des oreilles d’âne, notre prince a des oreilles d’âne… chantèrent les instruments dès que les bergers soufflèrent dedans. Ces derniers furent très étonnés d’apprendre cette nouvelle par leurs instruments.
Bientôt par tout le pays se raconta l’histoire merveilleuse des fifres qui fredonnaient des choses si étranges. Quand le roi eut vent de cette horrible rumeur, il fit venir tous les bergers et leur ordonna de jouer.
– Notre prince a des oreilles d’âne, notre prince a des oreilles d’âne. notre prince a des oreilles d’âne, chantèrent les fifres en bois de bambou.
Le roi, furieux, saisit un des instruments de musique des bergers et souffla dedans à son tour.
– Notre prince a des oreilles d’âne, notre prince a des oreilles (l’âne, notre prince a des oreilles d’âne . chanta le fifre.
« Seul le barbier a pu trahir le secret », pensa le roi, et, sans autre forme de procès, il ordonna au bourreau qu’il coupe la tête du pauvre homme sur-le-champ. Mais au moment même où il prononçait ce terrible châtiment, le prince souleva son chapeau et découvrit ses longues oreilles à la vue de la cour et de ses sujets.
— Pourquoi le punirais-tu ? s’écria-t-il. Il ne dit que la vérité !
J’ai bien des oreilles d’âne ! Mais, si Dieu le veut, cela ne m’empêchera certainement pas d’être un bon roi et mes sujets reconnaîtront valeur.
Les fées, qui voient et entendent tout, se réjouirent de ces paroles sensées :
le cœur du prince était pur et sans orgueil. D’un seul, les oreilles de celui-ci se rétrécirent et redevinrent normales. Au grand soulagement du barbier, qui avait sa tête !
Les enfants malicieux soufflèrent et soufflèrent leurs fifres…
Ils soufflèrent à en perdre haleine. mais aucun son ne sortait des fifres !
Plus jamais ces instruments fredonnèrent l’étrange chanson.
SOURCES :
conte illustré par Céline Puthier
ALLEZ MAMY RACONTE…!
RETRO : C’est une récap des histoires déjà racontées….
