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POÉSIE : EN ÉCOUTANT LES OISEAUX


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Vos poèmes, vos poèmes préférés …
– Des livres à nous signaler, vos impressions sur ceux que vous avez lus, et que vous voulez nous conseiller…. O
u tout simplement comme aujourd’hui un beau texte à nous faire partager

Pensez à nos potes âgés qui n’ont pas de jardin et cultivent leur esprit…!

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EN  ÉCOUTANT LES OISEAUX

Oh ! Quand donc aurez-vous fini, petits oiseaux,
De jaser au milieu des branches et des eaux,
Que nous nous expliquions et que je vous querelle !
Rouge-gorge, verdier, fauvette, tourterelle,
Oiseaux, je vous entends, je vous connais. Sachez
Que je ne suis pas dupe, ô doux ténors cachés,
De votre mélodie et de votre langage.
Celle que j’aime est loin et pense à moi ; je gage,
Ô rossignol dont l’hymne, exquis et gracieux
Donne un frémissement à l’astre dans les cieux,
Que ce que tu dis là, c’est le chant de son âme.
Vous guettez les soupirs de l’homme et de la femme,
Oiseaux ; quand nous aimons et quand nous triomphons,
Quand notre être, tout bas, s’exhale en chants profonds,
Vous, attentifs, parmi les bois inaccessibles,
Vous saisissez au vol ces strophes invisibles,
Et vous les répétez tout haut, comme de vous ;
Et vous mêlez, pour rendre encor l’hymne plus doux,
À la chanson des cœurs le battement des ailes ;
Si bien qu’on vous admire, écouteurs infidèles,
Et que le noir sapin murmure aux vieux tilleuls :
Sont-ils charmants d’avoir trouvé cela tout seuls !
Et que l’eau, palpitant sous le chant qui l’effleure,
Baise avec un sanglot le beau saule qui pleure,
Et que le dur tronc d’arbre a des airs attendris,
Et que l’épervier rêve, oubliant la perdrix,
Et que les loups s’en vont songer auprès des louves !
— Divin ! dit le hibou ; le moineau dit : Tu trouves ? —

Amour, lorsqu’en nos cœurs tu te réfugias,
L’oiseau vint y puiser ; ce sont ces plagiats,
Ces chants qu’un rossignol, belles, prend sur vos bouches,
Qui font que les grands bois courbent leurs fronts farouches,
Et que les lourds rochers, stupides et ravis,
Se penchent, les laissant piller le chènevis,
Et ne distinguent plus, dans leurs rêves étranges,
La langue des oiseaux de la langue des anges.

Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Les contemplations (1856)

barre verteSOURCE : sites et patrimoines 

logo poésie smallLes Contemplations est un recueil de poèmes de Victor Hugo publié en 1856.
Victor Hugo est un poète majeur du XIXe siècle. Il nait en 1802 et meurt en 1885. Sur le plan personnel, sa vie est marquée par la fatalité, elle est en effet ponctuée par de nombreux drames familiaux, puisqu’il survit à la plupart de ses enfants, mis à part sa fille Adèle qui est frappées par la folie, ainsi qu’à sa femme et à ses maitresses.
La perte de sa fille Léopoldine est la plus réputée, vu qu’elle constitue la trame principale des Contemplations.

LE CHOURISTEAu delà de sa vie privée, Victor Hugo est une figure incontournable du XIXe siècle, d’un point de vue littéraire évidemment, il est notamment le symbole de la révolution romantique de la première partie de ce siècle, et également un des grands poètes de son époque.
Incontournable d’un point de vue social et politique aussi, il n’hésite pas à s’élever contre l’empire de Napoléon III, un engagement qui lui vaudra bien des mésaventures, l’exil principalement.

En1856, il publie les Contemplations. Ce recueil de poème est considéré comme un ouvrage majeur, un classique de la littérature française.

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L’ HOMME DES BOIS La Chouette a déjà dragué
« l’homme vert »

un article
lui est consacré

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