CHRONIQUES CHOUCROUTE
par le Pote H
Dans mes chroniques on m’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur montrer la différence entre culture et agriculture.
Vu leur sénilité précoce nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser, et de bien comprendre le sens des choses …
POTE H : Effrayée, l’autruche cacherait sa tête dans le sable |
Faire l’autruche est une expression de la langue française qui traduit le fait qu’une personne refuse de faire face à la réalité, à ignorer un problème.
Cette expression populaire est née de l’idée que l’autruche, plus grand oiseau au monde, enfouit sa tête dans le sable dès qu’elle a peur croyant ainsi être en sécurité.
Mais qu’en est-il réellement ?
Ce vieil adage est basé sur les observations, mais son interprétation est fausse. Si l’autruche met effectivement la tête dans le sable, cela n’a rien à voir avec ses craintes : lorsque l’oiseau est effrayé, il s’enfuit !
On dit généralement que cette légende a été lancée par l’écrivain romain Pline l’Ancien qui, au premier siècle de notre ère,
Il décrivait les autruches comme des oiseaux particulièrement sots, au point de croire que leur corps est parfaitement caché lorsqu’elles enfouissent leur tête dans des broussailles.
Cette idée fausse à la vie dure a été répétée pendant des siècles et déformée, jusqu’à adopter sa forme actuelle, selon laquelle les autruches cachent leur tête dans le sable en cas de danger.
L’autruche ne se terre pas dans le sable, mais court à 70 km/h
D’un point de vue évolutif, il paraît évident que les autruches pratiquant la politique de l’autruche à l’approche d’un prédateur auraient moins de chance de survie que celles essayant de se défendre ou de fuir.
Cette idée ne tient toutefois pas la route quand on y réfléchit : non seulement l’autruche resterait à la merci du premier prédateur venu mais en plus, elle étoufferait rapidement !
Les autruches sont (malgré leurs 300 kg) après tout les oiseaux qui courent les plus vites au monde : Elles peuvent maintenir un rythme de croisière de 50 km/heure si le besoin s’en fait sentir et dépasser les 70 km/h en cas de danger. |
De plus, leur excellente vue leur permet de voir arriver les prédateurs de loin et elles peuvent en cas de nécessité donner de puissants coups de griffes, capables d’éventrer un être humain.
De plus, on dit que dans certaines situations ou elles se sentent menacées, les autruches se couchent et aplatissent leur cou au sol, réduisant ainsi leur visibilité et augmentant leurs chances d’être confondues avec un buisson.
Il existe aujourd’hui plusieurs théories pour expliquer cette expression.
D’abord, l’autruche pond ses œufs dans le sol, dans des trous qui peuvent faire jusqu’à une trentaine de centimètres de profondeur.
De jour, c’est le mâle qui surveille les œufs ; de nuit, c’est la femelle.
Au cours de la surveillance, il peut arriver que l’oiseau retourne les œufs, ôte les lézards ou les rongeurs qui se seraient incrustés dans les trous pour profiter de la chaleur.
L’autruche a donc régulièrement la tête dans le sable en période de couvaison.
Par ailleurs, si l’autruche est essentiellement herbivore, elle mange de tout, et toute la journée. Ainsi, lorsqu’on observe l’oiseau, il semble avoir bien souvent la tête près du sol, d’où l’idée d’un oiseau qui enterre sa tête.
À ceci, on peut ajouter qu’avec son long cou, l’autruche, en cas de tempête de sable, n’a d’autre choix que de mettre sa tête au ras du sol. L’adage populaire est probablement né de la combinaison de toutes ces observations, mais une chose est sûre : l’autruche, du haut de ses deux mètres et avec des pointes de vitesse de course à 70 km/h, a tout intérêt à courir si elle se sent menacée plutôt qu’à enfouir sa tête dans le sable !
SOURCES : |
POTACHE