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CHRONIQUES CHOUCROUTE
par le Pote H
Dans mes chroniques on m’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur montrer la différence entre culture et agriculture.
Vu leur sénilité précoce nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser, et de bien comprendre le sens des choses …..
De Waterloo à l’île de Sainte-Hélène
Le 18 juin 1815, Napoléon est battu à Waterloo, en Belgique, par les armées alliées britannique et prussienne. De retour à Paris, il abdique le 22 juin en faveur de son fils unique âgé de quatre ans. Ce dernier, réfugié depuis mai 1814 avec sa mère l’impératrice Marie-Louise en Autriche, ne montera finalement jamais sur le trône impérial. C’est Louis XVIII, le frère de Louis XVI guillotiné sous la Révolution française, qui redevient roi des Français.
Le 25 juin, Napoléon quitte Paris. Après un court passage pour se rendre à la Malmaison où il revoit sa mère pour la dernière fois, il arrive le 3 juillet à Rochefort d’où il compte partir pour les États-Unis. Comme le passeport promis par le gouvernement provisoire français n’arrive pas, Napoléon débarque sur la petite île d’Aix, au large de Rochefort, et décide de s’en remettre aux Anglais : « Je viens me mettre sous la protection de votre prince et de vos lois. »
Le choix de Sainte-Hélène
L’idée d’envoyer Napoléon à Sainte-Hélène n’est pas apparue en juillet 1815. On y avait déjà songé au début de l’année 1815 lorsqu’il fut question de transférer l’empereur de l’île d’Elbe jugée peu sûre vers une autre destination, mais le gouvernement anglais n’y était pas lors très favorable L’idée resurgit en juillet lorsque le gouvernement britannique cherche un lieu de détention pour Napoléon. C’est évidemment l’éloignement qui explique en premier lieu ce choix.
« A une telle distance et en un tel lieu, toute intrigue sera impossible, et à une aussi longue distance de l’Europe, il sera très vite oublié », écrivait le premier ministre à son ministre des affaires étrangères
Le fait que Sainte-Hélène soit une île a évidemment joué dans le choix final. Mais cet aspect ne serait seul suffire à l’expliquer. Le gouvernement britannique suscite donc, dès le 21 juillet, la rédaction de plusieurs rapports de la part d’officiers supérieurs ayant commandé à Sainte-Hélène, afin de mesurer les avantages d’une telle destination. celui du major-général Torrens met l’accent sur les atouts militaires de l’île qui peut être défendue avec peu de moyens :
« Toute l’île est une forteresse et paraît admirablement adaptée à la captivité de l’ex-empereur ». Il souligne aussi combien l’approche de l’île est particulièrement difficile sauf par le port de St James. Et Torrens recommande avec force d’empêcher Napoléon de s’approcher de la ville de St James, où séjournent des marchands américains qui pourraient faciliter son évasion
La vie à Sainte-Hélène
Une vingtaine de personnes suivent Napoléon dans cet exil. Il y a là le général et grand maréchal du Palais Bertrand, (avec sa femme Fanny et leurs trois enfants), le général de Montholon (avec sa femme Albine et leur fils), le général Gourgaud, et le comte Las Cases (le seul homme à parler parfaitement anglais) avec son fils.
Parmi les domestiques, figurent son premier valet de chambre Louis Marchand, Louis Etienne Saint-Denis (appelé le mamelouk Ali), et son maître d’hôtel « un peu espion » Cipriani qui connaît Napoléon depuis l’enfance.
Malgré les restrictions anglaises, Napoléon peut emporter avec lui un peu de mobilier et de vaisselle issus des palais impériaux, ainsi que des tableaux et souvenirs de sa famille, comme un portrait de son fils, le roi de Rome.
La vie à Sainte-Hélène, pour un homme qui a régné sur un empire, est peu à peu déprimante
Napoléon ne peut se promener librement que dans un périmètre restreint et sous la surveillance de plusieurs militaires britanniques, sa maison est surveillée nuit et jour, sa correspondance est ouverte. Le gouverneur de l’île, sir Hudson Lowe, est un geôlier impitoyable, obsédé par la crainte d’une évasion de Napoléon. (Wellington a dit de lui : « C’est un sacré crétin ! »)
Après tout, napoléon s’était déjà échappé de l’île d’Elbe en mars 1815, où il avait été exilé une première fois en 1814 !
L’île de Sainte-Hélène est ainsi gardée par trois mille hommes, et quatre navires sillonnent en permanence ses abords afin de prévenir un débarquement.
Napoléon y restera prisonnier jusqu’à sa mort le 5 mai 1821
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