Archives quotidiennes :

Le lac – Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices …..

[easingslider id= »32706″]

  BLOC NOTE LITTÉRAIRE
par
Chou Blanc

la poésie inoxydable

 il suffirait de presque rien - serge reggianiLe temps de vivre -georges moustakiIl est trop tard -georges moustakivotre fille à 20ans madame - serge reggiani
TOP ambiance   de Louis Fine


pub

illustration de jep papy pour la chouette -réalisé sur planche graphique d'ordinateur

Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :

 » Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

 » Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

 » Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.

 » Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons !  »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

1820

Alphonse de LAMARTINE   (1790-1869)

logo poésie small

 

LES AMIS D’ALPHONSE AU PARLOIR:

L’avis de Anne

La fuite du temps, thème cher aux écrivains ! « Le temps passe, irrémédiablement, sans que l’on puisse rien y faire pour l’arrêter dans sa course… Alors, faisons en sorte de bien le vivre pour que du début à la fin, le parcours, avec les vicissitudes de la vie, soit tout de même agréable.

L’avis de Sammy  

« L’homme est impuissant face à la fuite du temps, qu’il emporte les meilleurs souvenirs ou les pires déboires. « Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges/Jeter l’ancre un seul jour? » »

L’avis de Ahmed

 Surdité « Le temps n’entend pas, le temps n’attend pas, le temps hâte le pas mais il demeure (rotatif) et nous, nous partons, par lui, charriés vers le trépas. »

EXPLIQUONS A CEUX QUI ONT 5 MINUTES :

I-Le thème du souvenir cher aux romantiques
II-La mesure du temps
III-La fragilité de la destinée humaine

Les Méditations poétiques sont un recueil poétique publié en 1820 regroupant 24 poèmes. Le lac est le lac du Bourget à Aix-les-Bains en Savoie. Lamartine l’année précédente sauva de la noyade de ce lac une femme plus âgée dont il tomba amoureux.  Le poète qui revient seul l’année suivante demande au lac de lui restituer le souvenirs des merveilleux moments passés ensemble dont il a du garder la trace. Le souvenir du passé revient avec force et ne semble pas avoir été altéré par le temps qui fuit.

 I Le thème du souvenir cher aux romantiques
Lamartine ne fut pas le premier poète à s’attaquer au thème du souvenir. Le retour sur les lieux des premiers amours peut être de nature à restituer le souvenir de merveilleux moments comme à faire jaillir des regrets et des remords. L’homme comme un navigateursur l’océan, traverse la vie, toujours poussé de façon involontaire par cette fuite du temps.
II-La mesure du temps
L’allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. « O temps suspends ton vol », est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se reposer. La métaphore du temps assimilé à l’océan des âges  a pour les romantiques une connotation d’aventures, de dangers, de périls, de tempête qui englouti les hommes quel que soit leur âge.

III- La fragilité de la destinée humaine
La fragilité de l’homme est mise en valeur et donne au poème la forme d’une plainte langoureuse à l’adresse du temps. Lamartine réfléchit et s’interroge sur sa condition d’homme, sur sa faiblesse Il pense que sa demande est vaine et sans espoir. Il en appelle alors à la nature, au lac, pour garder le témoignage de son existence passée.

Conclusion
Le poème « Le lac » est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini. Il constate amèrement que le passé, fut-il heureux, est passé à jamais, que le temps en a effacé la trace et qu’il ne peut être restitué. La nature qui a été le témoin vivant de la présence du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. C’est le paysage qui conserve le souvenir, et non l’écriture et qui peut dire « ils ont aimé« le poeme expliqué

LA DERNIÈRE DE TROUSSE CHEMISE
son commentaire sur le thème de la fuite du temps

PASSE PASSE  LE TEMPS … C’EST LA FUITE DU TEMPS… ATTENTION ÇA  COULE….

Le fou qui se trimbalait avec une passoire pour passait le temps n’’était pas si fou….
Il nous faisait la démonstration que le temps nous échappe, et glisse entre nos doigts sans que nous puissions arrêter cette fuite.

Mais peut être  que ceux qui font appel au plombier  polonais, ont espoir de trouver chez ces professionnels, une spécialité que nous avons perdue… ?

Il y a encore des gens qui savent prendre le temps de passer le temps à contempler la nature, car  la paix est dans leur coeœur.

Qu’’ils nous filent leur bon tuyau,  et l’’adresse de leur plombier ….. On fera suivre  à tous ceux qui sont plombés, et pataugent les pieds dans l’eau    !

pub


Chou Blanc est effectivement magnétiseur- cliquez pour voir son siteChou Blancretour sur la rubrique du même tabac

RETRO : C’est du même tabac…..

Share Button