Bloc note Choulager
par Chou blanc
Paracelse (alchimiste de renom)
Alternativement réformateur génial – on l’a dit le Luther et le Danton de la médecine renaissante – ou sorte de mage illuminé, tourmenté d’occultisme et de théosophie; Paracelse fut tout cela à la fois.
« Si Dieu ne m’aide, que m’aide le Diable! » s’écriait-il dans ses moments de trouble alcoolique.
Philippus Aureolus Théophrastus Bombastus von Hohenheim, nommé plus simplement Paracelse, est né le 10 novembre 1493 à Einsiedeln en Suisse.
Ce médecin philosophe fut avant tout un mage dans le sens le plus noble du terme et l’un des alchimistes les plus connus de son époque. Ses connaissances en chimie et sa manière d’aborder les expériences en font l’un des grands « scientifiques » du Xvème siècle.
il voyagea dans toute l’Europe pour rentrer finalement en Suisse et s’installer comme médecin à Bâle. Mais sa conception de la science était bien trop différente de celle de ses confrères et il fut rapidement mis au ban de la société malgré ses succès médicaux.
C’est ainsi qu’à partir des années 1520, décidant lui même de s’appeler « Paracelse » estimant de par ses connaissances, être supérieur à un autre grand médecin de l’antiquité prénommé « Celse », il commença dès lors à critiquer les principes de la médecine établie.
Des plantes aux médicaments….
L’alchimie était pour lui, non un moyen de fabriquer de l’or, ce qu’il trouvait sans intérêt, mais une façon de découvrir de nouveaux remèdes et de mieux comprendre leurs vertus. Il fut à l’origine de l’utilisation de médications faites à partir de substances chimiques.
En effet, les médecins de l’époque se servaient principalement de végétaux pour soigner les malades.
Cette nouvelle manière de concevoir la médecine était donc révolutionnaire.
Certains médecins, impressionnés par ses résultats, suivirent son exemple et associèrent la pratique de l’alchimie à celle de la médecine
Paracelse est considéré comme le fondateur de la chimie médicale mais aussi comme celui de l’alchimie mystique puisqu’il a réussi à détourner certains alchimistes de leur désir de fabriquer de l’or pour se consacrer à des recherches plus enrichissantes sur le plan spirituel.
il brûlait publiquement les ouvrages de ses prédécesseurs
Il considérait que Galien et Avicenne, médecins admirés et montrés en exemples par le monde médical dans son ensemble, n’étaient que des ignorants dont les connaissances étaient non seulement dépassées mais aussi totalement fausses.
À l’enseignement traditionnel, il opposait une réalité des faits privilégiant la palpation et l’auscultation. Si nous ajoutons qu’il donnait ses leçons en allemand (ce qui était alors proprement scandaleux), qu’il brûlait publiquement les ouvrages de ses prédécesseurs les plus unanimement reconnus, comme Galien ou Avicenne, et qu’il condamnait publiquement les ennemis de Luther, il ne risquait pas de rester longtemps à Bâle…
Il fut rapidement renvoyé de l’Université et se résolut à reprendre ses voyages pratiquement durant tout le restant de son existence, prodiguant ses soins aux puissants et à de riches notables
il mourut en 1541 à l’hôpital de Salzbourg dans des conditions assez troubles.
Les voyages forment la jeunesse
C’est une vérité qu’il appuie sur le témoignage de l’expérience comme sur celui de la raison : car il a observé que les hommes n’apportent en naissant ni les mêmes aptitudes ni les mêmes inclinations pour les travaux de l’intelligence ; mais les uns réussissent dans une branche des connaissances ou des arts, les autres dans une autre : et cela est vrai des nations comme des individus.
Aussi Paracelse revient-il à cette occasion sur son thème favori :
le seul moyen de s’instruire est de courir le monde.
Les premiers seront les derniers
De même qu’ils sont divisés dans l’espace, les dons de l’intelligence et de la science sont divisés dans le temps.
Ils ne se transmettent pas simplement comme une tradition ; ils se développent et se perfectionnent d’une génération à l’autre, de telle sorte que non seulement les mêmes arts, les mêmes sciences paraissent plus accomplis à mesure qu’on s’éloigne de leur origine, mais qu’il s’en forme tous les jours de nouveaux dont nos devanciers n’avaient pas connaissance.
Ce rapprochant ainsi de la pensée de Pascal, Paracelse s’exprime en ces termes :
« Il faut que tu considères que nous tous tant que nous sommes, plus nous vivons longtemps, plus nous devenons instruits, et plus Dieu met de siècles à nous instruire, plus il donne d’étendue à nos connaissances ; plus nous approchons du jugement dernier, plus nous croissons en science, en sagesse, en pénétration, en intelligence : car tous les germes déposés dans notre esprit atteindront à leur maturité ; en sorte que les derniers venus seront les plus avancés en toutes choses, et que les premiers le seront le moins. Alors seulement on comprendra ces paroles de l’Évangile : les premiers seront les derniers» [Liber de inventione artium, t. IX, p.174].
Faisant l’application de ce principe à la profession qu’il a choisie, Paracelse ouvre aux douleurs et aux infirmités humaines un vaste champ d’espérance :
«Ne dis pas, s’écrie-t-il, qu’une maladie est incurable, dis que tu ne peux pas et que tu ne sais pas la guérir. Alors tu éviteras la malédiction qui s’attache aux faux prophètes; alors on cherchera, jusqu’à ce qu’on le trouve, un nouveau secret de l’art.
Le Christ a dit: Interrogez l’Écriture.
Pourquoi donc n’interrogerait-on pas la nature aussi bien que les livres saints ? »
Ce que Paracelse propose, c’est la réforme de la médecine, alors partagée, comme il nous l’apprend entre l’empirisme, la superstition et la routine de l’école
il contestait les théories de Galien lequel ne sortait pas du cercle étroit des qualités purement physiques, le chaud, le froid, le sec et l’humide, sur lesquelles se fonde le fameux axiome, bien contesté aujourd’hui :
Les contraires doivent être combattus par les contraires. Contraria contrariis. Paracelse, au moyen de l’analyse chimique et du raisonnement a entrepris de rechercher les substances capables de modifier notre organisation interne, soit en bien, soit en mal
Il ne veut pas non plus qu’on s’en tienne à la théorie pure :
« Une théorie, dit-il, qui n’est pas démontrée par I ‘expérience, ressemble à un saint qui ne fait pas de Miracle. »
Tous les médecins prêtent le serment d’Hippocrate en mémoire du plus grand initiateur de la thérapeutique.De 460 à 377 ans avant J.-C, Hippocrate exposait les points suivants: Pour Hippocrate, la maladie est un désordre physiologique de l’ensemble de l’organisme dépendant des réactions individuelles qui s’opposent aux influences du milieu naturel et des phénomènes cosmiques. – La santé est Donc un état équilibré des forces vitales (énergétique) – En conséquence, la maladie est un état perturbé de l’équilibre (bienfait de la maladie) Selon sa conception, chaque malade devrait être traité par l’une de ces trois méthodes thérapeutiques : 1 – L’expectative qui laisse intervenir « mère nature« . – Le meilleur remède est notre « Natura Medicatrix », notre Nature guérisseuse. 2 – L’opposition qui utilise la loi des contraires (contraria contrariis) et qui a donné naissance aux traitements allopathiques. (Désigne la médecine conventionnelle par opposition à l’ 3 – L’aide qui utilise la loi des semblables (similia similibus curantur) et qui tombera dans l’oubli pour renaître plus de 2 000 ans plus tard en donnant naissance aux traitements homéopathiques. De 130 à 201 ans avant J.-C, Galien, le père de la pharmacie favorise la loi des contraires Le Moyen-âge voit le retour de la loi des semblables, c’est-à-dire la loi des médicaments « antiquelquechoses » |
Pour Paracelse, la maladie naît de la santé.
La santé naît de la maladie.