par Chou Blanc
LA MORT ET LE BÛCHERON
La Mort et le Bûcheron est la seizième fable du livre I de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
LA MORT ET LE BÛCHERON
Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine (1) enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde (2)?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats (3), les impôts,
Le créancier et la corvée
Lui font d’un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire.
C’est, dit-il, afin de m’aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère (4).
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d’où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des hommes.
Jean de La Fontaine
(1) « Chaumine » => pauvreté, habitation rudimentaire
(2) la terre… bien sûr !
(3) à l’époque, il n’y avait pas de casernes et les soldats logeaient chez l’habitant, gratuitement, cela était redoutable… pour l’habitant.
(4) cela ne te demandera pas longtemps
La Fontaine présente un bûcheron qui souffre beaucoup. Mais finalement, lorsque la Mort arrive, lui qui semblait résolu à disparaître semble alors avoir peur. Il lui demande simplement de l’aider.
La morale de l’histoire est donc que l’Homme est lâche.
– Le bûcheron face à la Mort (vers 13 à 16)
– Il appelle donc la Mort (ici la mort est considérée comme une divinité, donc le mot prend une majuscule), qui arrive très vite lorsqu’on la réclame.
– Elle lui demande ce qu’il « faut faire » (comment il veut mourir).
– Réponse surprenante : il veut qu’elle l’aide à ramasser son fagot (aurait-il peur d’elle lorsqu’il se trouve face à elle, et aurait-il fait marche arrière ?). Manque de sang-froid face à la Mort, et le motif de sa venue va donc être le fagot qui traîne par terre !
– « Tu ne tarderas guère » => il a hâte de la voir disparaître à présent.
– La moralité de la fable (vers 17 à 20)
– Morale : les hommes préfèrent la souffrance à la mort, car ils en ont peur, et c’est ce que La Fontaine méprise dans la nature humaine.
La mort est une guérison, mais les hommes sont lâches.
– La morale est détachée du reste de la fable : elle est en heptasyllabes.
La Fontaine, à travers la fable La Mort et le Bûcheron, laisse deviner sa sympathie pour ce pauvre bûcheron et souhaite susciter la pitié chez le lecteur. Cependant, l’auteur nous laisse aussi comprendre son mépris pour la lâcheté de la nature humaine.
– Pas d’animaux dans cette fable, pour une fois.
– La fable semble être à la limite de la prose
SOURCES :
WIKISOURCE La bibliothèque libre Les grands classiques
https://www.bacdefrancais.net/la-mort-et-le-bucheron-la-fontaine.php
CHOU BLANC
RETRO : C’est une récap des histoires déjà racontées….