CARNET
DE VOYAGES
de
Aubin CHOULESTROPIC
.
Parmi les potes âgés du potager municipal
Aubin CHOULESTROPIC a la passion des voyages …
Cette fois encore, nous lui avons arrosé ses salades et ses tomates pour qu’il parte assouvir sa passion….
Mais cette année, nous avons, en contrepartie, exigé qu’il alimente la rubrique voyages de l’été dans la Chouette…. Ambiance Ambiance…..
SAINT BERTRAND DE COMMINGES
-1 PARTIE : Jubé et stalles
Saint Bertrand de Comminges – – Accéder au plan ? –
En approchant de la cathédrale Sainte Marie, on ne peut qu’admirer la masse de sa construction, qu’allège heureusement l’élancement de ses quatorze contreforts.
Parfaitement appareillés, ils s’amincissent en deux retraites et se terminent par des gâbles à double rampant amortis de pinacles fleuronnés. Avec le bloc pyramidal du clocher-donjon, les contreforts couronnent la montée des toits vers le sommet de la vieille cité, inscrivant la cathédrale dans un inoubliable paysage pyrénéen.
Le portail roman
Depuis le parvis le clocher-tour semble écraser le village.
Les hourds en bois, qui furent restaurés pour maintenir à l’ouvrage son caractère défensif, nous rappellent que la cathédrale jouait le rôle de donjon à l’époque féodale.
D’ailleurs, n’a-t-on pas comblé le fossé qui séparait son parvis des ruelles de la cité
Le portail roman s’ouvre sous une profonde voussure à double archivolte retombant sur des piédroits à huit colonnes.
La scène qui orne le tympan est une adoration des mages.
Il paraît tout à fait légitime de reconnaître saint Bertrand dans l’évêque, debout derrière la Vierge, qui nous accueille sur le seuil de sa cathédrale. Car les pèlerins, nous le savons, venaient ici avant tout rencontrer celui en qui ils plaçaient leur confiance. Ils venaient donc rendre visite au tombeau de saint Bertrand.
Au linteau, de façon plus classique, on peut voir les douze Apôtres.
Le jubé
Le jubé, par où entraient toutes les processions, a été conçu comme un arc de triomphe introduisant le croyant au ciel.
Réalisées entre 1525 et 1535 à la demande de l’évêque Jean de Mauléon, les stalles de Saint Bertrand répondaient au besoin d’isoler les chanoines du flux des pèlerins.
Selon une pratique religieuse du Moyen-âge. Deux mondes coexistaient alors dans nombre d’églises : celui des clercs séparés des laïcs. Les premiers occupés à célébrer l’office; les seconds, communiant rarement, étaient surtout attirés par les dévotions rendues aux reliques.
Dans cette perspective, il ne choquait personne d’élever un chœur réservé aux chanoines qui maintenait les simples baptisés à la périphérie de l’espace sacré ainsi délimité.
Face à Luther et la Réforme Protestante l’Église est en pleine crise. La papauté engagera à son tour l’Église dans une vaste réforme. Le concile de Trente qui se tient entre 1545 et 1563 définit de nouvelles règles liturgiques centrées sur l’eucharistie : désormais les fidèles devront assister à la messe.
Le dessous de sa tribune présente une voûte découpée en caissons que séparent des arcs retombant sur des consoles et des clefs de voûtes pendantes. Une série de 20 figurines (65 cm de hauteur) sous niches à coquilles anime la balustrade de la tribune. Cette petite cour céleste fait avoisiner les grands personnages et les saints populaires, avec leurs attributs
Sous le portique formé par la tribune du jubé, on avait prévu deux autels .
Celui de droite sous le vocable de la Sainte Vierge était l’ancien autel de paroisse dont les panneaux sculptés lui servaient de retable.
La niche centrale contient la Vierge et l’Enfant. A sa droite, on reconnaît saint Jean-Baptiste et, à sa gauche, sainte Geneviève tenant un cierge à la main.
Les panneaux de gauche subsistent eux aussi comme retable de l’autel disparu représentant saint Bertrand, saint Roch et saint Sébastien,
La décoration porte la date de 1539 et présente un grand intérêt pour la connaissance des anciennes couleurs du retable majeur. Ces peintures restées intactes constituent de ce fait le seul témoignage sur ce que devait être l’harmonie colorée du chœur du XVIe siècle.
Dans la majorité des cas en France, on démolira les Jubés pour permettre aux fidèles d’apercevoir l’autel. À Saint Bertrand on gardera l’aménagement, en préférant créer en avant du jubé un espace liturgique adapté aux nouvelles normes : c’est l’autel de la paroisse qui, à l’entrée de la nef gothique, fait face à l’orgue.
L’orgue de Saint Bertrand
Musique d’ambiance
L’orgue de Saint-Bertrand est une des merveilles de la Gascogne. Entrepris à la fin du chantier des stalles vers 1550, il subit de nombreux avatars au cours des siècles et sera restauré à partir de 1974 .
Cet instrument est actuellement un grand 16 pieds classique, avec 40 jeux sur trois claviers manuels et un pédalier.
Son buffet, en angle, repose sur des colonnes en chêne…. le plafond à caissons admirable est source de nombreux torticolis,
Les stalles
Devant nous sont disposées sur deux niveaux les soixante-six stalles formant le chœur des chanoines: vingt-huit salles basses et trente-huit stalles hautes auxquelles on accède soit par les extrémités, soit par les coupées nord et sud.
Dans la mesure où l’on recherche ici une iconographie consciente et organisée on pourrait dire que les dossiers des stalles hautes développent une sorte d’histoire de la Rédemption. Ceux de droite seraient consacrés au combat contre le péché ou au triomphe des Vertus. Ceux de gauche, à l’histoire du Salut.
A droite en entrant, se trouve la stalle du doyen ou de l’évêque lorsqu’il ne présidait pas au trône épiscopal.
Aujourd’hui, l’amateur d’art se plaît à détailler chaque stalle, de chaque miséricorde en admirant le fin travail de marqueterie; et l’exubérance de certaines sculptures … il ne doit pas en oublier pour autant que cette riche iconographie était destinée, avant tout, à donner un enseignement religieux.
Mais l’essentiel de la verve décorative des artistes semble s’être concentré tout spécialement dans la sculpture Ils ont mélangé dans la plus vive fantaisie les animaux fabuleux ou mythologiques, les êtres humains dans leurs formes les plus caricaturales, retrouvant, par-dessus la sculpture gothique, la meilleure veine créatrice de l’art roman réinterprétée en termes italianisants de la Renaissance
Il faut des heures pour découvrir l’œuvre des mains anonymes qui travaillèrent ici. Maniant ciseaux à bois et maillets pour réaliser, jusque dans le moindre détail, personnages, animaux, feuillages, décors les plus divers…ces mains avaient un sens inné du volume.
Mettant leur savoir-faire au service de la Foi chrétienne, elles nous ont légué un merveilleux livre d’images qui fut un média essentiel de la transmission de la foi pendant plusieurs siècles.
Ne projetons pas nos préoccupations sur leurs œuvres et ne leur attribuons pas nos phantasmes qui ne sont que les fruits de nos angoisses ou de nos refus à accepter que le Christ demeure, aujourd’hui encore, Le chemin, La vérité et La vie.
Laissons-nous, au contraire, évangéliser par la beauté qu’elles produisent encore aujourd’hui.
Source (site – Saint Bertrand de Comminges) Photos : (CHOU BLANC pour la Chouette)
JEUDI 2 ème partie :
Le cloitre et les extérieurs
Accéder à la deuxième partie 3036
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