POTASSE: Croyance et superstition N° 3 PAON ET CROYANCES
PAON ET CROYANCES Quel étrange spectacle, un paon qui fait la roue pour séduire les femelles ! Grands oiseaux terrestres de la même famille que les cailles, les coqs sauvages et les faisans, les paons sont sans doute originaires d’Asie, où ils vivent toujours à l’état sauvage. Mais les restes fossiles retrouvés attestent la présence, à des époques anciennes, d’oiseaux très semblables en Amérique et en Europe. |
Dans la mythologie grecque, le paon était l’animal préféré de la déesse grecque Héra épouse de Zeus (Junon et Jupiter chez les Romains).
Les ocelles de la queue du paon y furent placés par Héra pour commémorer son fidèle gardien, Argos, qui avait cent yeux (Ovide, Métamorphoses I, 625).
Dans le Coran, le paon est diabolisé : selon une légende, le paon a introduit Iblis- le Diable dans le Paradis terrestre et Dieu l’a puni en lui faisant des pattes horribles.
Cette histoire s’inspire très vraisemblablement d’un verset de la Genèse qui dit que Yahvé punit le serpent de la tentation en lui coupant les pattes.
D’autre part, le paon buveur de vin de l’imagerie chrétienne ne pouvait qu’être rejeté par l’islam.
Le paon prit sa revanche dans les arts où l’oiseau fut apprécié comme motif décoratif. Aux xive et xve siècles en Turquie, Burâq, la monture fantastique de Mahomet, fut même représentée avec une queue de paon, sous l’influence probable d’un animal fabuleux de la tradition iranienne préislamique.
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Croyance et superstition |
Aimé ou détesté, le paon alimente l’imaginaire de l’Homme ainsi dans la corporation des antiquaires et des brocanteurs, on ne touche pas un tableau où est représenté un paon, on n’achète pas de pièces où l’oiseau est présent car il porterait malheur.
Comment expliquer cette croyance ?
Il y a peut-être une explication à cette crainte irrationnelle : selon une ancienne superstition (invérifiable), la queue du paon a le mauvais œil à cause des taches rondes que l’on voit sur ses plumes et qui représentent l’œil du diable
Lisons ensemble ce beau poème du Jules RENARD
intitulé
« Le paon »
« Il va sûrement se marier aujourd’hui.
Ce devait être pour hier. En habit de gala, il était prêt. Il n’attendait que sa fiancée. Elle n’est pas venue. Elle ne peut tarder.
Glorieux, il se promène avec une allure de prince indien et porte sur lui les riches présents d’usage. L’amour avive l’éclat de ses couleurs et son aigrette tremble comme une lyre.
La fiancée n’arrive pas.
Il monte au haut du toit et regarde du côté du soleil. Il jette son cri diabolique :
Léon ! Léon !
C’est ainsi qu’il appelle sa fiancée. Il ne voit rien venir et personne ne répond.
Les volailles habituées ne lèvent même point la tête. Elles sont lasses de l’admirer. Il redescend dans la cour, si sûr d’être beau qu’il est incapable de rancune.
Son mariage sera pour demain.
Et, ne sachant que faire du reste de la journée, il se dirige vers le perron. Il gravit les marches, comme des marches de temple, d’un pas officiel.
Il relève sa robe à queue toute lourde des yeux qui n’ont pu se détacher d’elle.
Il répète encore une fois la cérémonie. »
SOURCE : wikipédia
Texte de notre contributrice Marlène