C’est une nouvelle série pour ceux qui aiment les anecdotes
Le pote Régis SEUR assurera cette rubrique sur le théâtre une fois par semaine
Musique et humour – VIENS VOIR LES COMÉDIENS …..
Les magiciens qui arrivent….
VIENS VOIR LES COMÉDIENS |
AUJOURD’HUI REGIS PROPOSE DE DÉCOUVRIR :
La dernière représentation de Molière et la superstition des comédiens qui en résulte
Parce que Molière est mort en scène habillé de vert
Il est dit que le célèbre comédien est mort vêtu d’un habit vert lors de sa dernière représentation sur scène.
Par ailleurs, la teinture verte de l’époque était composée d’arsenic, très probablement à l’origine d’intoxications chez les acteurs du fait de la chaleur.
– « Attention RÉGIS…. Il n’est pas mort sur scène mais chez lui deux heures après… et toc..!«
Monsieur je sais tout…! Tu vas pas apprendre au vieux régisseur quoi que ce soit sur la dernière représentation de Molière…TU VEUX DES DÉTAILS ALORS … ALLONS Y…!!!
Molière est un mythe. Si ce n’est son oeuvre – et quelle oeuvre ! -, le plus grand dramaturge français n’a laissé aucun document utile à l’historien, ni lettre, ni manuscrit signé de sa main. Les sources historiques le concernant sont pauvres et le premier à avoir écrit sa biographie, Grimarest, ne l’a fait que 32 ans après sa mort.
La dernière représentation de Molière
Le Molière imaginaire porte bien son titre. La fiction, qui nous emporte dans un tourbillon à la fois glauque et enchanté, de la scène aux coulisses, en faisant un détour par les loges des spectateurs, revient sur ce soir du 17 février 1673, où Molière monte sur la scène du théâtre du Palais-Royal pour jouer Le Malade imaginaire. Ce sera sa dernière représentation.
En 1697, dans son Dictionnaire historique et critique, le philosophe Pierre Bayle raconte que Molière a trépassé sur scène. Cette belle histoire continue de circuler tout au long du XIXème siècle. Mais elle n’est pas tout à fait vrai…
On pourrait dire que Molière a commencé à mourir sur scène
De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, l’auteur-comédien était bien malade le soir du 17 février 1673 pour jouer la quatrième représentation de sa nouvelle pièce, Le Malade imaginaire.
Quelle ironie ! Parmi ses innombrables pièces (L’École des femmes, Dom Juan, L’Avare, Le Tartuffe, Le Misanthrope, Le Bourgeois gentilhomme, Les Femmes savantes, Les Fourberies de Scapin), il fallait que Molière soit souffrant dans celle où il raille les médecins et la mort.
Si son personnage d’Argan est hypocondriaque, lui est réellement atteint d’une maladie qui affecte ses poumons, probablement une pleurésie.
Et le format de la pièce n’aide pas : l’acte I s’ouvre sur un monologue épuisant. Mais pour ne pas altérer sa performance, Molière s’efforce tant bien que mal de cacher sa souffrance. Sur scène, il est quand même pris de violentes quintes de toux. Son ami La Grange, en charge du fameux registre de la troupe, raconte ainsi que Molière était « fort incommodé d’un rhume et fluxion sur la poitrine, qui lui causait une grande toux, de sorte que dans les grands efforts qu’il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps ». Le voilà qui crache du sang.
Molière meurt… dans son lit
À la fin de la pièce, pendant le ballet burlesque, un malaise le prend. Mais contrairement à la légende, l’auteur-comédien va utiliser ce qu’il lui reste de forces pour terminer la représentation. Il tient bon jusqu’au bout… et quitte les planches sous un tonnerre d’applaudissements. Une gazette rapportera que « Molière mourut subitement, sortant de la comédie, où l’on dit qu’il n’avait jamais mieux réussi ».
À l’issue de la pièce, il est conduit chez lui en chaise à porteurs. Dans son domicile de la rue de Richelieu, il est aux côtés de sa femme, Armande Béhjart, qui lui propose un peu de bouillon, de parmesan, mais rien n’y fait. Sur les coups de 22 heures, le dramaturge meurt à l’âge de 51 ans. Pour être enterré en chrétien, il aurait du renoncer solennellement à sa profession, mais le prêtre est arrivé trop tard. C’est donc sans cérémonie qu’il est inhumé la nuit même, dans le cimetière de la paroisse Saint-Joseph.
Jean-Baptiste Poquelin est mort, vive Molière !
Sur scène, qui ne fut donc pas celle de son trépas, le dramaturge est plus vivant que jamais. Selon l’historien Georges Forestier, il est l’auteur français le plus joué à travers le monde… et celui qui nous fait le plus rêver.
Sa vie est remplie de mystère, mais c’est sa mort qui alimente tous les fantasmes. Certains affirment même que Molière ne serait pas mort le 17 février 1673, mais qu’il aurait été arrêté à la demande des Jésuites
(il s’en était pris à eux dans Le Tartuffe).
SOURCES:
– illustration originale de Catala pour la Chouette
GEO.FR