CHRONIQUES CHOUCROUTE
par le Pote H
Dans mes chroniques on m’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur montrer la différence entre culture et agriculture.
Vu leur sénilité précoce nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser, et de bien comprendre le sens des choses …
EXPLIQUONS AUJOURD’HUI :
D’où vient cette expression :
être un ours mal léché
Signification : Personne rustre, grossière.
Origine : Cette expression du XVIIIe siècle qualifie une personne qui ne se mêle pas à la société, et qui fait preuve d’un comportement quelque peu rustre.
La formulation « mal léché » signifie « mal élevé, sans éducation ».
Autrefois, on pensait que les oursons n’étaient pas complètement formés et que leur mère devait les lécher pour qu’ils soient complètement achevés. Ainsi, un « ours mal léché » est une personne dont la « formation » aux règles de vie en société n’a pas été entièrement accomplie.
Dans votre entourage, vous avez certainement un ours mal léché, ce genre d’individu un peu bourru, peu accueillant et avare en formules de politesse.
Le voisin qui ne dit jamais bonjour, le collègue de travail agacé par votre présence, le vieil oncle râleur aux réunions familiales… vous les avez peut-être même affublés de cette image ursine peu flatteuse !
– SI tu penses à moi vieux crotale…
Dis le tout de suite….
Que je sorte mes griffes….!!!!
– Pas du tout….!!!!
Aujourd’hui, ceci désigne une personne « mal dégrossie », peu sociable, voire impolie.
L’expression remonte au XVIIIe siècle.
Mais un siècle auparavant, l’image de l’ours mal léché existait déjà pour évoquer un enfant mal formé, un homme au physique ingrat.
Les deux significations ont la même source : une légende du XVIIe siècle. Celle-ci raconte que la maman ourse, en léchant ses petits encore informes à la naissance, leur permet de devenir de vrais oursons « finis ».
Ainsi, à l’origine, un ours mal léché était un humain « mal fini » physiquement, puis, au fil du temps, il est devenu une personne rustre, dont l’éducation n’est pas terminée.
Les ours mal léchés ne sont pas seulement francophones !
La langue française n’est pas la seule à manier la comparaison. Voyons dans les autres pays.
Si les Espagnols évoquent plutôt le cochon avec la locution « cochon mal mangé » (ser un cerdo mal cenado), les Italiens, eux, adoptent comme nous l’analogie entre un homme grossier et l’ours mal léché (essere un orso mal leccato).
Les Néerlandais se contentent de l’image ursine, sans évoquer le léchage, grâce à la formule « être un mauvais ours » (een ongelikte beer zijn). De même, chez les Anglais, on évoque parfois le « vieux gros ours » (traduction de old big bear) ou simplement le « gros ours » (big bear).
Qu’en est-il des mamans ourses avec leurs petits ? L’expression est-elle fondée ?
Oui et non ! Il est vrai que les oursons naissent incomplets : nus, aveugles et sans dents.
Ils dépendent totalement de leur mère, tout comme le bébé humain. Avec un poids autour de 350 grammes, un ourson n’a pas vraiment la forme… d’ourson !
C’est d’ailleurs le cas de nombreux bébés animaux, tels que le chien, le renard, le lion… Même les chatons passent par un stade « crevette » ou « hamster » qui ne rappelle le chat que de loin !
On peut donc considérer que ce plantigrade naît incomplet.
Mais ce n’est pas par le léchage qu’il prend forme. C’est avec le temps et la croissance. L’allusion au caractère « mal léché » provient donc bien d’une croyance et non de la réalité.
Jusqu’au Moyen Âge, l’ours était le roi des animaux, avant d’être supplanté par le lion.
Il représentait la force, l’invincibilité et le courage. Encore aujourd’hui, c’est un animal totem chez les Amérindiens, il est perçu comme guérisseur.
L’OURSE ET SES PETITS
C’était une opinion de l’Antiquité, que c’est en les léchant que la femelle de l’ours donne à ses petits la forme qu’ils doivent avoir.
Cette opinion s’est conservée, et elle est même devenue proverbiale parmi nous : c’est en ce sens que l’on dit d’un homme mal tourné que c’est un ours mal léché.
Quelque étrange que soit cette idée, elle est consignée comme une vérité par Pline, Solin, Elien ; et Aristote lui-même ne s’en est pas éloigné. On la trouve aussi dans les poètes, où elle semble moins déplacée. « Ce qu’enfante l’ourse, dit Ovide, n’est pas un petit, mais une chair mal vivante que la mère façonne en membres en la léchant, et qu’elle amène ainsi à la forme qu’elle désire.
En cause disait on… L a gestation de l’ourse qui selon eux ne durait que peu de temps
Solin cherche à expliquer le fait en l’attribuant à ce que la gestation de l’ourse ne dure que peu de temps. « La délivrance de l’ourse, dit-il, arrive au trentième jour : il résulte de cette fécondité précipitée que ses petits demeurent informes. »
Aristote affirme aussi que l’ourse ne porte que trente jours.
Mais c’est une erreur ajoutée à une autre ; car il est certain que la portée de l’ourse dure, non pas un mois, comme le veulent ces naturalistes, mais quatre mois au moins. Cette opinion singulière préoccupa les savants de la Renaissance.
Elle leur paraissait déranger les plans de la nature.
En effet, prise à la lettre, elle est visiblement absurde : aussi n’eurent-ils pas de peine à s’assurer de sa fausseté.
SOURCE :
https://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/232/ours-mal-leche/ https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-1275-ours-mal-leche.html |
POTACHE
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