Les histoires de l’horlogerie: Les radiums girls


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Des histoires d’horlogers
qui font froid dans le dos

L’horlogerie véhicule certaines histoires qui font froid dans le dos parce qu’elles ne sont ni des légendes, ni des contes et qu’elles rapportent une vérité tragique ou simplement un questionnement auquel les réponses apportées n’ont pas satisfait les critères de notre rationalité.


Culpabilisatrices, renvoyant à des récits transmis de génération en génération, les histoires de montres captivent notre attention parce que les garde-temps sont un point qui les relie à notre réel, à notre quotidien. 

 

Nous sommes tous un peu quelque chose dans ces histoires parce que nous avons le sentiment que nous aurions pu en être les acteurs insouciants… 

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Les femmes victimes du radium horloger

Depuis le milieu de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 30, le radium fut largement utilisé pour obtenir une luminescence nocturne des montres et réveils.
Le radium, matière miraculeuse disait-on, fut transformé pour entrer dans la composition de peintures servant à peindre les aiguilles et les chiffres des cadrans des montres et autres instruments garde-temps. Les armées furent de grandes consommatrices de ce type de pièces et le marché civil adopta ces montres si merveilleusement luminescentes la nuit en dehors de tout éclairage.logo horlogerie barre

 Le radium recommandé pour soigner la peau et les lésions de toutes sortes ne fut guère suspecté, jusqu’aux débuts des années 20, de pouvoir être dangereux.
L’usine de l’U.S. Radium Corporation située dans le New Jersey ne tarda pas à employer plus de 100 personnes, essentiellement des femmes, pour peindre les cadrans et les aiguilles avec de fins pinceaux qu’elles humectaient avec les lèvres. Les pinceaux en poils de chameaux devaient rester très pointus pour conserver leur efficacité et dans l’apprentissage des ouvrières, il était expliqué qu’un passage entre les lèvres permettait un pincement salutaire à la tenue des pinceaux.
La confiance était si forte que celles qui travaillaient à domicile pour livrer ce type de cadrans laissaient jouer les enfants avec cette peinture, enfants qui léchaient les pinceaux pour savourer le goût à peine sucré de la peinture.

 A partir du début des années 20, certains scientifiques se mirent à douter des effets du radium sur la santé humaine et très vite transformèrent leurs doutes en certitudes sans que ni les industriels, ni les firmes horlogères ne cessent de laisser travailler des femmes à mains nues sur ces produits.
Les chimistes, directeurs, contremaîtres  commencèrent à se protéger avec des tabliers en plomb et à se tenir éloignés des produits. Ils avaient accès, en effet, à une documentation qui s’enrichissait en provenance des médecins et chercheurs qui se mirent à donner l’alerte sur l’utilisation de ces produits.

Dans le même temps, les médecins proches des centres industriels commencèrent à constater des maladies de peaux et des plaies anormales à la mâchoire des ouvrières qui perdaient anormalement leurs dents et saignaient des gencives.

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logo horlogerie engrenage Pendant ce temps, inconscientes des dangers, d’autres ouvrières s’amusaient à peindre leurs dents pour épater leurs petits amis où à se peindre les ongles avec ces peintures avant d’aller danser. Les cas de maladies se mirent à croître si fort que les médecins demandèrent l’arrêt de ces fabrications. 

Le nombre de malades connut une croissance exponentielle.
Pour dissiper les accusations faites à l’industrie horlogère, celle-ci accusa les appareils servant à faire les radiographies d’être à l’origine des maux rencontrés.

Les cancers graves se multiplièrent et la médecine américaine, complice de l’industrie, n’hésita pas à détourner l’attention pour impliquer d’autres causes dans la mort des travailleurs et travailleuses, qui furent même accusés d’avoir contracté la syphilis !

Dès 1924, neuf des ouvrières soignées étaient mortes, toutes étaient des jeunes femmes n’ayant pas encore atteint 30 ans.
Leur seul point commun était d’avoir travaillé dans l’usine du New Jersey.

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Harrison Martland, médecin qui a mené l’enquête sur le sujet, fit exhumer le corps d’une des ouvrières et en préleva des tissus qu’il réduisit en cendres avec les os. Il nettoya le tout et le plaça dans une chambre noire près d’un film photographique enveloppé dans du papier noir.

Il procéda ensuite à la même préparation avec des tissus et des os pris sur un mort non contaminé afin de disposer d’un échantillon témoin. 

Le docteur Martland raconte, « s’ils étaient radioactifs, les os et les cendres de tissus émettraient un rayonnement et les rayons bêta et gamma traverseraient le papier noir pour impressionner le film photographique »… Au bout de dix jours, le premier film était constellé de taches blanches et le second était resté noir. 

Au delà de la preuve apportée de la radioactivité des corps, il fut établi, en approchant un compteur Geiger des tombes de ces femmes, la présence d’une source radioactive, cela en 1987 soit plus de 60 ans après leur mort.

Sources: https://sites.google.com/site/hourconquest/home

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LE DROIT ET LE SAVOIR


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