L’ART ET LA PALETTE
AU CHOU :
Coucou c’est toujours moi merci d’être revenu nous voir …
Aujourd’hui
je vous
propose de
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Les glaneuses de MILLET
Le glanage est un droit d’usage sur la production agricole, existant notamment en France, sous différentes formes depuis le Moyen Âge. Après la moisson, le ramassage de la paille et des grains tombés au sol est autorisé.On distingue le glanage, qui concerne ce qui reste à même le sol, du grappillage qui concerne ce qui reste sur les arbres ou les ceps après la cueillette. On glane donc des pommes de terre, des céréales, on grappille les raisins, les pommes, les fruits en général.On distingue le glanage légal du glanage illicite, appelé le maraudage, qui est le délit de dérober des fruits, récoltes, légumes quand ils ne sont pas encore détachés du sol.La mécanisation des campagnes, la spéculation foncière, le poids de la grande distribution dans les habitudes d’alimentation ont conduit a déserter ces démarches solidaires entre propriétaires/exploitants et précaires qui « font société ».Dans le monde moderne, le glanage est pratiqué aussi par des groupes humanitaires qui distribuent la nourriture glanée aux pauvres et affamés. |
Qui est jean François MILLET ? Jean-François Millet (né le au hameau de Gruchy et mort le à Barbizon, est un artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXe siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Il est célèbre notamment pour ses scènes champêtres et paysannes réalistes. |
Description
Dans une apparente richesse de la récolte de blé chargée sur les charrettes en arrière-plan par le maître et les gens de ferme, Millet représente dans le ciel une nuée d’oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliés, à l’instar des glaneuses présentes au premier plan.
Ce tableau s’inscrit dans une série de peintures de Millet illustrant la vie paysanne.
Critiques de 1857
Pour les critiques de droite, ces femmes sont le symbole d’une révolution populaire menaçante, quand les journaux de gauche y voient le peuple rural appauvri par le Second Empire.
Accueil de la critique
Ce tableau, aujourd’hui mondialement connu et devenu emblématique du réalisme du 19e siècle, avait été exposé pour la première fois au salon de 1857. L’accueil fut contrasté.
Les tenants de l’académisme trouvaient scandaleux de s’inspirer des compositions de Poussin pour une scène de genre paysanne.
Si le peintre s’était contenté d’une toile de petites dimensions, les laudateurs de l’académisme auraient considéré que les convenances étaient respectées : la scène de genre doit rester modeste. Mais le tableau mesurant un mètre de large, ( huile sur toile, 83,5 × 110 cm) .l’artiste voulait de toute évidence rivaliser avec les compositions les plus nobles.
Paul de Saint-Victor (1825-1881), essayiste et critique littéraire, représente bien cette critique conservatrice qui manque l’essentiel :
« Ses trois glaneuses ont des prétentions gigantesques : elles posent comme les trois Parques du paupérisme. Ce sont des épouvantails de haillons plantés dans un champ, et, comme les épouvantails, elles n’ont pas de visage : une coiffe de bure leur en tient lieu. M. Millet paraît croire que l’indigence de l’exécution convient aux peintures de la pauvreté : sa laideur est sans accent, sa grossièreté sans relief. Une teinte de cendre enveloppe les figures et le paysage ; le ciel est du même ton que le jupon des glaneuses ; il a l’aspect d’une grande loque tendue. »
Comme pour son tableau Moissonneurs (1852), ou la récolte (1869)
Millet a pu en observant les paysannes de Chailly, se souvenir d’un passage de la Bible, mettant en scène Boaz et Ruth, le premier autorisant la seconde à glaner dans son champ, puis à partager le repas des travailleurs.
Arrivée du tableau au Louvre en 1890 et affecté au Musée d’Orsay en 1986
Acheté pour 2 000 francs par M. Binder, de l’Isle-Adam, sur les conseils de Jules Dupré2, Des glaneuses est entré dans la collection du Louvre en 1890 grâce au don de Mme Pommery, et a été affecté au Musée d’Orsay en 1986.
Le glanage est un sujet connu à cette époque. Balzac, dans Les Paysans, met en scène le régisseur du comte de Montcornet qui conteste le droit de glaner.
« — Monsieur le comte, répondit le régisseur. Vos pauvres touchent de vous plus que l’État ne vous demande.
Un petit drôle comme Mouche glane ses deux boisseaux par jour. Et les vieilles femmes, que vous diriez à l’agonie, retrouvent à l’époque du glanage de l’agilité, de la santé, de la jeunesse. Vous pourrez être témoin de ce phénomène, dit Sibilet en s’adressant à Blondet ; car, dans six jours, la moisson, retardée par les pluies du mois de juillet, commencera.
Les seigles vont se couper la semaine prochaine.
On ne devrait glaner qu’avec un certificat d’indigence donné par le maire de la commune, et surtout les communes ne devraient laisser glaner sur leur territoire que leurs indigents ; mais les communes d’un canton glanent les unes chez les autres, sans certificat.
Les Paysans, Édition Charles Furne, 1845, vol.XVIII, p.542 »
Deux ans plus tard, Jules Breton prend le contre-pied de Millet dans Le Rappel des glaneuses, où celles-ci sont montrées sans souffrance, dans une ambiance presque festive.( voir ci dessous)
Léon Augustin Lhermitte, Les Glaneuses, 1898.
SOURCE wikipedia