CHOULAGER :
Les Capacités de notre cerveau et de ses pensées positives »
Mes amis Pote & Potin nous ont l’autre jour éclairé et sensibilisé à l’impact du bruit sur nous ….
Parmi dans les messages que vous nous faites pour commenter les articles, j’ai retenu l’apport de celui qui ayant suivi les recommandations de notre rubrique « A livre ouvert » a lu « Pourquoi la nature nous fait du bien« et en particulier une étude comportementale face au bruit.
je suis d’accord avec vous « le silence est d’or et la parole d’argent« ….
c’est pour cela que Dieu nous a « bricolé » avec deux yeux deux oreilles mais une seule bouche … car ainsi nous ne pourrons dire que la moitié de ce que nous entendons..!
De ce fait, je ne vais publier qu’une partie de votre message….. mais il y a là de quoi nous laisser interrogatifs face à nos comportements sociaux qui changent dans un environnement bruyant….
La Parole est donc donnée à Nicolas Guéguen et Sébastien Meinert les auteurs de ce livre
« Tout est bruit pour qui a peur. » (Sophocle)
Décibels et comportement
La qualité de l’environnement sonore affecte également notre comportement social.
La recherche en psychologie montre que selon les sons émanant de l’environnement, notre comportement social peut être profondément affecté.
Nous serions moins enclins à secourir notre prochain et à l’aider dans la difficulté.
Une étude expérimentale de l’effet du bruit dans une rue auprès de passants
(Mathews et Canon -1975)Un compère, exhibant selon le cas un bras plâtré ou non plâtré, sortait d’une voiture avec une importante pile de livres dans les bras et laissait échapper ceux-ci devant un passant.
Dans le même temps, un second compère, placé dans une cour située à proximité du premier compère, mettait en marche une tondeuse dépourvue de silencieux.
Il manipulait deux niveaux de bruit:
– Un niveau de bruit qualifié de faible (50 décibels environ) où il essayait de démarrer la tondeuse sans y parvenir
– Un niveau de bruit qualifié d’élevé (87 décibels environ) où la tondeuse démarrait dans le rugissement de son moteur sans silencieux.
On mesurait alors le niveau d’assistance apportée au compère laissant tomber ses livres.
SITUATION BRUIT FAIBLE BRUIT FORT
compère avec plâtre 80 % 15 %
compère sans plâtre 20% 10%
Il apparaît manifeste que l’on supporte mal un environnement sonore désagréable même au risque de ne pas aider quelqu’un qui a manifestement besoin d’aide comme c’était le cas pour le pauvre compère avec le bras plâtré.
Moi Bobo la tête
.. Toi démerdes toi
!
En effet, Mathews et Canon (1975) ont confirmé leurs résultats précédents dans une situation expérimentale plus contrôlée.
Une personne arrivait au laboratoire pour participer à un entretien et était placée dans une salle d’attente avec un compère en train de lire un article d’un des nombreux journaux qu’il tenait dans ses bras.
Selon le cas, un bruit ambiant était manipulé (fort, 85 décibels, faible, 65 décibels, ou rien) à l’aide de haut-parleurs camouflés dans la salle.
Au bout de quelques instants, l’expérimentateur venait dans la salle et disait que c’était au tour du compère.
Au moment de se lever, le compère laissait tomber ses journaux par terre.
On mesurait alors le taux d’aide du sujet.
Les résultats montrent qu’en condition de bruit faible, 68 % ont apporté leur aide contre 72 % en condition sans bruit et 37 % en condition de bruit fort.
Même lorsqu’on ne peut fuir, il y a inhibition du comportement d’aide.
Cela pourrait vouloir dire que les individus se ferment pour atténuer l’effet du bruit sur eux mais, ce faisant, ils se fermeraient aussi à l’analyse des informations sociales qui les entourent.
Pour conclure
Un environnement sonore désagréable et à un niveau élevé exerce donc des effets néfastes sur notre comportement social.
De fait, ces études servent également à expliquer les effets positifs sur la santé de l’immersion dans un espace naturel comme une simple randonnée en forêt.
La forêt n’est pas seulement agréable aux yeux, elle est agréable aux oreilles et les bruits qui en émanent ou l’absence de bruits rendent son contexte sonore très différent du contexte urbain.
Cela pourrait en partie expliquer ces effets positifs de l’immersion en zone naturelle.
Nicolas Guéguen – Professeur de psychologie sociale et cognitive à l’université de Bretagne-Sud, il dirige le laboratoire de recherche GRESICO de cette même université. Il a déjà publié chez Dunod quatre titres dans la série « Petites expériences de psychologie » sur le consommateur (2005), la séduction (2007), les prénoms (2008) et les animaux familiers (2010). Il est aussi l’auteur de nombreux titres parus en psychologie universitaire.
Sébastien Meineri – Maître de conférences à l’université de Bretagne-Sud, il enseigne la psychologie sociale à la fois aux étudiants de psychologie et aux étudiants de sciences économiques et gestion.
Collection: Petites expériences de psychologie, Dunod 2012 – 288 pages – 150×210 mm 12 . 50 € COMMANDER Ces dix dernières années, de nombreuses recherches en psychologie ont porté sur la psychologie de l’écologie et de l’environnement durable. Cet ouvrage retrace, de manière ludique et vivante, 100 expériences menées en laboratoire ou sur le terrain, qui démontrent l’influence qu’exercent l’environnement physique et les composantes de cet environnement sur l’être humain. On trouve par exemple des études : sur les effets des allées boisées sur les passants dans des villes ; sur la présence de mini-parcs boisés et fleuris sur le sentiment de sécurité et le respect de l’environnement, la délinquance et les incivilités ; sur l’impact de fleurs et de plantes sur les lieux de travail, dans les salles de cours à l’école, dans les chambres d’hôpitaux… |