Aujourd’hui c’est Sainte NINA
On fête aussi le prénom dérivé NINON
L’occasion de vous présenter NINON DE LENCLOS
BLOC NOTE
de Choucaline
– LES SENTIMENTS AMOUREUX
DE « NOTRE DAME DES AMOURS »
« Plaignons les tourterelles qui ne baisent qu’au printemps » disait la belle Ninon de Lenclos, courtisane du XVIIe siècle adulée par tous les hommes.
Penchons nous ensemble sur les aventures amoureuses de cette reine des salons parisiens qui côtoya les plus grands noms de son temps et dont les multiples liaisons, jusqu’à ses 85 ans, défrayèrent la chronique.
QUI EST NINON DE LENCLOS..?
Anne « Ninon » de l’Enclos, aussi appelée Ninon de Lenclos ou Ninon de Lanclos (Paris, 10 novembre 1620 – Paris, 17 octobre 1705) était une courtisane, femme d’esprit, épistolière et femme de lettres française.
Anne est la fille d’un gentilhomme de Touraine, militaire à l’esprit libre. Sa mère, était ce qu’on appelle communément une grenouille de bénitier. Il y avait donc une énorme différence entre ses parents,. Avec sa mère elle visite des salons, où la jeune Ninon, connaissant l’italien et l’espagnol, et étant versée dans les sciences, suscite l’admiration par son esprit, sa beauté et aussi par sa façon de jouer le luth (plus tard elle apprendra aussi le clavecin).
A quinze ans Ninon est orpheline et héritière d’une fortune. Ceci lui permet de ne jamais se marier et de vivre une vie très indépendante, dans l’esprit épicurien de son père.
Notre Dame des Amours –
Elle collectionne des amants célèbres – Walpole l’appellera « Notre Dame des Amours » – comme le mari et le fils de Madame de Sévigné, le grand Condé, le duc de La Rochefoucauld, et bien d’autres.
Ninon aurait eu au moins un enfant, probablement plus. Le Chevalier Louis de la Boissière qui deviendra un officier de marine brillant.
A partir de 1667, Ninon tient salon en l’hôtel Sagonne à Paris. Il y a, évidemment, beaucoup d’hommes célèbres Ninon est belle, cultivée, musicienne, danseuse, parfaitement adaptée au mode de vie de cette époque et son salon est le plus notoire.
On dit qu’elle y donne aussi des cours, théoriques et pratiques s’il faut, aux jeunes hommes dans la « façon jolie de faire l’amour ».
La « façon jolie de faire l’amour ».
« Quand un courtisan avait un fils à dégourdir, il l’envoyait à son école. L’éducation qu’elle donnait était si excellente qu’on faisait bien la différence des jeunes gens qu’elle avait dressés. Elle leur apprenait la manière jolie de faire l’amour »
Mémoires du comte Gaspard de Chavagnac (1638-1669).
De « fameuse courtisane », de « belle courtisane », voire de « Ninon la débauchée », enfermée dans un couvent pour sa mauvaise conduite, elle était devenue une femme d’esprit, une vieille dame à la mode, chez laquelle il était de bon ton d’aller apprendre les bonnes manières dans les rapports entre les deux sexes.
Les défenseurs des » lumières » s’emparèrent de son personnage et firent une femme en avance sur son temps, un modèle célébré.
Parmi ses visiteurs entre autres François de la Rochefoucauld, Jean-Baptiste Lully, Scarron , Jean de La Fontaine, Philippe d’Orléans et même le duc de Saint-Simon, le mémorialiste fameux.
Ninon est également appréciée par des dames influentes, particulièrement par Madame de Maintenon (qui épousera le roi Louis XIV), Madame de Lafayette et de Madame de La Sablière.
Même la reine Christine de Suède demande à la rencontrer lors de sa visite de Paris et elle est tellement ravie par après, qu’elle propose à Ninon de l’accompagner à Rome.
Molière lui demande des conseils pour son Tartuffe et même Louis XIV s’intéresse à l’opinion de Ninon, par personne interposée, c’est dire qu’elle était appréciée tout au long de sa vie.
En prenant de l’âge ? mais en le prenant bien ! Ninon, avide de chair fraîche, continue à multiplier les aventures… on lui prête des aventures jusqu’à 70 ou 80 ans…!
Femme fatale pour les uns, » honnête homme » pour les autres, Ninon est vite devenue un personnage de légende certains on dit qu’elle avait fait un pacte avec le diable pour avoir aussi longtemps gardé sa beauté.
Pour la punir de son succès, on lui prêta un amour incestueux à un de ses fils,
C’est en effet, l’histoire tragique d’un fils que le père éduquait sous le nom de Chevalier de Villiers, tout en gardant secret le nom de sa mère.
C’est la base d’un drame oedipien :
Quand le chevalier est présenté à Ninon de Lenclos, qui a 65 ans à cette époque mais qui est toujours aussi attrayante, il devient amoureux.
Tout en cachant la vraie nature de leurs relations, Ninon essaie de lui faire comprendre qu’une relation amoureuse entre eux est exclue.
La passion du jeune chevalier ne fait que grandir par ce refus et dans un essai ultime il vient la visiter à la campagne. Outrée par ses avances Ninon avoue enfin qu’elle est sa mère et le pauvre jeune homme sort du petit château en courant pour se suicider dans les bois environnants…
Quel anniversaire…..!
Jusqu’à un âge très avancé Ninon continue à inspirer l’amour. Le jour de ses 77 ans, Ninon eut une aventure avec l’abbé de Châteauneuf.
À la même époque, elle mène de front une autre liaison avec le chanoine Nicolas Gédoyn.
Elle approche de quatre-vingts ans quand l’abbé Gédouin tombe amoureux d’elle, mais elle lui demande de patienter jusqu’à une date bien précise avant de lui accorder ses faveurs.
Par après elle lui avouera que c’est par coquetterie qu’elle lui a imposé ce délai : Elle voulait pouvoir dire d’avoir fait encore un conquête après son quatre-vingtième anniversaire…
Voltaire « boursier » de la belle Ninon
Quelques mois avant son décès, à près de 85 ans, elle se fit présenter le fils de son notaire …. le futur Voltaire. Le jeune Arouet (Voltaire) alors âgé d’environ 11 ans est élève du collège jésuite Louis-le-Grand de Paris.
Dans son testament, elle lui légua 2 000 livres tournois (l’équivalent de 7 800 € ) pour qu’il puisse s’acheter des livres (en fait au début du XVIIIe siècle, comme le signale le maréchal Vauban dans son ouvrage sur la Dîme royale, un simple journalier gagne moins de 300 livres dans l’année).
Quelle femme ! Sa légende demeure éternelle
Quand Ninon de Lenclos meurt le 17 octobre 1706., on lui connaissait qu’une unique prière :
’Mon Dieu, faites de moi un honnête homme et n’en faites jamais une honnête femme’.
Mais elle se plaisait à dire
« Si Dieu m’avait fait l’honneur de me consulter, je lui aurais conseillé de placer les rides des femmes sous le talon. »
– « Ninon de Lenclos était un esprit libre, imprégnée du courant libertin qui trouve son origine sous Louis XIV et qui se développera encore plus au siècle des Lumières.
Son nom fera toujours partie de la liste des grandes courtisanes, mais elle n’était pas limitée aux histoires amoureuses.
Elle reste un symbole de culture et de raffinement qui savait captiver les gens par son charme et sa bonne humeur, jusqu’à un âge avancé.
Bien que conseillère pour des grands écrivains de son époque, ses écrits se limitent à un recueils de lettres au marquis de Sévigné.
Dans ces lettres elle philosophe sur les femmes et l’amour.
Ninon de Lenclos reste un symbole de femme cultivée et indépendante, qui a réussi de vivre « comme un homme »…… »