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Aller à Canossa… Mais c’est où ça Papy..?



les potes doivent être éclairés

CHRONIQUES CHOUCROUTE
par le Pote H

Dans mes chroniques (la maladie est grave… !) on m’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur donner du vocabulaire de ma grand-mère impotente.

Vu leur sénilité précoce ( non y a que ça qui est précoce ) nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser, et de bien comprendre le sens des mots aujourd’hui

Dans les journaux et dans bien des forums d’internet  on rencontre souvent l’expression
« il va falloir qu’il aille à Canossa… »

A la question de mon choupinet : C’est où papy ?
Je me suis lancé dans un cours d’histoire que je vous fais partager… surement pour amortir mon investissement et aussi pour que personne ne meure idiot ……les pieds dans la neige !

Il faut remonter en 1077 où les 25-28 janvier l’’empereur germanique Henri IV qui était excommunié implore son pardon devant le pape Grégoire VII, qui accepte son repentir, après l’’avoir fait patienter trois jours les pieds nus dans la neige dans la cour du château de Mathilde de Toscane à CANOSSA en Italie non loin de Modène

Pour bien comprendre cette querelle de clochers il faut découvrir, pourquoi le pape avait excommunié cet empereur

  • La Querelle des Investitures

Le pape Grégoire VII a publié en 1075 vingt-sept propositions sous l’intitulé Dictatus papae (l’«Édit du pape»), par lesquelles il affirme que les évêques doivent être nommés par lui et non plus par l’empereur. Le pape lui-même doit être élu par un conclave des cardinaux et non plus par les nobles romains.

Ces propositions participent d’un vaste mouvement de réforme amorcé par le pape en vue d’imposer sur la chrétienté l’autorité du Saint-Siège, jusque-là très symbolique.

L’empereur d’Allemagne Henri IV s’oppose à ces réformes qui rompent avec la traditionnelle soumission du clergé envers le pouvoir séculier et déséquilibrent les rapports d’égalité antérieurs entre l’empereur et le pape. Il tente de déposer le pape mais celui-ci réplique en l’excommuniant, autrement dit en le privant des sacrements, et en autorisant ses vassaux à rompre leur serment d’obéissance.

Des seigneurs allemands en profitent pour récupérer des biens et des avantages qui leur ont été confisqués et ils élisent même un roi concurrent. Peu à peu abandonné de tous, Henri IV craint que le pape ne vienne en Allemagne au secours des dissidents.

Il préfère prendre les devants et se rend lui-même en Italie auprès de son ennemi, qui est alors en visite chez la comtesse Mathilde de Toscane, dans son château de Canossa.

Pieds nus dans la neige, il attend pendant trois jours que le pape veuille bien le recevoir et le relever de l’excommunication.

Le pape n’a d’autre choix que de pardonner au pénitent.

Hélas, Il s’agit là d’une fausse victoire du pape…. comme il pouvait s’y attendre, l’empereur en profite pour restaurer son autorité et… reprendre la querelle des Investitures.

L’humiliation feinte de Canossa débouche ainsi sur la victoire de l’empereur. Henri IV qui réunit un concile à sa dévotion afin que celui-ci nomme un nouveau pape plus conciliant…!

 

De nos jours cette page d’histoire a donné naissance à l’expression …. Aller à CANOSSA qui signifie :

– Céder complètement devant quelqu’un.
– S’humilier devant quelqu’un

 


POTACHE

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