MACHA LABEILLE
De retour de Montréal MACHA veut voler de ses propres ailes au secours de la biodiversité..!
Nous lui ouvrirons régulièrement nos colonnes afin que l’abeille et elle soient nos deux sentinelles de l’environnement sur qui il va falloir désormais compter …..
Terril : une mine d’espèces végétales et animales
Points culminants du paysage du Nord-Pas-de-Calais, les terrils sont les vestiges les plus visibles de l’époque minière qui a marqué cette région pendant plus de 150 ans.
Ils font aujourd’hui partie intégrante du paysage du bassin minier et sont des éléments incontournables du patrimoine industriel et culturel de la région.
Prisonniers de leur image grise, ils ont longtemps été délaissés, hormis par la filiale des charbonnages de France chargée de les exploiter.
Aujourd’hui, leur image change et le terril devient un élément du patrimoine à préserver.
Bienvenue dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
La végétalisation des terrils
A l’origine, des graines ont été déposées par le vent, les intempéries, les animaux, les oiseaux ou les hommes.
Des semences sont transportées sur les pattes, dans les poils ou dans les plumes des animaux de passage.
Ne se développent dans le milieu hostile des terrils que les graines des espèces les plus adaptées.
Quelques dizaines d’années après les derniers dépôts, le terril peut être colonisé par la végétation.
Quelque plantes moins exigeantes que d’autres et plus adaptées aux conditions du terril parviennent à fixer le substrat. Ce sont les plantes pionnières. Comme le Tussilage (Tussilago farfara), l’Oseille à feuilles décusson (Rumex scutatus) ou le Réséda jaune (Reseda lutea).
Grâce à leurs racines, à leurs stolons, à leur tige, elles s’accrochent dans les pierres encore mobiles. En se décomposant, elles entraînent la formation d’humus, et créent un zone favorable à l’arrivée de nouvelles espèces, plus exigeantes.
La friche haute s’installe. Viendra ensuite un développement pré-forestier avec toutes les essences régionales, telles que le Frêne (Fraxinus excelsior) , le Charme (Carpinus betulus), le Hêtre (Fagus sylvatica), le Chêne (Quercus robur).
Chaque terril est alors unique et chacun a sa propre histoire.
Des espèces végétales inhabituelles
Profitant du caractère unique des ces milieux (composition physique et chimique, topographie, température plus élevée expliquée par la couleur très sombre des terrils qui attire la lumière et diffuse plus de chaleur ), des espèces végétales rares se sont développées, provenant pour certaines de régions du bassin méditerranéen (des variétés de pommiers par exemple).
Ainsi le grand terril plat dit terril de Pinchonvalles à Avion rassemble 200 variétés différentes de plantes supérieures et des habitats d’intérêt patrimonial, ce pourquoi il a fait l’objet dun classement de protection.
Certains abritent des vignobles comme celui du terril no 7 des charbonnages de Mariemont-Bascoup sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont (province de Hainaut) qui produit 3 000 litres de vin par an. 200 espèces de plantes, dont certaines rares, ont été ainsi répertoriées, dont des plantes provenant des zones désertiques.
Le terril est aussi riche en plantes médicinales, sur les versants sud : la Tanaisie (Tanacetum vulgare) élimine les vers intestinaux, l’Oseille à feuilles décusson (Rumex scutatus) est purgative, la Chélidoine (Chelidonium majus) soigne les verrues
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Une faune abondante et variée
Des espèces animales trouvent également refuge sur les terrils.
La température plus élevée profite au Lézard des murailles (Podarcis muralis) qui retrouve ses conditions optimales.
Le relief constitué par ces masses imposantes, souvent en zone de plaine, constituent des points de repères pour les oiseaux migrateurs tels les Merles à plastron, les Bondrées apivores ou les Martinets noirs.
Les zones les plus boisées vont accueillir les espèces les plus forestières, telles que le Pic vert (Picus viridis), ou le Pic épeiche (Dendrocopos major), le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), les pouillots (collybita sp.).
Certains terrils présentent des falaises de schlamms et accueillent des colonies d’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) (terril de Rieulay). Elles y ont trouvé des matériaux faciles à travailler pour y construire leurs nids.
Des milieux aujourd’hui classés en zone d’intérêt
De nombreux terrils bénéficient aujourd’hui d’un classement en zone dintérêt faunistique et floristique (ZNIEFF).
Une quarantaine d’entre eux ont été classés; comme par exemple : le terril n°37 de Verquin, ou les terrils n°157 et 158 d’Haveluy, terril n°36 à Noeux les Mines, Terril n° 153 dit d’Audiffret-Sud à Escaudin, Terril n° 125 d’Auberchicourt
Aujourd’hui, les terrils sont devenus des refuges pour la faune et la flore sauvages de la région.
« Même si certains sont ouverts au public, ils sont encore peu fréquentés et offrent des zones de quiétude loin de l’urbanisation et de la pollution environnantes.
Un curieux renversement de situation, pour des sites considérés il y a encore peu de temps comme des zones stériles et inintéressantes
»
Sources : Chaîne des terrils
Pour aller plus loin :
Randonnée découverte sur les terrils de Loos-en-gohelle
Il était une fois
les crassiers
La Chaîne des terrils (association belge)
Photos et vidéos des terrils de Loos en Gohelle et du Rieulay et de Roost Warendin