POESIE : La Nature et le Rêve

Vos poèmes, vos poèmes préférés …
– Des livres à nous signaler, vos impressions sur ceux que vous avez lus, et que vous voulez nous conseiller…. O
u tout simplement comme aujourd’hui un beau poème à nous faire partager

Pensez à nos potes âgés qui n’ont pas de jardin et cultivent leur esprit…!

MUSIQUE D’AMBIANCE –  Piano ou Guitare

LE CHOURISTE

– RÊVEZ  JEUNES GENS…
Dans ce poème JOSÉ MARIA DE HÉRÉDIA ne se contente pas d’imiter ou de décrire.
Son regard s’accompagne d’un rythme, de l’association unique d’un son et d’un sens que l’on nomme poésie.
Son attention guide alors la nôtre parce qu’elle sélectionne les éléments pour récréer un monde à partir de celui existant.

Illustration inédite pour la Chouette de notre pote : jep papy

« La Nature et le Rêve », Les Trophées (1893).

Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude ,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise  un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude.

Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.

Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu’enivrent la lumière et le parfum des sèves ;

Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.

 José Maria de HEREDIA

LE CHOURISTEUne beauté à découvrir….
logo poésie smallLe poète s’attache à décrire la beauté, mais pas seulement. Il semble vouloir la débusquer dans ses moindres recoins.
Nous retrouvons ici la théorie des Parnassiens, pour qui seule la beauté reste d’importance.
Dans le poème, c’est une isotopie lexicale riche qui s’efforce d’accoler à chaque mot son adjectif afin d’en magnifier l’apparition (« grands bois », v. 2, ou « feuillage épais », v. 3). Cette volonté de décrire au plus juste se trouve parfois doublée au sein du même vers (« frêle essaim des riches papillons », v. 10).
L’impression donnée par le poème est alors celle d’un monde riche en couleurs, sensations. Le regard posé sur chaque élément semble s’attarder, prendre le temps d’observer et d’admirer. La beauté n’est ainsi pas seulement la caractérisation de toutes choses, elle est aussi et surtout le reflet du regard poétique.

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Une réflexion sur « POESIE : La Nature et le Rêve »

  1. Cochonfucius

    (1) Monstrechien
    ———

    C’est un être furtif, l’ambichien qui maraude,
    Car jamais ce truand ne se met au soleil;
    Il marche quand les bois sont livrés au sommeil,
    À l’affût du gibier qu’il peut glaner en fraude.

    Je croise rarement son regard d’émeraude,
    Pour fuir une rencontre il n’a pas son pareil;
    Même si je l’attire avec des fruits vermeils,
    Cet animal se rit de mon offre pataude.

    Autrefois de sa chaîne il rompit les maillons,
    Voulant vagabonder comme les papillons;
    Ainsi se termina sa servitude brève.

    Des diables de se monde il n’est pas le plus vil,
    Il est bien raisonnable, et même assez subtil,
    Sauf quand vient lui parler la Dame dont il rêve.

    (2) Moulin fatidique
    —————–

    Le Cavalier suédois vint ici en maraude ;
    Le moulin fut baigné d’un hivernal soleil,
    Les frelons du bocage étaient en plein sommeil,
    Sous la neige dormait la prairie d’émeraude.

    Dangereux sont les champs, tant de soldats y rôdent !
    Officier, malfaiteur, après tout, c’est pareil :
    Le meunier verse aux deux le breuvage vermeil,
    En bas de l’édifice est une pièce chaude.

    Du soleil à présent s’affaiblit le rayon ;
    Des archanges, légers comme des papillons,
    Se cachent dans un arbre à l’immobile sève.

    Assez rapidement, le lecteur perd le fil,
    Maître Léo Perutz est un auteur subtil,
    Il raconte une vie plus étrange qu’un rêve.

    (3) Paresse matinale
    —————————

    Un troll se demandait s’il irait en maraude
    Au travers des vergers que baignait le soleil ;
    Le monde lui semblait alangui de sommeil,
    Comme l’était aussi son regard d’émeraude.

    Pourquoi se rendre aux champs, tant de lutins y rôdent !
    Bouger, ne pas bouger, après tout, c’est pareil :
    Autant laisser couler le breuvage vermeil
    Qui procure au passage une sensation chaude.

    Du soleil à présent s’alourdit le rayon ;
    Un troll n’est point léger comme les papillons,
    Il vit de bonne soupe, et non de pure sève.

    Il réfléchit encore, et puis il perd le fil,
    N’ayant le moindre goût pour ce qui est subtil,
    Il ne réfléchit plus, il s’abandonne au rêve.

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