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Le loup et l’agneau du mercredi….

CHOUONS ET APPRENONS ENSEMBLE
par Chou fleur
C’est mercredi tous les jours pour cause de
Coronavirus

 C’est l’école des  parents qui commence pour  les choupinets et les choupinettes voilà de quoi jouer et s’instruire parfois….

La Chouette a décidé de les aider durant cette période de crise…

Aujourd’hui:

–  LE LOUP ET L’AGNEAU de Jean de la Fontaine

–  LE LOUP ET L’AGNEAU version Pierre Perret

–  PAPY SONG a dégotté 2 vidéos  du loup et l’agneau »

– PAPY SONG propose Radio p’tit loup

 

LA FABLE :   Le loup et l’agneau

Jean-Baptiste Oudry  (1686–1755) - Le loup et l'agneau

Jean-Baptiste Oudry (1686–1755) – Le loup et l’agneau

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
– Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’Agneau, je tette encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point. – C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Jean de la Fontaine

LE CHOURISTEEn moins de trente vers et sans un détail inutile, La Fontaine fait, dans le Loup et l’Agneau le récit d’une rencontre – dont l’issue ne laisse aucun doute – entre un loup affamé et un agneau naïf.
Mais ce récit prend une portée universelle, exemplaire : au delà de la violence des rapports de force dans le monde – ce qu’il est convenu d’appeler la loi naturelle, selon laquelle les loups mangent les agneaux -, La Fontaine décrit ici le comportement odieux de celui qui, non content d’exercer sa violence sur plus faible que lui, prétend la justifier par des arguments spécieux, inverse les rôles et se prétend victime pour pouvoir être bourreau.
Oubliée la loi naturelle… nous sommes ici dans l’artifice, la duplicité des comportements de l’homme avec son semblable, dont un auteur latin disait :
L’homme est un loup pour l’homme.
Chaque personnage développe ici à sa façon son argumentation : avec mauvaise foi pour le Loup et avec une vraie candeur pour l’Agneau.
En confiant à des animaux la mission de représenter la violence odieuse, La Fontaine donne à sa fable toute sa portée et nous permet de transposer sa leçon dans le monde humain.

Le loup et l’agneau

Version de Pierre Perret

Sur le vaste échiquier de not’ mond’ de misère
Un agnelet nature qui tétait l’onde claire
Se gourait pas un poil éclusant la lancequine
Qu’un loup l’cherchait partout pour en faire un Tajine.
– Viens ici p’tit loubard, qui t’a filé l’condé
De tremper ton gros blair dans mon sirop d’ablette ?
– Mais sire, je savais pas, j’en ai sifflé qu’un dé
Ce n’est pas pour si peu que vous m’faites la courette ?
Le loup à toute bubure enjambe le cresson
Poursuivant l’innocent qui a plus un poil de sec.
Le loup certes est plus fort, mais en guise de leçon
On verra qu’un teigneux peut tomber sur un bec.
Finalement comme chez nous, y a des moutons bêlants
Y a des faibles et des forts, y a des noirs et des blancs …
Le roi, lui, il s’en tape, il est pas dans l’troupeau
Il compte en s’endormant ceux qui paient des impôts.

Moralité: Tuer un p’tit agneau sans défense ? … C’est bien laid …
Mais c’est pas dégueulasse avec des flageolets !


PAPY SONG VIDEO


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Chou fleur

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FABLES : L’amour et la folie


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LE BLOG DE
LAFOLIE

Si vous êtes un ami de notre vieille Chouette… Alors vous adorez les fables comme moi ….
Alors vous aimerez être assis
autour de moi pour découvrir
l’Amour et la Folie….

Pour que vous sachiez ce qui vous attend sous le ciel étoilé, avec la lune pour
témoin, commençons par vous éclairer…

AUJOURD’HUI L’AMOUR ET LA FOLIE

Allez raconte nous… Oui, c’est bien une fable qui trouve son origine parmi les fables de La Fontaine que j’ai voulu vous narrer plus simplement ..!

L’AMOUR ET LA FOLIE
La Folie décida d’inviter ses amis pour prendre un café chez elle.
 Tous les invités y allèrent.
 Après le café la Folie proposa :
 – On joue à cache-cache ?
 – Cache-cache ? C’est quoi, ça ? demanda la Curiosité.
 – Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu’à cent et vous vous cachez. Quand j’ai fini de compter… je cherche, et le premier que je trouve sera le prochain à compter.  
   Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse. 
 – 1, 2, 3…La Folie commença à compter.
 L’Empressement se cacha le premier, n’importe où.
 La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d’arbre.
 La Joie courut au milieu du jardin.
 La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d’endroit approprié pour se cacher.
 L’Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher.
 La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient.
 Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie était déjà à 99.
 CENT ! cria la Folie, je vais commencer à chercher…
 La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n’avait pu s’empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert.
 En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d’une clôture ne sachant pas de quel côté il serait mieux caché.
 Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité
 Quand ils étaient tous réunis, la Curiosité demanda :
 – Où est l’Amour ?
 Personne ne l’avait vu.
 La Folie commença à le chercher. Elle chercha au-dessus d’une montagne, dans les rivières au pied des rochers.
 Mais elle ne trouvait pas l’Amour.
 Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, prit un bout de bois et commença à chercher parmi les branches, lorsque soudain elle entendit un cri :
C’était l’Amour, qui criait parce qu’une épine lui avait crevé un œil.

 La Folie ne savait pas quoi faire. Elle s’excusa, implora l’Amour pour avoir son pardon et alla jusqu’à lui promettre de le suivre pour toujours. 
 L’Amour accepta les excuses.   
Aujourd’hui, l’Amour est aveugle et la Folie l’accompagne toujours…


Joliment dit, n’est-ce pas !!!

     Jean de la Fontaine

n’a pas écrit  que des fables animalières…… !!! 

VOICI LE TEXTE ORIGINAL TEL QU’ÉCRIT PAR JEAN DE LA FONTAINE

L’AMOUR ET LA FOLIE
Tout est mystère dans l’Amour,
Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance(1):
              Ce n’est pas l’ouvrage d’un jour
              Que d’épuiser cette science.
Je ne prétends donc point tout expliquer ici :
Mon but est seulement de dire à ma manière
              Comment l’aveugle que voici
(C’est un Dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ;
Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien ;
J’en fais juge un amant, et ne décide rien.
La Folie et l’Amour jouaient un jour ensemble :
Celui-ci n’était pas encor privé des yeux.
Une dispute vint : l’Amour veut qu’on assemble
              Là-dessus le conseil des dieux ;
              L’autre n’eut pas la patience ;
       Elle lui donne un coup si furieux,
              Qu’il en perd la clarté des cieux.
              Vénus en demande vengeance.
Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris :
              Les Dieux en furent étourdis,
              Et Jupiter, et Némésis (2),
Et les Juges d’Enfer, enfin toute la bande.
Elle représenta l’énormité du cas :
Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas :
Nulle peine n’était pour ce crime assez grande :
Le dommage devait être aussi réparé.
              Quand on eut bien considéré
L’intérêt du Public, celui de la Partie,
Le résultat (3) enfin de la suprême Cour
              Fut de condamner la Folie
              A servir de guide à l’Amour.

EN SAVOIR PLUS SUR CETTE FABLE :

La source de la fable : « l’Amour et la Folie » est à chercher vraisemblablement dans les
« Oeuvres de Louise Labé Lyonnaise » (1555) :
« Débat de Folie et d’Amour », ou dans la fable XII du père Commire dans ses « Carmina » (1681).
« Cette charmante allégorie a vite été reconnue pour un chef-d’oeuvre de la poésie galante »(J.P. Collinet, la Pléiade)
« […] La plus jolie (fable) parmi les modernes fut celle de la Folie, qui, ayant crevé les yeux à l’Amour, est
condamnée à lui servir de guide. » (Voltaire :
« Dictionnaire philosophique »)
« Toute cette allégorie est parfaite d’un bout à l’autre; et quel dénouement !
Est-ce un bien, est-ce un mal
que la Folie soit le guide de l’Amour ? C’est le cas de répéter le mot de L.F. : j’en fais juge un amant et ne décide rien » (Chamfort « Les Trois Fabulistes »)
« C’est le chef-d’oeuvre de l’alexandrinisme de L.F., où s’allient l’art du récit, l’humour, la musique, l’esprit délicat, pour fronder la morale vulgaire et servir la sagesse. »
(M.Fumaroli, « L.F., fables ») (1) le fait d’être représenté par un enfant
(2) mythologie grecque : Fille de la nuit, elle personnifie la vengeance divine.
(3) la décision

 

 

SOURCE : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/amourfol.htm


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FABLES : Conseil tenu par les rats

BLOC NOTE LITTÉRAIRE
par Chou Blanc

chouette-prof
Jean de La Fontaine, né le à Château-Thierry et mort le à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Œuvres principalesLes Fables (1668-1694)

 

CONSEIL TENU PAR LES RATS (*)

               Un Chat, nommé Rodilardus (1),
Faisait de Rats telle déconfiture (2)
Que l’on n’en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son soû (3) ;
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un Chat, mais pour un Diable.
Or, un jour qu’au haut et au loin
Le Galand alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat (4) qu’il fit avec sa dame,
Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité (5) présente.
Dès l’abord, leur Doyen, personne fort prudente,
Opina qu’il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu’ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis ils s’enfuiraient sous terre ;
Qu’il n’y savait que ce moyen.
Chacun fut de l’avis de Monsieur le Doyen ;
Chose (6) ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d’attacher le grelot.
L’un dit : Je n’y vas (7) point, je ne suis pas si sot ;
L’autre : Je ne saurais. Si bien que sans rien faire
On se quitta. J’ai maints chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus :
Chapitres, non de Rats, mais chapitres de moines,
Voire chapitres de chanoines.Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne ;
Est-il besoin d’exécuter,
L’on ne rencontre plus personne.

Jean de La Fontaine

(*) source : Abstémius (humaniste latin, XVIème) recueilli dans l’ouvrage de Névelet « Des rats voulant mettre une sonnette au chat ». Avant Abstemius, l’apologue était déjà connu : Eustache Deschamps (1346-1406) en avait fait le thème de sa ballade.
L’expression « attacher la sonnette » ou comme ici « le grelot » était proverbiale

(1) le nom se trouve chez Rabelais et signifie rongelard
(2) au XVIIème, le mot signifiait « déroute générale d’une armée »
(3) graphie conservée, nécessaire pour la rime (soûl)
(4) grand bruit
(5) la famine
(6) rien ne…
(7) je n’y vais…(courant au XVIIème)

 

Conseil tenu par les rats (ill. F. Chauveau)

 SOURCES :

WIKISOURCE La bibliothèque libre

Les grands classiques

CHOU BLANC
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RETRO : C’est une récap des histoires déjà racontées….

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L’Âne chargé d’éponges, et l’Âne chargé de sel

 BLOC NOTE LITTÉRAIRE

par Chou Blanc

 

chouette-prof
Jean de La Fontaine, né le à Château-Thierry et mort le à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Œuvres principales

;

L’Âne chargé d’éponges, et l’Âne chargé de sel

Un Anier, son Sceptre à la main,
Menait, en Empereur Romain,
Deux Coursiers à longues oreilles.

L’un, d’éponges chargé, marchait comme un Courrier ;
Et l’autre, se faisant prier,
Portait, comme on dit, les bouteilles :
Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins,
Par monts, par vaux, et par chemins,
Au gué d’une rivière à la fin arrivèrent,
Et fort empêchés se trouvèrent.

L’Anier, qui tous les jours traversait ce gué-là,
Sur l’Ane à l’éponge monta,
Chassant devant lui l’autre bête,
Qui voulant en faire à sa tête,
Dans un trou se précipita,
Revint sur l’eau, puis échappa ;
Car au bout de quelques nagées,
Tout son sel se fondit si bien
Que le Baudet ne sentit rien
Sur ses épaules soulagées.

Camarade Epongier prit exemple sur lui,
Comme un Mouton qui va dessus la foi d’autrui.
Voilà mon Ane à l’eau ; jusqu’au col il se plonge,
Lui, le Conducteur et l’Eponge.
Tous trois burent d’autant : l’Anier et le Grison
Firent à l’éponge raison.
Celle-ci devint si pesante,
Et de tant d’eau s’emplit d’abord,
Que l’Ane succombant ne put gagner le bord.
L’Anier l’embrassait, dans l’attente
D’une prompte et certaine mort.

Quelqu’un vint au secours : qui ce fut, il n’importe ;
C’est assez qu’on ait vu par là qu’il ne faut point
Agir chacun de même sorte.
J’en voulais venir à ce point.

Jean de Lafontaine

SOURCES :

WIKISOURCE La bibliothèque libre

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