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BIODIVERSITE : Des ours et des hommes

MACHA LABEILLE
De retour de Montréal MACHA veut voler de ses propres ailes au secours de la biodiversité..!

Nous lui ouvrirons régulièrement nos colonnes en vous invitant à suivre l’abeille et elle qui sont deux sentinelles de l’environnement sur qui il va falloir désormais compter …..

Des ours et des hommes

par Macha
Churchill, village du Manitoba, situé au bord de la baie d’’Hudson à l’’embouchure de la rivière est surnommé la «capitale mondiale de l’’ours polaire». Située à la frontière entre la taïga et la toundra, cette ville canadienne cohabite chaque automne avec une importante population d’’ours polaires sur le chemin de leur migration.

Des ours, des hommes…

Pas loin de 800 personnes vivent dans ce petit hameau canadien. Isolé de tout, Churchill est à trois heures de vol de Winnipeg, la capitale du Manitoba et deux jours de train.
Ce village du bout du monde est formé d’’une avenue principale et de quelques rues perpendiculaires où se concentre l’’essentiel des résidences et des commerces.

 

Parcs Canada a recensé environ 1200 ours qui gravitent autour du village. Faites le compte: il y a plus d’’ursidés que d’’êtres humains.
Une situation dangereuse à laquelle doivent faire face les habitants de Churchill qui ont vu peu à peu s’’installer dans leur village des panneaux les invitant à la plus grande vigilance.
On peut parfois entendre les sirènes du couvre-feu après 20 heures. Des règles strictes ont également été instaurées afin d’éviter le pire aux villageois. Il est interdit par exemple de fermer à clé la porte de sa maison : les instructions sont d’’entrer sans frapper chez le premier venu quand on se retrouve nez à nez avec un ours.

La raison qui pousse les ours à envahir Churchill est la même que celle qui a poussé les hommes à s’’y installer : le fleuve Churchill.
Le village est construit sur ses berges, à l’’endroit où il se jette dans la Baie d’’Hudson, formant une anse, idéal port de relâche pour que les trois-mâts de sa Gracieuse Majesté !
La motivation des hommes était commerciale, celle des ours est alimentaire. L’’eau douce de la rivière va geler plus vite que l’’eau salée de la Baie, ce qui va leur permettre de se précipiter plus tôt sur les glaces, histoire de s’’adonner à leur sport favori : la chasse aux phoques.

Malheureusement, la banquise disparaît, et les phoques avec. Conséquence: les ours ont faim et rodent dans le village en quête de nourriture.
Fouiller les poubelles, entrer dans les cuisines, courser les chiens – ou les touristes, ne lui fait pas peur, surtout qu’’il gagne à tous les coups.

…et des touristes

Ce phénomène dangereux et contraignant constitue pourtant la principale activité de Churchill.
En effet en octobre et en novembre, quelque 12 mille touristes venus du monde entier déferlent sur Churchill pour observer ces fameux ours polaires qui captivent les amoureux de la nature.
Parmi ces touristes, 65 pour cent sont des Américains qui n’’hésitent pas à débourser des sommes importantes pour contempler les ours pendant quelques jours.

Les touristes se meuvent donc en grappes, en groupe, protégés par un Ranger armé d’une carabine, ce qui participe au folklore local et à l’’indispensable inquiétude, qui rend passionnant le moindre pas :
Une simple balade sur la grève se transforme en exploit, puisqu’’un ours peut surgir à tout moment.

Inutile de préciser que les retombées économiques du tourisme sont devenues essentielles pour les commerçants qui ont décidé de profiter de cet avantage qu’’offre l’’observation des ours polaires.
Le jour où les ours polaires décideront de ne plus graviter autour de Churchill, ce village du nord s’’éteindra comme beaucoup d’’autres, faute de développement économique. Mais pour l’instant, pas d’’inquiétude à avoir, les hôtels et restaurants regorgent de touristes originaires des États-Unis, d’’Europe, du Japon et de l’’Australie.

Cependant les guides touristiques doivent rappeler qu’’à cause du réchauffement progressif de la planète, les ours qu’’ils admirent pourraient voir leur population diminuer.
En effet, dans les prochaines années, les observateurs des ursidés estiment que de 1200 spécimens, le nombre d’’ours de Churchill pourrait descendre jusqu’à 800.

Pour aller plus loin:

Vidéo : Thalassa : Au pays de l’ours blanc

Photos des ours polaires de Churchill

Visite guidée à la découverte des ours de Churchill

Canada, Churchill : Polar Bear Capital (en anglais)

Des ours polaires vivent la famine (La Presse Canadienne)

Sources :

– L’ours qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours polaire … (Via Michelin)
– Churchill, capitale mondiale des ours polaires (Radio-Canada)

 MACHA                      LA CHOUETTE vous a déjà fait partager l’esprit de l’ours en 2011  – Y allez taquinez le —>

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