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Battoir à linge et la grosse caisse.. à laver


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les potes doivent être éclairésCHRONIQUES CHOUCROUTE
par le Pote H

Dans mes chroniques (la maladie est grave… !) on m’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur donner du vocabulaire de ma grand-mère impotente.

Vu leur sénilité précoce ( non y a que ça qui est précoce ) nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser, et de bien comprendre le sens des mots ….. Aujourd’hui revisitons les outils anciens de nos grands mères

 

Le battoir…
et la caisse à laver

Ces instruments, d’une époque pas si ancienne que çà sont pratiquement tombés dans l’oubli.
Par tous les temps, les femmes amenaient leurs brouettes chargées de lessiveuses pleines de linge au lavoir.

LE CHOURISTELe battoir à linge est constitué d’une épaisse plaque de bois, souvent trapézoïdale, mais aussi rectangulaire, ronde, ovale, cordiforme, allongée, plus ou moins épaisse, prolongée par un manche plutôt court.
C’est un objet monoxyle : c’est à dire réalisé que cet outil est sculpté dans un seul morceau de bois.
Il servait, comme son nom l’indique, à taper le linge mouillé pour désincruster les tâches et le laver en profondeur.
Le battoir s’employait pour la lessive « coulée », qui fut en usage jusqu’à la fin du XIXème siècle.
C’est la dernière phase de du grand nettoyage du linge qui voit l’utilisation du battoir à linge. Cette étape est la plus fatigante et elle avait lieu deux fois par an : une fois à la Saint Jean et une autre fois en septembre.

LE CHOURISTELa caisse à laver était un instrument indispensable qui jouait plusieurs rôles et amenait un peu de confort.
La caisse à laver était un objet personnel que certaines lavandières transportaient à chaque lessive alors que d’autres les laissaient sur place. Ouverte sur un côté, cette caisse, était garnie d’un coussin ou d’un sac de paille ce qui permettait aux femmes de s’agenouiller au sec. La face avant était également un peu plus haute que les côtés, ce qui permettait de protéger un peu des éclaboussures.

Le battoir à linge appartient à la famille des « présents d’amour » :
il pouvait être offert comme cadeau de fiançailles ou de mariage car il était considéré comme des instruments nécessaires au jeune ménage, enfin, uniquement à la jeune épouse !
Le fiancé pouvait soit le fabriquer lui-même ou l’enjoliver une fois acheté, en l’ornant de motifs liés à l’amour (cœur, colombe, initiales, arbre de vie, un autel de l’Amour ou un temple de l’Amour …) pour sa belle et sur une seule face du battoir.
Les battoirs, tout comme les quenouilles, les fuseaux, ainsi que les passettes et les plioirs étaient ainsi offerts au moment de l’engagement amoureux et de l’accord des parents à cette future union.
Le battoir offert dans un cadre amoureux prend alors le nom de « battoir de mariage ».

Nombreux sont les battoirs décorés, sans être toutefois des présents amoureux, et certains sont même peints ce qui implique qu’on ne les utilisait pas.
Il existe une grande multitude dans les décors sculptés ou gravés : rosaces, chevrons, croix, symboles religieux (monogrammes INRI ou IHS, ou encore ostensoir), dédicaces avec le nom de la fiancée libre ou dans un cartouche, initiales, représentations animales, formes végétales, fleurs libres ou en pots comme des tulipes et des roses, arbres de vie, motifs géométriques,…

Le battoir s’appelle un « batillon ».
Il peut aussi prendre le nom de « bat-drap ». On l’appelle plus communément aussi «tapoir» ou « tapette » .
La lavandière mettait le linge en boule et « tapait » dessus avec une grande énergie : elle tapoueillait !

Un battoir à linge mesure entre 30cm et 45 cm de long, pour les plus grands modèles.
Ils étaient réalisés en bois de noyer, de frêne, d’orme, de hêtre ou un tout autre bois fruitier

.– Mais ça marchait comment leur organisation?
– Le mieux c’est que je vous lise un Extrait de “Les Lavandières” de Robert POIRIER

Je vous parle du temps ou on lavait le linge quatre fois par an .

« On faisait bouillir les pièces à blanchir avec de la soude dans une grande lessiveuse sur un poêle à bois. Les larges volutes de fumée signalaient à chacun dans le village chez qui on faisait « la buée ». Après plusieurs bouillons le linge était entassé dans un cuveau sur brouette basse , avec la caisse garnie de paille , le battoir et le cube de savon et les ménagères descendaient jusqu’au lavoir.

Là, chacune s’installait à sa place selon une certaine hiérarchie tacitement établie. La doyenne s’agenouillait dans sa caisse du côté de l’amont du rû de façon
à profiter de l’eau claire, la petite dernière à l’autre extrémité de l’abri. Alors commençait la symphonie des battoirs et aussi le caquetage des lavandières généralement orchestré par la plus ancienne. Elles se répétaient l’une à l’autre des commérages usés se rapportant le plus souvent à des infortunes conjugales . »

SOURCES: Merci à mes contributeurs..
site : www.objetsdhier.com
SITE: decouvrir/patrimoine/battoir-caisse-a-laver/
Extrait de “Les Lavandières” de Robert POIRIER
POTACHE

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