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LA RUCHE : Porter le nom de son mari? Purée c’est lourd…!


Les Points de vue de :
MAYA LACRUCHE

« ça fait du bien de vider sa cruche dans :
« LE BRUIT DE LA RUCHE » aujourd’hui  « Porter le nom de son mari ? »

Porter le nom de son mari ? Purée c’est lourd…!

Le nom de son propriétaire

Je ne me lasse pas de m’étonner que les femmes mariées acceptent (apprécient ?) de prendre le nom de leur mari, en quelque sorte le nom de leur propriétaire (en tous cas, c’est à la fois un acte de soumission à un autre et de renonciation à une part de son identité), alors qu’il ne s’agit que d’un usage toléré et que la loi et l’état civil ne reconnaissent et n’utilisent que le nom de naissance (dit « nom de jeune fille ») : que les femmes qui en doutent encore jettent un oeil sur leur carte d’électeur.

Combien de femmes ont-elles dû changer deux fois de nom ? La première fois en se mariant, la deuxième en divorçant … alors qu’il aurait été si simple de ne rien changer du tout, dès le début.

Certes, souvent sinon la plupart du temps, les femmes prennent le nom de leur mari dans l’ignorance de la loi, convaincue que c’est le droit et non un simple usage qui le veut, dans le coupable silence de la culture machiste qui se garde bien d’informer sur ce point …

Songez que la recherche de contrôle de l’autre et d’emprise qui sont l’objet même des violences conjugales masculines sont renforcées par ce fait social qui n’est pas aussi mineur qu’il y paraît au premier coup d’oeil …

Choisir de prendre le nom de son mari ne va pas dans le sens de l’égalité des sexes.

Ne nous énervons pas….!
Que dit le droit..?

Une femme mariée peut-elle garder son nom de famille (« nom de jeune fille ») ?

Oui. En se mariant, une femme conserve son nom de famille.
Toutefois, le mariage permet à chaque époux (quel que soit son sexe) d’utiliser le nom de l’autre époux(se) ou le double-nom : il s’agit d’un nom d’usage.
Cette démarche est volontaire.
Dans tous les cas, l’intéressé(e) conserve le nom inscrit sur son acte de naissance. Il restera toujours inscrit sur ses papiers.

Une femme mariée est-elle obligée de remplacer son nom de jeune fille par le nom de son mari à la suite de son mariage ?

La loi du 6 Fructidor an II spécifie que « nul ne peut porter d’autre nom que celui exprimé dans son acte de naissance » et la constitution de 1946 précise que « la loi garantit à la femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l’homme ».

En conséquence, en se mariant, la femme garde son nom dit « de jeune fille ». Elle peut sous ce nom accomplir tous les actes de la vie courante : ouvrir un compte bancaire, faire établir une carte d’identité, signer des chèques … et des actes plus importants tels que les actes authentiques.

Toutefois, le mariage donne la possibilité à la femme, si elle le souhaite, de prendre le nom de son mari. C’est un simple usage et il n’y a aucun texte à ce sujet. Il est seulement stipulé à l’article 264 du code civil que « A la suite du divorce, chacun des époux perd l’usage du nom de son conjoint.
L’un des époux peut néanmoins conserver l’usage du nom de l’autre, soit avec l’accord de celui-ci, soit avec l’autorisation du juge, s’il justifie d’un intérêt particulier pour lui ou pour les enfants. »

La femme mariée peut également accoler son nom de jeune fille à celui de son mari. Il suffit d’en faire la demande aux autorités administratives.

Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F77.xhtml

Les banques dans l’illégalité ?

Vous êtes mariée. Vous décidez de ne pas user du nom de votre mari (et vous avez bien raison :-). Vous et votre mari allez ouvrir un compte bancaire et, là, ô surprise à la réception du chéquier, votre nom a disparu, pas d’intitulé « M. Truc ou Mme Machin » mais seulement « M. ou Mme Truc » …

Sachez que cette pratique bancaire est extrêmement fréquente sinon la règle générale … et que vous aurez le plus grand mal à obtenir gain de cause. Il vous sera bien sûr expliqué que le logiciel n’a pas prévu ce cas de figure, ou autres billevesées (ndlr : balivernes)

A vous de vous défendre et d’expliquer qu’une banque ne peut privilégier un usage au droit. Vous avez la loi pour vous. Menacez de poursuites … et, miracle, une solution permettra au logiciel rétif de respecter la loi !

Vous ne saviez pas tout cela ?
Faites en sorte que votre fille le sache..!

Le point de vue que je développe ici, dans ma première partie intitulée « le nom du propriétaire » est assez … radical.
Je ne cherche à blesser personne. Je n’ignore pas que l’écrasante majorité des femmes mariées use du nom de leur époux.
Cela ne fait que témoigner de la force de cette tradition …
Mais les traditions les mieux assises ne sont pas les meilleures pour les femmes.
De façon générale, la question des patronymes et de leur transmission aux enfants est épineuse, pour le moins, mais sans doute y a-t-il moyen de trouver des solutions qui ne lèsent personne et soient plus conformes à l’égalité des sexes … sans conflit … de manière harmonieuse.
En tous cas, je le souhaite !

SOURCE: http://www.sosfemmes.com/points_de_vue/sujets/01_nom_du_mari.htm
Yves Lambert


MAYA LACRUCHE

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