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Être un cordon bleu… gonflé comme un melon


BLOC NOTE de    Papy cook

« De la cuisine simple comme un bonjour »

ÊTRE UN CORDON BLEU

La disparition lente mais sûre de la femme au foyer, c’’est à-dire de la femme aux fourneaux, entraîne la raréfaction progressive d’une espèce domestique jadis hautement appréciée en France : la ménagère aux petits plats mitonnés, aux recettes personnelles jalousement gardées; l’’orgueil de toute une
famille : Le cordon bleu… !

On se demande parfois, entre le dessert et le café, de  quel cordon singulier peut venir cette expression élogieuse  mais au premier abord assez obscure. S’agirait-il de celui, qui nouait les célèbres tabliers, bleus, des vieilles cuisinières- de la tradition bourgeoise? ..

Non, le cordon bleu originel était sous l’Ancien Régime la plus illustre. des décorations, l’insigne des chevaliers du Saint-Esprit, un ordre institué en 1578 par Henri III pendant les guerres de Religion afin de regrouper les principaux  chefs du parti catholique contre les protestants.

Aboli à la Révolution le cordon bleu constitua pendant  deux siècles la distinction suprême dans l’aristocratie française, quelque chose comme les plus hauts grades de  l’actuelle Légion d’honneur, qui n’a fait d’ailleurs que lui succéder.

La locution pouvait donc s’appliquer par métaphore à tout ce qui est d’une rare élévation; ainsi  un poète du XVIII siècle qui souhaitait se faire admettre à l’Académie française déclara que cette assemblée était «  le cordon bleu des beaux esprits ». Il fut élu.

Cependant, selon certains, l’application culinaire fondée sur des faits plus précis : certains seigneurs,  le commandeur de Souvé, le comte d’OIonne et quelques autres, tous dignitaires du Saint-Esprit porteurs du cordon de l’ordre, avaient pris l’habitude  se réunir en une sorte de club gourmand pour cultiver l’art du bien-boire et du bien-manger.

Leurs déjeuners devinrent célèbres et l’on employa un temps l’expression
« faire un repas de cordons bleus ».

Façon de parler qui a passé des gourmets tombés dans l’oubli aux préparateurs des plats eux-mêmes, tous cuisiniers et cuisinières de haute volée.

A la réflexion il est juste que le mot soit ainsi rattaché à la gastronomie : l’ordre du Saint-Esprit n’avait-il pas été créé  à l’origine, si j’ose me permettre, pour « bouffer du pasteur »!

 « Gonflé comme un melon » :



Je vous relate une historiette, qui se passe au temps jadis, où il était de bon ton de faire ses premières armes de jeune homme dans les diners en ville. Là, les amies de ma mère se plaisaient à collectionner des compliments sur le thème de leurs talents culinaires…
Avant de partir, Maman Juliette m’avait bien recommandé de faire un compliment à la cuisinière.
Discipliné et en jeune homme bien élevé, j’avais en tête depuis l’apéritif cet impératif compliment à placer.
Sans doute par jeunesse ( au fait c’est quoi ce vieux truc ?) dès la fin de l’hors d’œœuvre…. j’y vais de mon   » Félicitation à la cuisinière »
Efficace, bien qu’un peu banal… mais pas au point de déclencher l’hilarité de toute la tablée…..?

A juste titre … elle avait préparé un melon au porto…..!!!
Pour me sauver de mon embarras, la maitresse de maison, balconnet en goguette sous mon nez, annonça à tous: « Ce jeune homme est gonflé comme un melon »

j’ ai trouvé, que maison avait beaucoup de chance de l’avoir pour maitresse car, pour ma part, je n’ai jamais pu aller au delà de tenter de calibrer et mesurer la maturité de ses deux melons….mais ce jour là je n’aurai donné ma part à personne….!  Décidément, avec elle,  je n’ai jamais su aller au delà des hors d’œœuvres….
Elle était attachante… peut être le faisait-elle avec son cordon bleu… ne dit-on pas que  » les hommes il faut les tenir par le ventre…. » CHOU VERT vous dira  » ….. et même plus bas »

PAPY COOK

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