AU FIL DES HEURES : Le mois de Janvier


« Au fil des heures »,
c’est un pote âgé
grand amoureux
LE CHOURISTEdes enluminures
médiévales qui
s’est déguisé en
moine Top O’Clock.

Il fait sa rentrée en faisant son entrée dans la rédaction.


Pendant un an, LA CHOUETTE lui a réservé
le premier week end du mois pour nous
présenter le mois qui arrive avec l’enluminure et les commentaires qui figurent dans le plus beau des manuscrits enluminés du Moyen Age.

Les Très riches Heures du Duc de Berry

L’Homme anatomique, ou Homme zodiacal, enluminure réalisée par les Frères de Limbourg et portant les armes du duc Jean de Berry, f.14v.

Les Très riches Heures du Duc de Berry constituent, de l’avis unanime, l’un des plus beaux, et pour beaucoup, le plus beau des manuscrits enluminés du Moyen Age.

ll est commandé par le duc de Berry aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg vers 1410-1411. Inachevé à la mort des trois peintres et de leur commanditaire en 1416, le manuscrit est probablement complété, dans certaines miniatures du calendrier, par un peintre anonyme dans les années 1440.

C’est en tous cas le plus réputé. Jean, duc de Berry, était fils, frère et oncle des rois de France. Il fut donc mêlé à tous les grands moments de l’histoire de son époque.
Sa passion était toutefois de collectionner les splendeurs artistiques de son temps. Il possédait notamment une bibliothèque de près de 150 manuscrits enluminés, dont quinze Livres d’Heures.

On appelait ainsi des recueils de prières à l’usage des laïcs, qui voulaient se tourner vers Dieu à différentes heures fixes de la journée.

Et comme les prières variaient suivant le temps de l’année, et que chaque jour amenait la fête de tel ou tel saint, les Livres d’Heures s’ouvraient presque toujours par un calendrier.
C’est dans ces mois de l’année, accompagnés des représentations des travaux des champs et des activités diverses (réjouissances, offices, travaux, astrologie…) que je puiserai l’essentiel de mes rubriques….
C’est avec les pièces de ce remarquable Livre d’Heures du Duc de Berry, que j’espère enluminer vos dimanches par les plus belles illustrations qui constituent l’essentiel de l’ouvrage.

Janvier, folio 1 verso

 Le duc de Berry, assis en bas à droite, dos au feu, est habillé de bleu et coiffé d’un bonnet de fourrure. Il invite ses gens et ses proches à se présenter à lui.

Derrière lui figure l’inscription
« Approche Approche ».Plusieurs familiers du duc s’approchent de lui pendant que des serviteurs s’affairent :
les échansons servent à boire, deux écuyers tranchants au centre sont vus de dos. Tous deux sont parés d’une écharpe blanche, signe de ralliement des Armagnacs pendant la Guerre de Cent Ans.
Au bout de la table officie un panetier.Au-dessus de la cheminée figurent les armes du duc, « d’azur semé de fleurs de lys d’or, à la bordure engrêlée de gueules », avec de petits ours et des cygnes blessés, emblèmes de Jean de Berry.

Plusieurs animaux de compagnie sont représentés : petits chiens sur la table, lévrier au sol.
La tapisserie du fond de la salle semble représenter des épisodes de la guerre de Troie.

Sur la table, est posée sur la droite une nef qui a été identifiée à une pièce d’orfèvrerie ayant réellement appartenu au duc : il s’agirait de la Sallière du pavillon, mentionnée dans un inventaire des biens de Jean de Berry en 1413 et décrite avec le cygne navré et l’ours à chaque extrémité, symboles du prince.
L’objet, aujourd’hui disparu, est estimé à 1 000 livres tournois dans son inventaire après-décès.

 

Dans cette miniature, le duc prend en fait la place du dieu Janus bifrons, qui était traditionnellement représenté dans les calendriers médiévaux au mois de janvier, festoyant et regardant à la fois l’année passée et l’année à venir.

Selon Saint-Jean Bourdin, la scène se déroulerait le 6 janvier 1414, lors de l’Épiphanie, dans la salle de l’hôtel de Giac à Paris, dans l’actuel quartier de Bercy.

Le prélat assis au côté du duc serait Guillaume de Boisratier, archevêque de Bourges.

L’auteur croit reconnaître par ailleurs le comte d’Eu, le duc de Bourbon, Louis Ier de Bourbon-Vendôme, le duc de Savoie, le comte d’Armagnac et les frères de Limbourg eux-mêmes.
Pourtant, ces identifications sont jugées très incertaines voire invraisemblables.

Pour Paul Durrieu, le prélat est plutôt Martin Gouges, autre proche du duc.

Pour d’autres, la scène se déroule plutôt dans son hôtel de Nesles.

L’hypothèse la plus récente y voit la festin du Nouvel An organisé par le duc le 1er janvier 1415.

Il s’agissait de réconcilier Armagnacs et Bourguignons après la Paix d’Arras.
Charles d’Orléans et son frère Philippe y ont participé et pourrait être représentés parmi les écuyers tranchants, soit ceux vus de dos, soit celui au bout de la table, vêtu de blanc, rouge et noir.
Ces couleurs ont en effet été choisies par l’équipe d’Orléans lors de joutes qui se sont déroulées quelques jours plus tard.
Le prélat pourrait être Alamanno Adimari, archevêque de Pise et légat du pape Jean XXII, qui a offert au duc ce jour-là une salière en or14.

Un grand nombre de personnages présentent un caractère jeune et androgyne, le duc se retrouvant ainsi au centre d’un univers homosocial.
Cette miniature serait, selon certains historiens, l’un des indices de l’homosexualité de Jean de Berry.

Selon Meiss, Jean de Limbourg serait l’auteur de la miniature alors que selon Cazelles, il s’agirait de « Limbourg B ».

 

source : WIKIPEDIA

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