LE POTE H…… Pelote PLOTIN


les potes doivent être éclairés

 CHRONIQUES CHOUCROUTE
  par le Pote H

 Dans mes chroniques on m’’a demandé de cultiver les potes âgés pour leur montrer la différence entre culture et agriculture.
Vu leur sénilité précoce nous procéderons toujours, par des anecdotes, qui leur permettront de mieux mémoriser,  et de bien comprendre le sens des choses  …..
je viendrai de temps à autre revisiter la fresque de Raphaël  « L’école d’Athènes » pour éclairer leur lanterne sur les philosophes antiques qui y sont représentés
–  N°17 – PLOTIN le philosophe romain

Aujourd’hui …. j’ai décidé de peloter le philosophe PLOTIN le barbu dans le coin en haut à droite

"The School of Athens" by Raffaello Sanzio da Urbino.jpg
Par Raphaël — Stitched together from vatican.va, Domaine public, Lien

  « Dieu est tout entier, à tout instant, en tout être »(Plotin)

« Ne cesse pas de sculpter ta propre statue jusqu’à ce que l’éclat divin de la vertu se manifeste.  »

Plotin s’est avéré d’une lecture plutôt difficile en raison du caractère fort abstrait des sujets traités. Sa philosophie est en effet complexe et difficile à appréhender en une première lecture.
Avec Plotin, la recherche de la sagesse devient une quête du salut de l’âme.

Cette théorie influença les Pères de l’Église, notamment saint Augustin.
Le désintérêt de notre société pour l’âme et l’au-delà nous a rendu la pensée de Plotin un peu étrangère, voire bizarre.
Cela va-t-il durer ? Peut-être pas….
Après tout, la mort est trop présente dans nos vies pour que l’on puisse toujours occulter ces questions.

je viendrai de temps à autre revisiter la fresque de Raphaël “L’école d’Athènes” pour éclairer leur lanterne sur les philosophes antiques qui y sont représentés - N°17 - PLOTIN le philosophe romainQui était Plotin… ?

PLOTIN : Né en Égypte en 205 après J.C. et mort à Rome en 270. C’était un philosophe romain de l’Antiquité tardive.
Il fut le fondateur d’un courant philosophique appelé « néoplatonisme », qui influença de manière profonde la philosophie occidentale.
Il installa son école à Rome, en 246, et son premier disciple fut Amélius.
Sa relecture des dialogues de Platon fut une source d’inspiration importante pour la pensée chrétienne, en pleine formation à l’époque.
L’intégralité de ses écrits a été publiée, par un autre disciple fidèle, Porphyre de Tyr, dans les Ennéades.

Eh  pote H …. C’est  quoi le  » Néo-platonisme. »… ?

C’’est le courant d’idées le plus remarquable dans l’Antiquité tardive qui fut surtout inspiré par la théorie de Platon. C’est pourquoi nous l’appelons le  » Néo-platonisme. »Il allait aussi exercer une forte influence sur la théologie chrétienne.

La pensée de Plotin est originale en ce qu’elle approfondit la réflexion de Platon et d’Aristote sur la nature de l’intelligence.

Pour Plotin, l’univers est composé de trois réalités fondamentales ou hypostases :
Le Paysage aux trois arbres Signé et daté en bas vers la gauche Rembrandt f 1643 Eau-forte, pointe sèche, burin et morsure à la fleur de soufre. 212 x 283 mm B.N.F.
– l’Un (qu’il appelle parfois DIEU),
–  l’intelligence
–  l’Âme.

L’homme qui fait partie du monde sensible doit, par l’introspection, remonter de l’Âme à l’intelligence, puis de l’intelligence à l’Un et accomplir ainsi une union mystique avec le dieu par excellence.

Pour Plotin en effet, le principe premier est l’’Un transcendant, éternel, insaisissable et parfaite source du Bien ordonnant le monde.

En dessous de cet Un abstrait se situe l’Intellect dont la principale fonction est de définir les Idées contenant le monde.

La connexion entre l’’Intellect et le monde sensible est faite par l’Âme, qui crée la matière vivante et qui contient elle même une grande multiplicité d’âmes allant de celles des êtres éternels comme les astres à celle purement végétative des plantes.
Il reprend également une idée majeure du Platonisme en développant le thème de l’immortalité des âmes, conduisant à des réincarnations successives dans des enveloppes corporelles supérieures ou inférieures suivant les actes commis au cours de l’existence terrestre.

Plotin décrit donc longuement ces trois principes éternels ordonnateurs du monde réel et reliés entre eux par un mouvement de procession du haut vers le bas.
Chaque corps s’avance vers l’âme et reçoit d’elle la part d’intelligible qu’il est en mesure de supporter.
Plotin introduit ici un axiome capital tant pour sa théorie de la participation que pour toute sa doctrine de la procession : ce qui participe d’une chose ne peut recevoir qu’imparfaitement la puissance de son modèle et n’en reçoit que ce qu’il peut en prendre.

– Houla… houla….  POTE  H tu peux reprendre avec un exemple .. !
– Ok  Ok on y retourne personne… n’’a la nausée…? Alors allons y pour un exemple

Le monde est, selon Plotin, tendu entre deux pôles.
– D’un côté, il y a la lumière divine, ce qu’il appelle « l’Un » ou parfois « Dieu »
– De l’autre côté, règne l’obscurité totale, là où la lumière de l’Un ne peut pas pénétrer.

Toute la démarche de Plotin est de nous faire prendre conscience que cette obscurité n’a pas d’existence. Elle est une absence de lumière, certes, mais elle
n’est pas.
La seule chose qui existe, c’est Dieu ou l’Un, mais telle une source de lumière qui petit à petit se perd dans le noir, il y a une certaine limite à la portée du rayonnement divin.

Selon Plotin, l’âme reçoit les rayons de l’Un, tandis que la matière est cette obscurité qui n’a pas de réelle existence. Même les formes dans la nature reçoivent toutes un pâle reflet de l’Un.

Imaginons un feu de camp dans la nuit. Des étincelles crépitent de tous les côtés. Dans un large périmètre autour du feu, la nuit est comme illuminée, mais si nous nous éloignons du feu, la lumière s’affaiblit de plus en plus jusqu’’à ce que nous ne la voyions plus.
Représentons la réalité comme un feu de camp.
Ce qui brûle, c’est Dieu et l’obscurité à l’extérieur est la matière dont sont faits les hommes et les animaux.
Tout près de Dieu se trouvent les idées éternelles qui sont la matrice de tout ce qui est créé.
L’âme des hommes est avant toute chose, une étincelle du feu.

Cependant, toute la nature reçoit un peu de rayonnement divin.

Tout ce qui EST participe au Mystère divin, mais c’est grâce à notre âme que nous nous approchons le plus près de Dieu. Là seulement, nous faisons « un » avec le grand mystère de la vie. Il peut même nous arriver de ressentir que nous sommes ce mystère même.

Pour ceux qui veulent aller plus loin voici quelques extraits des écrits de Plotin

Plotin l’’âme et le corps selon Plotin
Pour Plotin, le corps est amoureux de l’Âme, comme un amant posté au seuil du Bien-Aimé, sans réciprocité apparente. les corps sont attirés par l’Âme et cherchent à la rejoindre, alors que chez d’autres penseurs, l’Âme descend vers le corps qui lui correspond. Du coup, l’idée d’un amour de l’âme pour le corps est aussi formulée.

« Chaque âme devient ce qu’elle contemple ».
« Supposons l’âme, comme le veut sa nature, placée dans le corps, soit au-dessus de lui, soit en lui, et formant avec lui ce tout qu’on nomme l’animal. Dans ce cas, l’âme, en se servant du corps comme d’un instrument, n’est pas forcée de participer à ses passions, pas plus que les artisans ne participent à ce qu’éprouvent leurs instruments.

Quant aux sensations, il est nécessaire qu’elle les perçoive, puisque, pour se servir de son instrument, il faut qu’elle connaisse, au moyen de la sensation, les modifications que cet instrument peut recevoir du dehors. C’est ainsi que l’âme se sert des yeux pour voir et qu’elle ressent en même temps les maux qui peuvent affecter la vue. Il en est de même pour les autres douleurs, pour toutes les souffrances, et en général pour tout ce qui peut arriver au corps ; il en est de même enfin des appétits, qui naissent du besoin que l’âme a de recourir au ministère du corps. »

La question du bonheur et du mal

Plotin affirme d’emblée que « le bonheur se trouve dans la vie » Il faut comprendre la vie en un sens bien particulier : il s’agit ici de la vie conforme à l’Intelligence. Ce type de vie est seul à pouvoir offrir un réel plaisir à l’homme. L’homme, pour être heureux, doit utiliser sa volonté pour tendre vers le bien jusqu’à s’y identifier : il doit donc se tourner non pas vers les éléments du monde sensible qui n’ont qu’un degré très limité de bonté, mais vers l’Intelligence qui est directement issue de l’Un (ou du Bien).

Le mal est simplement pour lui ce qui est le plus privé de perfection ; c’est un défaut de bien. Les évènements douloureux, la souffrance ne détournent pas forcément le sage de sa quête du bonheur, et ne sont pas non plus un indice de l’absence de Dieu. Le sage sait que le mal a sa place dans l’univers et qu’il résulte nécessairement du processus d’émanation qui mène de l’Un au monde sensible.

« De manière générale, il faut poser que le mal est un défaut de bien. Il est nécessaire que se manifeste ici-bas un défaut de bien, car le bien se trouve alors en autre chose»
— Plotin,
Ennéades III, 2 [47]
La statue et la  question de la beauté
« Ne cesse pas de sculpter ta propre statue
 »

« Nous sommes beaux quand nous nous connaissons et  laids quand nous nous ignorons ».

“Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le sculpteur d’’une statue qui doit devenir belle…… »

« Regarde en toi-même pour y rechercher la beauté et, si tu ne l’y trouve pas, imite le sculpteur qui, pour parfaire son œoeuvre, la gratte, l’épure, la polit et lisse la matière jusqu’à ce qu’un beau visage apparaisse. Comme lui, enlève en toi ce qui est inutile, corrige ce qui te paraît imparfait, efface en toi les zones d’ombre pour que la lumière transparaisse, ne cesse pas de sculpter ta propre statue jusqu’à la rendre manifeste et lumineuse … Deviens cela, ton œoeuvre propre, demande-toi si vit en toi un être pur, sans que rien d’étranger ne le trouble ou ne le dévore … Et si tu le découvres, c’est que tu es devenu la véritable image de toi-même, que tu t’es élevé tout en restant au cœur du monde et que tu peux contempler, sans aucune aide, la vérité au fond de toi. »
Ennéades, I, 6, 9

  L’’amour selon Plotin

Pour Plotin, « l’amour est lui  en rapport avec la matérialité: c’est un démon engendré par l’âme, en tant qu’elle est privé du bien, mais en tant qu’elle désire le bien« .
Bref, l’amour, pour Plotin, est né à l’intérieur des âmes afin que celles-ci cherchent le bien et le beau.

Philosophes déjà maltraités le 15 11 2011 par la Chouette:

N 16 – Diogène de Sinope, philosophe grec du IVe siècle av. J.‑C.,

Radicalement matérialistes et anticonformistes, les Cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire.

 
POTACHE

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Une réflexion sur « LE POTE H…… Pelote PLOTIN »

  1. WALTER

    Alors ça c’est marrant..le premier exposé oral que j’ai dû faire en classe de philo c’était sur …Plotin, dont je n’avais jamais entendu le nom avant… à l’époque ça m’a paru très rébarbatif, et je n’en ai pas retenu grand-chose…donc merci de nous rafraichir la mémoire ! Bonne Année aussi, par la même occasion… bises

    Répondre

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